Avis |
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par Marii 300
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01.12.2008 00:38 |
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Pertinence des conseils |
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Style, qualité d'écriture |
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Photos / Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : Clair, abordable, parfois drôle, beaucoup d'informations intéressantes
les moins : Le style, la forme
Je suis assez partagée concernant ce petit livre qui se veut un plaidoyer en faveur de cette partie de l’anatomie féminine qui a, trop longtemps, été, au mieux, oubliée.
L’auteur, Rosemonde Pujol, n’est, a priori, pas une spécialiste des questions sexuelles. C’est une femme de 89 ans, ancienne résistante, qui a fait carrière comme journaliste après la guerre et s’est spécialisée dans les questions de consommation.
On sent son passé de journaliste dans la façon dont elle écrit. Ce petit livre, découpé en chapitres courts et aérés, est écrit dans un style percutant, dans un registre oral même, par moments. C’est un livre qui se lit facilement et qui est accessible à un large public. En cela, l’auteur a atteint son but.
Son propos est, en effet, de réhabiliter le clitoris. Elle le compare au « figuier stérile » de la Bible. La situation suivante me paraît résumer assez bien son point de vue :
« il faut le brûler, le faire disparaître puisqu’il ne porte point de fruits. Peu importe que disparaissent, en même temps que lui, l’ombre qu’il dispensait, le repos qu’il offrait aux pèlerins fatigués de soleil et de sable…Peu importe… »
De la même façon qu’elle juge que le figuier a une utilité, en dépit de sa stérilité, elle revendique le droit, pour le clitoris, de ne servir à rien, si ce n’est à donner du plaisir…ce qui est déjà beaucoup. Elle dénonce la méconnaissance qu’en ont, encore aujourd’hui, les jeunes générations et œuvre à y suppléer en donnant une foule d’informations.
Elle aborde en effet tous les aspects de la question, anatomiques, historiques aussi bien que sémantiques, et donne beaucoup d’informations intéressantes et utiles, toujours de façon très claire et accessible.
Face à tant de points positifs, qu’est-ce qui m’a déplu alors dans ce livre ?
Dès le départ, j’ai été gênée par l’assimilation qu’elle fait de l’ignorance du clitoris à une excision. Je comprends qu’elle veuille commencer par une image choc, pour frapper les esprits, mais je trouve choquant de comparer la souffrance que doit causer l’ablation du clitoris à l’absence de jouissance due à la non-connaissance de l’existence du clitoris ou de son fonctionnement.
J’ai eu aussi un peu de mal avec son style, très journalistique, comme je l’ai dit. Et j’ai eu le sentiment que ça partait dans tous les sens, qu’elle effleurait un peu tout et ne développait rien : un chapitre sur l’anatomie est suivi d’un sur la phonétique, puis elle part sur Freud et la réhabilitation du clitoris au 20ème siècle, repart sur les aspects médicaux, revient sur l’histoire depuis l’antiquité….Je trouve que ça y perd en clarté et j’ai eu parfois un peu de mal à voir où elle venait en venir. Ainsi, elle a, par exemple, mené sa propre enquête auprès de femmes de tous âges. Mais on ne sait pas combien de femmes elle a interrogé, sur quels critères elle les a choisies, quelles questions elle leur a posé, et elle n’en tire pas vraiment de conclusion.
En fait, j’ai trouvé le sujet très intéressant, l’idée très bonne, mais j’aurais aimé que l’ensemble ait une structure plus classique et qu’elle aille plus loin pour chacun des thèmes abordés. Mais ça c’est mon goût personnel. Je pense malgré tout que la lecture de ce livre ne peut être que profitable.
