Pertinence des conseils |
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Style, qualité d'écriture |
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Photos / Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : Clair, abordable, parfois drôle, beaucoup d'informations intéressantes
les moins : Le style, la forme
Je suis assez partagée concernant ce petit livre qui se veut un plaidoyer en faveur de cette partie de l’anatomie féminine qui a, trop longtemps, été, au mieux, oubliée.
L’auteur, Rosemonde Pujol, n’est, a priori, pas une spécialiste des questions sexuelles. C’est une femme de 89 ans, ancienne résistante, qui a fait carrière comme journaliste après la guerre et s’est spécialisée dans les questions de consommation.
On sent son passé de journaliste dans la façon dont elle écrit. Ce petit livre, découpé en chapitres courts et aérés, est écrit dans un style percutant, dans un registre oral même, par moments. C’est un livre qui se lit facilement et qui est accessible à un large public. En cela, l’auteur a atteint son but.
Son propos est, en effet, de réhabiliter le clitoris. Elle le compare au « figuier stérile » de la Bible. La situation suivante me paraît résumer assez bien son point de vue :
« il faut le brûler, le faire disparaître puisqu’il ne porte point de fruits. Peu importe que disparaissent, en même temps que lui, l’ombre qu’il dispensait, le repos qu’il offrait aux pèlerins fatigués de soleil et de sable…Peu importe… »
De la même façon qu’elle juge que le figuier a une utilité, en dépit de sa stérilité, elle revendique le droit, pour le clitoris, de ne servir à rien, si ce n’est à donner du plaisir…ce qui est déjà beaucoup. Elle dénonce la méconnaissance qu’en ont, encore aujourd’hui, les jeunes générations et œuvre à y suppléer en donnant une foule d’informations.
Elle aborde en effet tous les aspects de la question, anatomiques, historiques aussi bien que sémantiques, et donne beaucoup d’informations intéressantes et utiles, toujours de façon très claire et accessible.
Face à tant de points positifs, qu’est-ce qui m’a déplu alors dans ce livre ?
Dès le départ, j’ai été gênée par l’assimilation qu’elle fait de l’ignorance du clitoris à une excision. Je comprends qu’elle veuille commencer par une image choc, pour frapper les esprits, mais je trouve choquant de comparer la souffrance que doit causer l’ablation du clitoris à l’absence de jouissance due à la non-connaissance de l’existence du clitoris ou de son fonctionnement.
J’ai eu aussi un peu de mal avec son style, très journalistique, comme je l’ai dit. Et j’ai eu le sentiment que ça partait dans tous les sens, qu’elle effleurait un peu tout et ne développait rien : un chapitre sur l’anatomie est suivi d’un sur la phonétique, puis elle part sur Freud et la réhabilitation du clitoris au 20ème siècle, repart sur les aspects médicaux, revient sur l’histoire depuis l’antiquité….Je trouve que ça y perd en clarté et j’ai eu parfois un peu de mal à voir où elle venait en venir. Ainsi, elle a, par exemple, mené sa propre enquête auprès de femmes de tous âges. Mais on ne sait pas combien de femmes elle a interrogé, sur quels critères elle les a choisies, quelles questions elle leur a posé, et elle n’en tire pas vraiment de conclusion.
En fait, j’ai trouvé le sujet très intéressant, l’idée très bonne, mais j’aurais aimé que l’ensemble ait une structure plus classique et qu’elle aille plus loin pour chacun des thèmes abordés. Mais ça c’est mon goût personnel. Je pense malgré tout que la lecture de ce livre ne peut être que profitable.
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