Avis |
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par StephB  1999
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21.10.2008 14:35 |
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| Note Générale |
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Les plus : structure du livre, citations très nombreuses avec indications sur les références fournies
les moins : des introductions ou analyses plus fournies des textes aurait été bienvenues
Les perversions sexuelles et monomanies ont fait l'objet d'études médicales au XIXe siècle, mais peu se réfèrent à des cas féminins, et encore moins à des observations directes.
Sylvie Chaperon réalise dans son ouvrage une synthèse des principaux cas évoqués dans ces ouvrages médicaux.
Les perversions sexuelles sont bien entendu celles que l'on entend au XIXe siècle et donc, parmi celles-ci, ce que nous ne considérons plus comme telles à présent. Sont répertoriés avec plus ou moins d'exemples des cas d'onanisme (toute une littérature médicale entoure ce thème, avec description des effets de la masturbation comme la dégénérescence physique et les remèdes barbares apportés comme la clitoridectomie), de nymphomanie, d'érotomanie qui se distingue du cas précédent par l'absence de passage à l'acte, de frigidité, de bestialité/zoophilie, de nécrophilie bien que le seul cas mentionné ne montre pas réellement une perversion sexuelle, d'exhibitionnisme qui ne trouve qu'un seul écho dans un souvenir d'un médecin, de saphisme/inversion sexuelle, de fétichisme et de pédophilie.
Sylvie Chaperon amène chaque partie de l'ouvrage et chaque citation d'observation médicale par un historique et une mise en contexte.
La médecine du sexe et les femmes est une anthologie utile pour qui souhaite s'intéresser à l'histoire de la sexualité féminine.
Extrait, p.39 :
"Son médecin résolut d'essayer l'extirpation du clitoris."
Dans cette observation empruntée par le docteur Deslandes à Graëfe, on voit se mettre en place les débuts de la clitoridectomie exportée de France en Allemagne. La structure narrative du cas qui passe de l'enfer des thérapeutiques inefficaces au paradis post-chirurgical, montre que la méthode n'est pas anodine et ne peut être employée qu'en dernier recours. Ce récit révèle aussi la cruauté des traitements réservés aux fous et idiots qui n'hésitent pas à recourir à la torture pour obtenir "une dérivation par la douleur".
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Commentaires |
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| par Lavax 300
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21.10.2008 15:04 |
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Bonjour Steph, et merci de nous faire connaître ce volume.
1) Pourrais-tu dire qui est Sylvie Chaperon, et dans quel cadre elle présente ce volume? (recherche personnelle, travail universitaire, etc).
2) Quels sont les ouvrages (auteurs) auxquels elle fait référence? ceux-ci sont-ils indexés (comment peut-on s'y retrouver pour avoir leur liste: y a-t-il des notes, ou non, etc?)
3) Cet ouvrage est-il destiné au grand public, au public cultivé, etc?
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| par StephB 1999
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21.10.2008 15:21 |
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Bonjour Lavax. Je crois que je vais devoir me replonger dans le livre, que j'ai lu il y a déjà quelques semaines pour te répondre. J'essaie de faire ça demain !
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| par titmym 300
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21.10.2008 16:24 |
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j'ai serré les jambes en lisant "extirpation du clitoris"
aïeuuuuuh...
merci StephB!
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par cyril  170
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21.10.2008 17:41 |
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historiquement parlant je pense que ca peut etre interessant a lire, par contre, pour avoir travailler parfois sur des thematiques medicales du XIX dans le cadre de recherches historiques, je pense qu'il doit falloir avoir le coeur bien accrocher pour certaines pages....apres tout depend de la facon dont c'est narrer et eventuellemtn plus ou moins censurer....
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| par StephB 1999
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22.10.2008 21:02 |
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Me revoici Lavax pour essayer de répondre à tes questions :
1. Sylvie Chaperon est maîtresse de conférence à Toulouse le Mirail. Elle est spécialiste d'histoire du genre et de la sexualité et a publié plusieurs ouvrages : Les Origines de la sexologie 1850-1900, Louis Audibert, 2007 et Les années Beauvoir 1945-1970, Fayard, 2000.
Elle a écrit ce livre pour la Musardine, collection L'attrape-corps -mais je réponds donc en même temps à ta question 3 : la collection est assez grand public.
2. Il n'y a pas d'indexation en fin de volume des auteurs et de leurs oeuvres pour pouvoir retrouver les différents passages cités dans le volume. C'est un peu dommage. On ne peut donc faire qu'une lecture linéaire. Par contre, on trouve en fin d'ouvrage une bibliographie de trois pages correctement rédigée (on voit qu'il s'agit d'une universitaire, les références sont précises).
On trouve assez fréquemment des notes en bas de page. Les auteurs sont présentés assez brièvement (deux-trois lignes) en introduction d'un passage cité.
Il me sera difficile de te donner tous les noms et titres cités, je peux t'en laisser quelques uns par ordre d'apparition :
Joseph-Henri Réveillé-Paris, "Traité d'hygiène appliqué à l'éducation de la jeunesse par le docteur Simon (de Metz)", Revue médicale française et étrangère, 9è année, vol. 2, n°4, 1828, pp. 94-95 (Quand je dis que les références sont précises !)
Léopold Deslandes, De l'onanisme et des autres abus vénériens considérés dans leurs rapports avec la santé, Paris, Lelarge, 1835.
Dr Baradu, De l'ulcération des cicatrices récentes symptomatiques de la nymphomanie ou de l'onanisme, Paris, Baillière et fils, 1872.
Etc. etc.
Je reviens un instant sur la question 3 : les extraits cités tiennent parfois plus du roman que de l'analyse scientifique. En cela, ce volume, malgré son titre qui peut peut-être rebuter à première vue, est tout à fait grand public. Les médecins racontent les cas vus ou dont ils ont entendu parler puisque tout n'est pas de première main, et ils le racontent de manière romanesque. On retrouve ainsi dans la partie majeure de ce volume consacré à l'onanisme beaucoup de similitudes entre les différents extraits proposés : il y a une littérature médicale sur le sujet, avec les descriptions des effets malsains de la masturbation sur de jeunes filles, le récit de la lutte du bien contre le mal, etc.
Voilà, j'espère avoir à peu près répondu à tes questions !
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| par Lavax 300
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22.10.2008 23:58 |
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Steph, je te remercie chaleureusement d'avoir précisé ces différents points, et de l'avoir fait aussi rapidement.
Cela m'est précieux pour me faire une idée plus concrète de l'ouvrage, qui me semble en effet intéressant à avoir chez soi.
:)
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