Approche en douceur des sextoys & autres produits sensuels

  
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Créée : il y a 7 ans et 5 mois
Mise à jour : il y a 35 mois et 17 jours

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Description

Approche en douceur des sextoys & autres produits sensuels - Commentaires
par blue H 300 30.04.2007 10:47

Voici une proposition de produits pour introduire des jeux sexuels, ou pour développer l'esprit d'initiative dans un couple où un conjoint ne va pas très spontanément vers les sex-toys.

  Cette liste fait suite à un passage que j'avais fait sur docti sur la discussion : "femmes passives" (je préfère "conjoint passif"...).

 

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Commentaires

par zac H 100 02.11.2007 01:52

Après cette très complète analyse, mon commentaire ne peut qu'être modeste, alors allons-y.
Nous ne pouvons pas toujours etre sur le même plan , d'humeur égale devant notre partenaire en fonction des influences qui nous conditionnent à chaque heure de la journée: fatigue , mauvaise digestion, joie soudaine ..on est un tant soit peu actif  avec des velléités d'une certaine passivité. Je pense que l'harmonie du plaisir dans le couple humain réside dans l'échange d'informations sur ses propres désirs et dans le questionnement de ceux de l'autre, dans un climat de confiance réciproque, de délicatesse, et d'honnêteté: si on veut vraiment vivre en couple harmonieusement, il faut véritablement le vouloir. Le sentiment de perdre sa liberté d'action est un leurre, , paradoxalement la fidélité à son partenaire procure une grande harmonie dans laquelle on s'épanouit, mais cela se constuit peu à peu comme une maison qu'on met des années à améliorer.

par StephB F 1999 10.01.2008 13:16

Bonjour blue. Je viens de voir ta liste, et en effet, je pense que le jeu in love peut très bien entrer dans ce cadre.

par blue H 300 12.01.2008 06:58

Bonjour Zac et StephB, merci pour vos messages.

par Claire F 300 20.01.2008 16:47

+1 pour la liste
Les commentaires sont vraiment très importants à lire aussi.
Ca explique pas mal d'erreurs que j'ai pu commettre par le passé.
En un mot vive l'expérience !
Quand la sienne ne suffit pas, celle des autres vient en renfort.
Merci pour le partage !

par blue H 300 20.01.2008 19:04

:))

par blue H 300 13.10.2011 22:30

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Cette discussion brasse des thèmes qui me sont chers. Voici une lettre inachevée  adressée à Rose. La simple critique d’une attitude emprunte de passivité, ne me semblait pas très riche. J’ai voulu présenter les choses de manière positive, et décrire la façon dont j’envisageais une sexualité épanouie. J’espère que la longueur ne sera pas trop décourageante, et que certains sauront y trouver quelque intérêt. Je suis moins bavard qu’à une époque, disons que c’est pour moi une manière de rattraper cela.... ;)


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par blue H 300 13.10.2011 22:32

Le désir cultivé par la volonté.

- Pas un changement mais une révélation :
Pour nous projeter dans la vie nous avons besoin d’un point stable. Mon amour pour toi est ce sol.
Mais ce besoin de stabilité ne doit pas nous empêcher d’avoir un amour en mouvement, d’avoir des projets et un désir vivant. Il reste essentiel que chacun ait envie de surprendre l’autre. Rien n’est plus hostile à l’amour que la routine. Il y a des quotidiens magnifiques, mais ils ne sont pas figés, ils respirent. Il ne s’agit pas de varier, de devenir sans cesse autre, d’un arrachement à soi même, qui ne serait que dénaturation ; Il s’agit de chercher à se trouver toujours davantage. La magie de la vie avec l’autre n’est pas de trouver un rituel qui permette, à travers les habitudes, que chacun n’ait plus à vraiment se préoccuper de l’autre, mais de le révéler à lui  même. Dans le même mouvement, on découvre des parties essentielles de soi, auxquelles on aurait sans doute pas accédé sans l’autre.
- Il est naturel de faire œuvrer sa volonté :
Si on pense que le désir est naturel,  cela est loin d’être incompatible avec l’envie de faire œuvrer sa volonté à embellir les choses.  On a souvent l’idée d’un naturel qui doit tomber tout seul du ciel, et s’imposer à nous sans que l’on doive y changer une virgule. Dans cette conception, soit le désir est là, et on le prend tel qu’il est, soit on agit dessus, ce qui serait se forcer,  et par là même, entretenir une relation qui deviendrait artificielle.  Je trouve cette passivité face au désir absurde. C’est comme si quelqu’un refusait de se couper les ongles sous prétexte de s’accepter tel qu’il est ;  c’est comme si on attendait que des muscles nous viennent tout seuls, en ne voulant pas faire d’efforts au motif qu’ils seraient moins naturels. Or, l’acquisition est dans notre nature. Un désir se cultive. Un désir où la passivité est prise comme un gage de naturel est un désir terne et mou. Je crois qu’il est bon de se promener dans le jardin de notre désir. Ce n’est pas une terre vierge qui serait souillée de notre présence. Il serait tout de même étrange que pour rester nous même, il nous faudrait nous préserver de nous et de notre volonté. Je crois donc qu’il est sain de chercher à connaitre son désir, d’y faire œuvrer sa volonté pour qu’il s’affine encore, et devienne sensible à des choses qui lui auraient sans doute échappées si on s’était interdit d’y regarder.

