|
Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation
Marque : Librio
Date de sortie : 28/08/1996
Prix indicatif : 6.10 €
Auteur : Pierre Louÿs
|
Littérature : Française
|
Siècle : XXe
|
ISBN-10 : 291118825X
|
Nombre de pages : 128.00 pages
|
"Si l'addition qu'on vous donne à faire produit le nombre 69, ne vous roulez pas de rire comme une petite imbécile."
Parodie des rigoureux ouvrages d'éducation de la Belle Epoque, ce manuel de civilité n'épargne rien ni personne... L'humour le plus noir y donne le ton. L'obscénité y est la règle.
D'un trait vif, en quelques mots outranciers, Pierre Louÿs y dynamite toutes les institutions et fait exploser le savant édifice de l'hypocrisie puritaine, dont il ne laisse qu'un champ de ruines...
Publié une première fois sans nom d'auteur en 1926, ce texte irrésistible et insolent est devenu, au fil des rééditions, un véritable classique. A ne pas laisser, toutefois, entre toutes les mains !
|
Notes moyennes des avis |
Style, qualité d'écriture | |
| |
Originalité des situations | |
| |
Description des scènes d'amour | |
| |
Intérêt de l'histoire | |
| |
|
|
|
|
|
par Aretina 399
06.02.2008
Style, qualité d'écriture |
|
Originalité des situations |
|
Description des scènes d'amour |
|
Intérêt de l'histoire |
|
Note Générale |
|
Les plus : des fous rires avec quelques conseils!
les moins : réclame une solide dose d'humour et la connaissance du contexte de l'étiquette de l'époque de la rédaction de ce manuel
Découvert grâce à l'avis de StephB, cet opuscule osé fut tout de suite signalé à partner in crime qui en a déniché la version sur la toile. J'ai imprimé, relié et lu et relu.
Mes premières réactions furent celles de StephB: éclater de rire. Parce que c'est amusant. Par exemple:
Ne racontez à personne que mademoiselle votre soeur met son traversin entre ses cuisses, se frotte contre lui et l'appelle Gaston. Et une au parfum "Felix Fauré":
Si monsieur le Président de la République venait à mourir subitement pendant que vous tétez son foutre, vous pouvez raconter l'histoire à tout le monde : on ne vous poursuivra pas. Il y a des précédents.
Certes, c'est daté: ce manuel a tout de même plus de 80 ans. Années de la vitesse et des changements radicaux en manière de penser, d'agir, de se vêtir... nous en séparent. Faire la lecture de ce bouquin sans faire un minimum d'effort de se transporter mentalement dans les folles années 1920 c'est comme danser un menuet sur les morceaux de Fatal Bazooka.
Je pense que c'est pour cette raison que je trouve ces maximes amusantes: les conseils sont détournés et l'inattendu hilarant s'entremêle de l'outrageux. C'est parfois un peu comme les aphorismes d'Oscar Wilde quoi que... la seule élégance que je pourrais consentir à Louÿs c'est celle de sa splendide calligraphie, que j'imagine facilement ornant le manuscrit original du manuel.
Le contenu est très leste et le style est, comme le remarque StephB, pédagogique, ce qui renforce le ton très satyrique de ce recommandations qui se veulent aussi bienveillantes que leur version "sage".