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Commentaires |
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par Mien 300
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01.12.2008 10:56 |
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Je profite de ce très bel avis pour vous donner mon point de vue personnel à moi que je le prête pas, sur la question de la manière de transmettre une connaissance intime à des générations qu'on considère à priori ignorante parfois (je ne remets pas en cause le fait que cette communication doit être faite, et je ne prétends pas qu'il faille penser que ce livre a vocation pédagogique pour les ados, mais vos mots font penser quand même que l'auteur cherche un public large). Je ne pense pas en effet que donner une foule d'informations soit forcément une bonne chose quand on traite de l'intime. Je ne crois pas que le ton journalistique soit le bienvenu pour moi sur ce type de sujet. Je crois qu'il manque à cet ouvrage (bien que ne l'ayant pas lu) une part de mystère. A vouloir tout savoir, on dépouille l'objet de la recherche de tout mystère, de toute poésie. C'est ce que je reproche à beaucoup d'ouvrages actuels, grands fourre-tout historico-anatomico-analytiques. On gagne en connaissance ce qu'on perd en attrait. Et je pense que c'est encore plus vrai si le lecteur a une sexualité frémissante, débutante, enivrante. Si on m'avait fait lire à mes 15 ans un ouvrage de ce genre, je me demande si ça ne m'aurait pas calmé. En clair, le coup de la vulgarisation et du public large, ça me donne surtout l'impression (et je fais un cas général, hein...) que les auteurs surfent sur la vague du "sexe-partout"... A vouloir tout banaliser, on brise une forme de mythe, de fantasmagorie... Et c'est dommage...
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par j-ose 424
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01.12.2008 22:20 |
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elle effleurait un peu tout je voulais juste souligner cette phrase, fort à propos...
je suis un peu d'accord avec Mien, et un peu pas d'accord avec Mien : oui, trop d'informations noie le destinataire.. mais je ne pense pas que "le mystère" soit une bonne chose à conserver...parce que dans la méconnaissance est le terreau de toutes les superstitions.. Disons qu'il faut trouver le juste milieu, éviter la sur-information qui conduitait au dégout, mais éviter aussi de noyer le poisson...
et merci, Marii, pour cet avis très très intéressant
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par Marii 300
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02.12.2008 11:48 |
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Effectivement, j’ai eu tout à fait le sentiment qu’elle cherchait à faire un ouvrage de vulgarisation et ratissait volontairement très large. Elle regrette que beaucoup de jeunes filles soient totalement ignorantes de cette partie de leur anatomie ou en aient des idées fausses ou dévalorisantes parce que le clitoris est ignoré, encore aujourd’hui, dans les manuels de biologie et, plus généralement, dans les médias et la société. Elle propose d’ailleurs, dans un chapitre, d’avoir recours à une campagne de publicité pour remédier à cette ignorance.
Je suis plutôt d’accord avec J-ose. Il est bon de conserver une part de mystère et de suivre son propre chemin initiatique…mais ça aide quand même de savoir où démarre ce chemin.
Rosemonde Pujol explique d'un point de vue médical ce qu’est le clitoris et ce qui se passe dans le corps quand il est stimulé. Elle évoque aussi les jouissances qu’il peut procurer. Mais elle ne fournit pas de mode d’emploi. Elle invite simplement, dans un chapitre que j’ai trouvé assez poétique, le lecteur à partir en exploration, expérimenter, et à découvrir ainsi peu à peu, pour les femmes ce qu’elles aiment, et pour les hommes ce qui plait à leur compagne. Elle se contente de donner quelques pistes sur les différentes manières possibles de réaliser cette exploration. J’avais omis de mentionner cette partie que j’ai trouvée, contrairement au reste, très bien traitée, aussi je vous remercie, Mien, d’avoir relevé cet aspect.
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par StephB 1999
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02.12.2008 20:58 |
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Le terme d'excision est aussi utilisé dans le livre de M. Mazaurette et D. Mascret, La revanche du clitoris. Il est question d'"excision culturelle". Je n'ai toujours pas lu le livre de R. Pujol... je le ferai à l'occasion.
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par Marii 300
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02.12.2008 22:42 |
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Peut-être est-ce présenté de façon un peu moins percutante? Car je crois que c'est autant la forme que le fond qui m'a dérangée. Maintenant c'est La revanche du clitoris que j'ai envie de lire. A l'occasion aussi...!
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