Pas d’efforts, mais une pente naturelle :

Pas besoin de faire un effort pour penser au sexe, au contraire, en regardant l’autre, un simple détail, une mèche dans le cou, fait émerger une sensualité qui s’impose toute seule. Ce désir qui n’est pas génital, mais qui est souvent une pente vers la relation physique, est mystérieux. L’esprit n’est pas en représentation de scènes épicées. Pas besoin de t’imaginer nue pour avoir envers toi ce désir dont une composante est impérativement charnelle. C’est d’abord tout simplement une fascination pour la beauté ou le charme (les deux sont réunis en toi) . Cette émotion ne vise aucun projet. Elle est entièrement encrée dans le présent. Pourtant elle entraine inexorablement un besoin de se rapprocher de cette beauté, en se remplissant plus encore du spectacle, par un simple effleurement, ou une envie de se coller à l’être désiré. Ainsi sans rien viser, cette fascination se déplie dans le temps, et pousse à quelque chose de plus charnel, jusqu’à pouvoir aboutir à l’amour physique. Il ne s’agit donc pas d’une envie de faire l’amour constante, contrairement aux caricatures. Tendus, comme des élastiques l’un vers l’autre, les amoureux ne font pas d’effort pour penser au sexe. Sans avoir besoin même d’y penser, ils vivent presque malgré eux sur cette délicieuse pente et tentent parfois de résister d’y succomber.

par blue H 300 13.10.2011 22:33

Approche cloisonnée # sexualité plus délicate :

Aimer faire vivre le sexe, c’est rendre hommage à la personne tout entière.  Mettre le sexe dans le quotidien, le décloisonner c’est permettre une relation beaucoup plus large au sexe. L’acte n’est pas qu’un simple échange biologique, une pulsion qui aurait besoin de s’assouvir de temps en temps dans le lit. Une forme de purge qui satisferait les sens et que l’on s’efforcerait d’oublier dès le retour à un état sensé être plus digne. Le sexe serait alors quelque chose de bestial dont on devrait se préserver, mais en couple, il deviendrait acceptable de par la tendresse et le respect de l’amour. L’amour serait  comme un frein qui adoucirait le sexe en allant à son encontre pour le rendre moins dangereux.  Il me semble que cette approche cloisonnée du sexe a deux gros défauts : laisser la relation hors cadre sexuel,  sèche et insuffisamment incarnée ; et à l’inverse les relations sexuelles restent trop focalisées sur le rapport.

Le sexe : un élan vers l’autre dans sa globalité :

- une sexualité décloisonnée vise le corps dans son ensemble :
J’aime quand l’amour physique débute bien avant que d’être dans le lit ; ces moments où les regards ont l’occasion d’être dans la promesse.  Alors la simple vue d’une épaule donne le vertige. On imagine sa main qui la parcours et la frôle. On sent que ce sera bientôt le cas. Et l’épaule est déjà un peu présente dans le creux de la main. le sexe se marie alors avec le quotidien. Deux êtres qui se connaissent, se laissent le temps de la rencontre et de la séduction. Car la séduction n’est pas uniquement celle des livres pour jeunes filles. Elle vise la sexualité  dans toute l’étendue de son sens.  Alors, les regards qui s’échangent sont gourmands de l’autre dans sa totalité.  On aime son rire et son intelligence comme on aime ses hanches et leurs promesses, le tout dans un seul mouvement. La simple vue de l’autre, émoustille. Chaque trait et chaque courbe ramènent à toutes les autres.  En voyant la voute d’un pied,  la perception embrasse déjà la toison sombre du sexe. Cette relation est à double sens : les organes sexuels ne sont pas non plus ce à quoi tout conduit. Ils se rapportent aussi au reste. Une poitrine tendue par un impétueux désir, une vulve généreuse et offerte,  n’éclipsent pas le reste du corps, elles le magnifie. L’objet du désir reste le corps dans son entier, dans son harmonie fascinante. Mon sexe dans le tien,  tes reins entre mes mains, c’est à toi tout entière et toute nue que je fais l’amour. Les va-et-vient conduisent à une rencontre bien plus large que celle de tes chairs délicates. Pas un de tes cheveux n’y échappe, chaque orteil est happé par mon désir. Faire l’amour ce n’est pas assouvir un désir, mais te désirer plus encore.

