City Lights Italia Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati

Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati

Avis, Essais, Comparer City Lights Italia Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati

Marque : City Lights Italia
Date de sortie : 01/01/1998

Auteur : Benjamin Péret
Littérature : Française
Siècle : XXe
ISBN-10 : 8887159076
Nombre de pages : 53.00 pages

Notes moyennes des avis

Style, qualité d'écriture  Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati : Style, qualité d'écriture : 3,33/4 
Originalité des situations  Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati : Originalité des situations : 3,67/4 
Description des scènes d'amour  Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati : Description des scènes d'amour : 3,33/4 
Intérêt de l'histoire  Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati : Intérêt de l'histoire : 3,33/4 

 
avis utilisateurs  (3)
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Sélection des avis les plus recommandés :

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par Aretina F 399
11.09.2007

Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Humour, imaginaire débordant et provocateur, noms des personnages : délirants (aussi dans la traduction italienne !)
les moins : allusions un peu difficiles à déchiffrer pour quelqu’un pas trop familier avec l’univers des catholiques pratiquants.

Cette œuvre je l’ai découverte ici, dans la liste des titres proposés par le Club des Sens. C’est la contrepèterie dans le titre qui m’a aimantée : j’adore les jeux des mots. J'ai lu le texte disponible en pdf sur le net: je l'ai imprimé et ensuite relié et cela a donné un discret bouquin prêt à feuilleter  pour incendier un peu nos fantasmes.

D’abord, ce petit texte est un allégorie, surréaliste qui plus est. Alors rien ne doit surprendre. C'est l'âge du chien andalou, du pain anthropomorphique et de l'anthologie de l'humour noir...
On a du mal à coller un nom précis sur cette courte œuvre : il y a des traits spécifiques du conte. C’est aussi une fantaisie. Une partie de jeu de « cadavre exquis ». Un collage. Une farce. En tout cas, le texte ne concède pas la moindre miette d’ennui.

C’est une lecture-farandole d’une obscénité si épurée qu’elle frôle la candeur. Elle absorbe le lecteur et lui fait tourner la tête et vibrer ce qu’il y a de plus intime. L’indécence est dépeinte jusqu’au paroxysme et on s’en amuse. C’est un texte qui chatouille. Et on sourie tout en se laissant emporter par le récit. L’impression est de fluidité : les images coulent avec la même abondance que les secrétions. Et on s’amuse comme un enfant à imaginer cette mosaïque des détails délurés. L’excitation de l’imagination est aussi forte et constante que la rage dans les bourses.

Cela aide de lire le texte en compagnie d’un ancien enfant de chœur qui a son quota de participations aux processions, vous vous régalerez en l’observant « reconnaître » les chants et prières et en l’écoutent vous réciter la version « originale ». Instructif.
(Décidemment, pornographie, blasphème, facile à imaginer que l’Église « was not amused ». Censure pour M. Peret !)


Une parenthèse « traductions ».
La traduction italienne a le même effet et je pense que le vocabulaire dont on se munie au moyen de cette lecture est un bagage qui peut se révéler aussi utile qu’un gilet, une carte bleue, un parapluie ou un guide de conversation lors d’un voyage en Italie.
L’introduction mentionne aussi les autres traductions des « rouilles encagées », dont celle qui a incité mon intérêt est l'allemande : par rapport aux autres traductions qui ont sacrifié l’aventure des mots au désir de livrer une version fidèle de l’original français, celle allemande a osé (et selon moi, réussi) d'aller plus loin et jouer : le titre allemand est « Die tollhütigen Oden », c.à.d. « Les Odes aux chapeaux fous » (couilles enragées : tollwütige Hoden)
(Quoi que celle anglaise aurait pu tenter aussi ! Qui cherche dans les « bad malls » finit par trouver les « mad balls ».)