|
4 Commentaires
|
|
|
par Marii 300
31.03.2010
Style, qualité d'écriture |
|
Originalité des situations |
|
Description des scènes d'amour |
|
Intérêt de l'histoire |
|
Note Générale |
|
Les plus : La qualité de l'écriture, l'humour
les moins : L'humour est parfois assez lourd
Je connaissais très peu Pierre Louÿs avant d’entamer la lecture de cet opuscule et je dois dire que le personnage me paraît assez fascinant. Ce poète et romancier a vécu de 1870 à 1925. Sa naissance est déjà peu commune puisqu’il pourrait être le fruit d’un inceste et avoir pour père son demi-frère. Il s’est fait connaître en 1894 grâce à une mystification : il a fait passer les Chansons de Bilitis, son premier succès d’estime, pour la traduction d’écrits d’une poétesse contemporaine de Sapho. Il obtint son premier gros succès deux ans plus tard, avec le roman Aphrodite. Il est également l’auteur de La femme et le pantin, qui a été adapté plusieurs fois au cinéma. Bibliophile, très érudit en matière de lettres anciennes, il fit scandale en 1919 en publiant un article qui résumait ses recherches sur l’œuvre de Molière : de longs passages des pièces les plus fameuses de Molière seraient en fait de la plume de Corneille. Bien que ses recherches n’aient pas été publiées, cette théorie a été reprise après sa mort. Il a par ailleurs pour caractéristique d’avoir doublé ses œuvres de pendants érotiques. Ainsi, aux Chansons de Bilitis répondent les Chansons secrètes de Bilitis. Une autre de ses œuvres les plus connues, le roman érotique Trois filles d’une mère a peut-être été inspiré par ses amours avec les sœurs Heredia, filles du poète. En effet, amoureux de Marie, qui épousa Henri de Régnier pour contribuer à éponger les dettes de la famille, il eut avec celle-ci une liaison qui se poursuivit après son mariage avec la sœur de Marie, Louise.
Le Manuel de civilité a été publié pour la première fois en 1926, donc après sa mort, sans aucune indication de date ni d’auteur. Il a connu depuis des éditions successives, dont deux éditions clandestines parues dans les années 50 qui valurent à l’ouvrage d’être interdit pour outrage aux bonnes mœurs.
Il faut dire que, s’il prête maintenant essentiellement à sourire, cette parodie de manuel de bonne conduite avait largement de quoi choquer à l’époque de sa parution. Outre le fait qu’il s’adresse théoriquement à des petites filles, pas forcément pubères, l’auteur ne recule devant rien : inceste, zoophilie…
Ce petit guide d’à peine 80 pages dans mon édition (Allia – comme StephB) se compose uniquement de maximes organisées selon trois thèmes principaux : - le comportement qu’il convient d’adopter en différents lieux et circonstances - le comportement qu’il convient d’adopter avec différents types de personnes - un dernier chapitre composé de formules « Ne dites pas… dites… »
Pour le contenu, ce qu’il m’évoque serait plutôt de l’ordre de la blague de potache. Pour une bonne partie des maximes, l’humour ne vole pas très haut. Je vais me contenter d’un seul exemple, beaucoup d’extraits ayant déjà été cités dans les précédents avis.
Si vous videz subrepticement la moitié d’une bouteille de champagne, ne pissez pas dedans pour la remplir.
Ca donne une bonne idée de l’esprit de l’opuscule. Personnellement ce genre d’humour me laisse assez froide…
Il y a cependant des conseils pleins d’esprit qui m’ont bien amusée et il faut dire que l’ensemble est fort joliment écrit. Et puis je me suis régalée avec le décalage entre le don désuet et sérieux, même carrément compassé, du style, et le contenu. Encore un petit exemple, tiré du chapitre sur les bains de mer :
Autant que possible, ne vous enfermez pas avec un monsieur dans votre cabine de bain. Entrez-y plutôt avec une jeune fille, qui vous fera minette aussi bien, si ce n’est mieux, et ne vous compromettra pas.
En résumé, la lecture en est très amusante même s’il me semble que l’ouvrage aurait souffert d’être plus court, tout n’étant pas indispensable, loin de là.
Néanmoins, autant donné qu’il est en libre accès sur internet, je vous encourage vivement à y jeter un œil.
|
6 Commentaires
|
|
|
par MelleOz 823
20.02.2008
|
|
par Loguil 300
04.02.2008
Style, qualité d'écriture |
|
Originalité des situations |
|
Description des scènes d'amour |
|
Intérêt de l'histoire |
|
Note Générale |
|
Les plus : Libre de droits, cocasse, plaisant
les moins : aucun à ce prix (en libre d'accès)
Tombé dans le domaine public, ce texte est ce que l'on qualifie généralement de pochade. Quelques extraits : Si vous vous faites gougnotter par une vendeuse du Louvre dans un salon d'essayage, ne hurlez pas que vous jouissez, cela ferait un scandale affreux ; En sortant des cabinets inodores, ne demandez pas une réduction sous prétexte que vous n'avez fait que vous masturber ; N'entrez jamais dans un bordel pour demander une tribade quand vous n'avez pas vingt francs sur vous ; S'il vous manque un peu de monnaie pour payer votre acquisition, ne proposez pas au marchand de le sucer pour le surplus, surtout si sa femme vous écoute ; N'entrez pas chez un coiffeur de dames en lui demandant effrontément de vous friser les poils du cul ; N'envoyez pas votre godemiché à la mercière pour y faire poser des rubans.