par blue H 300 13.10.2011 22:34

- Le visage (le corps lié à la personnalité) :
Il faut aller un peu plus loin pour retransmettre le désir physique avec plus de justesse. Ce n’est pas uniquement le corps qu’il embrasse, mais la personne toute entière.  C’est comme si la totalité des qualités formait un écrin pour le corps et ses charmes profonds. Un téton érigé est embelli par la grâce avec laquelle la main est mue, par le grain unique d’un sourire et par le pétillant d’un regard. La façon dont la personne habite son corps est déterminante dans le surplus d’âme qui rayonne du physique. L’aise qu’elle a avec le sexe impacte la générosité ou au contraire la sécheresse qui émane d’elle. Cela déborde même le rapport à son corps. La spontanéité, la joie de vivre, la gentillesse et l’intelligence relationnelle, sont des vertus morales qui s’allient à l’aura de séduction d’une personne. Le plaisir que je prends à te faire l’amour rend hommage à toutes tes qualités. Je crois que c’est pour cela que le visage est tellement chargé érotiquement : il investit toute la personne dans l’acte sexuel. Une vision cloisonnée du sexe échoue à rendre compréhensible l’essentiel. L’excitation que j’éprouve à te prendre vient aussi de l’impression que j’ai d’emporter tous tes moments de vie dans la sensualité. Les moments où ta bouche charmante discute avec d’autres avec un air pétillant, sont encore présents lorsqu’elle s’entrouvre doucement sur un soupir. Cette épaule dont la peau absorbe l’humidité de mes baisers, est encore cette délicieuse image digne de Rodin, qu’ à demi dénudée, elle laissait voir dans le tramway. Tes poses les plus suggestives se marient aux moments les plus sages en révélant en eux une potentialité coquine. Cette relation est  double : une personne élégante gagne encore en beauté de par les privautés qu’elle s’accorde ; et  L’élégance et l’authenticité d’une vie concourent à la profondeur du désir et du plaisir.  Quand tu t’offres à moi, ton désir recolore tout ce que tu es de sensualité, et ma peau au contact de la tienne, cherche à te trouver ; bien plus que tu ne le crois...

Au cœur : le désir .

- C’est la disposition d’esprit qui est excitante :
C’est donc ton coté sensuellement pétillant qui érotise ta personne, même dans les moments où tu n’es pas préoccupée par la rencontre des corps. Le vrai facteur de la libido est la disposition d’esprit de la personne désirée. Cela reste vrai, même dans le cas du fantasme de la femme qui dit non, mais qui souhaite que le désir masculin s’impose à elle ; car il trouve sa puissance dans le fait que c’est un faux non qui veut dire oui. Même si le corps est beau, une absence de désir fait perdre tout caractère excitant à la scène. Ce qui peut être fantasmatique c’est l’idée de révéler à la personne le désir profond que son corps manifeste déjà, qui trouble son âme, et n’est plus que péniblement contenu par un souci d’être raisonnable, mais que tout contredit.  Même là, il ne s’agit pas d’une mécanique des organes qui imposerait sa loi ; l’excitation nait du fléchissement de la volonté affichée, pour rejoindre sa vérité : le désir. Même dans ce cas qui pourrait sembler problématique, on voit bien que l’excitation est affaire de disposition d’esprit.  Cependant, ce n’était qu’un exemple, et il ne s’agit pas de limiter le désir féminin à ça. Le désir tient sa richesse des multiples formes qu’il peut prendre.