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Autres avis les plus récents :

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par Loguil H 300
12.09.2007

Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : Distrayant, intrigant, exhubérant.
les moins : Artificiel, j'menfoutiste (sans jeu de mots)

Comme le relève Arétina, quelques repères de lecture, forcément générationnels et localisés (l'univers de la francophonie « de France »), ne sont pas superflus pour prendre plaisir à cette lecture. Contrairement à ce qu'il voulut bien laisser accroire, Jack Kerouac n'avait pas rédigé On the Road sous l'effet de stupéfiants ou de l'alcool lors d'une séance logorrhéïque voulue héroïque. Il a sans doute compilé des notes et des passages déjà quelque peu travaillés. Ici, c'est le phénomène de l'association d'idée « immédiate » et de la remémorisation subite qui transparait. Mais l'écriture est-elle si spontanée ? Allez savoir…

Il n'est pas que les cantiques et les prières à répons à connaitre pour apprécier certaines parties du texte, dont les poèmes, évidemment, qui sont des chants inspirés d'autres chants, enfantins ou versions enfantines édulcorées d'autres chansons familières. Ainsi du Poème lu par une pine qui évoquera diverses comptines ou chansons de rues (chantées à l'époque dans les rues, parfois par des colporteurs de partitions) dont le fameux J'ai du bon tabac (entre autres comptines). Des images mentales surgissent à l'occasion (ainsi de la ménure-lyre qui semble une vivante, sinon vibrante, invitation à la saillie).

Ce qui peut freiner la lecture l'enrichit aussi. Ainsi, voyant mentionner un « Frolin », on se prend à rechercher pourquoi le nom de ce personnage vous évoque une image enfouie avant d'aller à la pêche et de trouver tout autre chose comme cette ritournelle :
« "Per Spelmann han hadde ei einaste ku
Per Spelmann han hadde ei einaste ku
Han bytte bort kua fekk fela igjen
Han bytte bort kua fekk fela igjen
Du gode gamle frrolin, du frolin, du fela mi »
(et on pensera avoir « eu du cul » de la dénicher).

C'est parfois potache à l'Apollinaire maniant mille verges, parfois plus recherché (et on pensera à Boby Lapointe, voire à James Joyce), mais la bacchanale, fusse-t-elle anale, tombe un peu trop souvent dans la fesse élidée et la farce alitée et mollassonne.
L'enfant n'est pas si divin (et Péret n'est pas si prophète). Mais nullement déplaisant...

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par Lavax F 300
21.08.2006

Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Reprise numérique gratuite bilingue (français / italien) d'un texte aujourd'hui édité seulement aux éditions Corti en oeuvres complètes (18 euros environ; le texte des Rouilles Encagées se trouvant au tome IV)
les moins : Quelques errata, une introduction en italien

L'édition dont se sert Carmine Mangone, ici, est l'édition italienne, parue, en 1998, chez City Lights Italia.
Pour le texte français, on ira directement à la page 31 du document web indiqué.

La première édition des "Couilles Enragées", puisque tel fut le titre initial, parut sans nom d'éditeur, anonymement, sans indication de lieu, ni de date, avec un petit tirage de 215 exemplaires, en 1928 semble-t-il. L'ensemble fut saisi par la police, à cause du caractère évidemment blasphématoire et anticlérical des poèmes qui composent ce court texte. D'où le nouveau titre: "Les Rouilles Encagées"! Contrepètries, pastiches de poèmes, de chansons, de proverbes. C'est un ensemble vraiment drôle qu'il faut rencontrer: on passera un excellent moment de détente. Style joyeux qui rappelle Les Onze Mille Verges. C'est l'amour de la langue - en tous sens...

On connaît peut-être le fameux: "je suis fouteur, voilà ma gloire"!
ou encore:
"Notre pine qui êtes au con
Que votre cul soit défoncé
Que votre foutre coule
Que vous couilles se vident
dans les bouches et autres lieux
Donnez-nous notre pompier quotidien (...)
(...) Ainsi doit pine"!!!

Benjamin Péret fait partie des surréalistes - il a composé, avec Aragon, et Man Ray le fameux "1929" (dont je parlerai bientôt), quelques poèmes des Couilles Enragées y étant repris.

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