Bref, cela fleure bon les petites provocations qui seyaient à l'époque. Il ne viendrait sans doute plus l'idée, sauf en quelque province ou localité du neuf-deux, de suspendre son godemiché à un bénitier.
Imaginez-vous encore une écolière, si ce n'est en hypokhâgne ou khâgne, pouvoir profiter de ce conseil : Si l'on vous demande ce que c'était que Pompée, ne répondes pas :"Ce devait être une pine"; et si l'on vous demande quel personnage historique vous auriez voulu être, ne dites pas en clignant de l'oeil : "Je voudrais toujours être Persée". Ce genre de facéties ferait rire vos camarades mais ne ferait pas rire la maîtresse.
C'est donc très daté.
Mais on tirera profit des conseils de bienséance en situation de conversation, toujours d'actualité. Ainsi : Ne dites pas : "Je l'ai vue baiser par les deux trous." Dites : "C'est une éclectique."
|
2 Commentaires
|
|
|
par StephB 1999
04.02.2008
Style, qualité d'écriture |
|
Originalité des situations |
|
Description des scènes d'amour |
|
Intérêt de l'histoire |
|
Note Générale |
|
Les plus : facétieux
les moins : peut sembler inconvenant, maximes pas toujours de très bonne qualité
A titre sérieux, contenu lubrique. Parodiant les très sérieux manuels d'éducation, Pierre Louÿs rédige un livret irrévérencieux et facétieux.
Pierre Louÿs, célébré en son temps comme un artiste à l'écriture impeccable, n'a pas publié de son vivant ses oeuvres érotiques. La première édition, clandestine, de ce Manuel de civilité est parue en 1926. Ce livre a ainsi fait l'objet de plusieurs publications sous le manteau, à petits tirages, et même d'une condamnation dans les années 50 pour outrage aux bonnes moeurs.
Ce Manuel se compose de maximes à visée propédeutique, employant généralement l'impératif : "faites ceci, ne dites pas cela...". Il est destiné à une fille, impubère ou tout juste pubère, de bonne famille, en lui enjoignant de "bien" se comporter dans différentes situations énumérées : dans des lieux (à la chambre, à la maison, à l'église, au théâtre...), envers d'autres personnes (devoirs envers votre mère, devoirs envers votre frère, etc.). Evidemment, tout se corse quand il s'agit de définir ce qu'est le "bien se comporter". Et le mieux que je puisse faire, c'est de vous donner un aperçu des propos :
Ne vous mettez pas au balcon pour cracher sur les passants ; surtout si vous avez du foutre dans la bouche.
Il faut toujours dire la vérité ; mais quand votre mère reçoit au salon, vous appelle et vous demande ce que vous faisiez, ne répondez pas "Je me branlais maman", même si c'est rigoureusement vrai.
On devine à ces maximes un procédé fréquemment utilisé par P. Louÿs : associer l'enfantillage au sexuel, le conseil de bon aloi aux pratiques sexuelles les plus diverses et avec les personnes ou les objets les plus divers.
L'effet est immédiat, j'ai pouffé de rire pendant ma lecture, même si certaines maximes sont moins réussies que d'autres. Le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation est un livre polisson très amusant à lire.
----------------- Note : Je possède le livre non pas dans la collection Librio, mais publié aux éditions Allia qui semblent spécialisées dans les textes érotiques. Le texte de P. Louÿs est précédé d'une courte introduction, Pierre Louÿs et l'inconvenance de Michel Bounan, et suivi d'une notice d'une page.
|
4 Commentaires
|
|
|
|
|
|