Intérêt |
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Style, qualité d'écriture |
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Note Générale |
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Les plus : structure du livre, citations très nombreuses avec indications sur les références fournies
les moins : des introductions ou analyses plus fournies des textes aurait été bienvenues
Les perversions sexuelles et monomanies ont fait l'objet d'études médicales au XIXe siècle, mais peu se réfèrent à des cas féminins, et encore moins à des observations directes.
Sylvie Chaperon réalise dans son ouvrage une synthèse des principaux cas évoqués dans ces ouvrages médicaux.
Les perversions sexuelles sont bien entendu celles que l'on entend au XIXe siècle et donc, parmi celles-ci, ce que nous ne considérons plus comme telles à présent. Sont répertoriés avec plus ou moins d'exemples des cas d'onanisme (toute une littérature médicale entoure ce thème, avec description des effets de la masturbation comme la dégénérescence physique et les remèdes barbares apportés comme la clitoridectomie), de nymphomanie, d'érotomanie qui se distingue du cas précédent par l'absence de passage à l'acte, de frigidité, de bestialité/zoophilie, de nécrophilie bien que le seul cas mentionné ne montre pas réellement une perversion sexuelle, d'exhibitionnisme qui ne trouve qu'un seul écho dans un souvenir d'un médecin, de saphisme/inversion sexuelle, de fétichisme et de pédophilie.
Sylvie Chaperon amène chaque partie de l'ouvrage et chaque citation d'observation médicale par un historique et une mise en contexte.
La médecine du sexe et les femmes est une anthologie utile pour qui souhaite s'intéresser à l'histoire de la sexualité féminine.
Extrait, p.39 :
"Son médecin résolut d'essayer l'extirpation du clitoris."
Dans cette observation empruntée par le docteur Deslandes à Graëfe, on voit se mettre en place les débuts de la clitoridectomie exportée de France en Allemagne. La structure narrative du cas qui passe de l'enfer des thérapeutiques inefficaces au paradis post-chirurgical, montre que la méthode n'est pas anodine et ne peut être employée qu'en dernier recours. Ce récit révèle aussi la cruauté des traitements réservés aux fous et idiots qui n'hésitent pas à recourir à la torture pour obtenir "une dérivation par la douleur".
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