par blue H 300 13.10.2011 22:35


-Le désir de désirer

L’affirmation d’un désir assumé conduit à une partie très importante de l’univers érotique. N’oublions pas qu’avoir besoin de sentir le désir de l’autre n’est pas une exclusivité féminine, c’est une donnée essentielle pour les deux sexes. Aussi lorsque la femme exprime un désir puissant et impératif, ça la rend très désirable à son tour. Assumer ce désir n’implique pas de se mettre dans une position de demande qui est souvent associée à une faiblesse. Rien à voir avec le fait d’être quémandeuse, au contraire, ce peut être un besoin valorisant, accompagné de l’assurance de l’effet puissant produit sur l’autre. Quelle ivresse que de sentir chez l’autre la nécessité de faire l’amour. Se voir embarqué dans le regard brulant de la personne que l’on aime, et constater que ses gestes parfois précipités trahissent une avidité à s’accaparer le corps désiré. Remarquer que la main est mue avec une lenteur qui échoue à masquer une puissance impatiente et contenue, est également le plus délicieux des aveux. J‘imagine ta main, se faufilant sous ma chemise défaite en hâte,  venir se coller à mon buste et le parcourir. Puis, lorsque tu amorces une inexorable descente, ton regard fixé dans le mien reflète deux sentiments éloignés et complémentaires : le souhait presque suppliant que mon corps rende hommage à ton empressement, et en même temps une assurance insolente et provocante. Je lis alors en toi que ce besoin ne s’encombre pas par de bons sentiments superflus ; pas de place pour l’envie de me rendre heureux, ou autre... Dans tes yeux : juste la fièvre ! Un présent court, condensé même, fait s’emplir  tous tes gestes d’une attention particulière.  Puis tu t’arrêtes, contemple avec fierté et malice l’effet que tu provoques en mes yeux brillants, avant de te faire rattraper par cette soif profonde. Que ta main passe sur mon épaule ou empoigne mon sexe, les circonvolutions qu’elles suivent restent dictées par le plaisir qu’elles te procurent, et par le besoin presque égoïste d’exciter l’autre.

par blue H 300 13.10.2011 22:36


-Le désir d’être désirée :

Il était question du désir de désirer. Mais il y a aussi le désir d’être désirée. Pour ce dernier, il ne s’agit pas d’adopter une attitude passive, et de miser sur le fait que ses appâts finiront par déclencher chez l’autre la réaction attendue. Pire encore serait de se baser sur la loi de l’offre et de la demande. Car ce n’est pas en désertant le domaine du sexe, que l’on créé la plus belle demande chez l’autre. Au contraire, celle dont émane un enivrant parfum de souffre est irrésistible. La sensualité avec laquelle une personne habite son corps  est fonction de la réceptivité que l’on pressent à la sensualité de l’autre. Elle est liée à une aptitude au plaisir. Il y a  une attente double :  celle d’impacter l’autre, et aussi celle d’être porté par le désir de l’autre.
a) ’’Impacter l’autre’’ : avant que de vouloir être désirée, il y a le plaisir pris à être désirable. Le désir porté par une personne particulière vient après coup compléter une attente plus générale. Il y a donc le souhait de plaire à la personne de son choix, mais auparavant, il y a le plaisir de ne pas laisser indifférentes les personnes du sexe convoité. En passant dans la rue, entrapercevoir un visage qui s’illumine, un regard qui se pose plus qu’il ne le prévoyait, c’est recevoir d’infimes aveux dont les hommages sont irrésistiblement plaisants.  Cette sensibilité aux autres n’est pas une exception anecdotique dans une relation où le désir serait exclusivement réservé à l’être aimé. Dire que l’on est sensible qu’à lui, et indifférent aux autres, n’est pas forcément le plus beau compliment que l’on puisse faire. En effet, il y a peu de gloire à avoir été choisi parmi des alternatives peu alléchantes. Tandis qu’être constamment préféré par quelqu’un qui reste sensible au charme masculin est beaucoup plus stimulant. J’aime l’idée que tu puisses être émoustillée par les hommes des affiches, les acteurs ou même par certains qui ont croisé ton chemin. Loin de dissoudre ton attachement à moi dans un ensemble plus vaste, j’ai l’impression que cela te lie à moi pour des raisons plus fortes encore.  Le désir est  un attrait irrépressible pour l’autre sexe, avec tout ce qu’il représente comme potentiel de plaisir et comme excitante différence.
En suivant toujours le fait de ne pas valoriser par contraste et opposition, il m’apparaît que si tu me dis : ‘’ tous les autres sexes me laissent indifférents, mais j’aime bien le tien’’, le compliment ne sera pas aussi valorisant que si je savais que tu préférais le mien alors que la vue des autres ne te laisse pas de glace... Une femme qui en contemplant une verge se représente les sensations que sa forme laisse concevoir, et qui est réceptive au mélange de force et de douceur qui s’en dégage, a dans son attitude ce surplus de chair qui la rend davantage excitante et désirable. J’aime l’idée que tu puisses être sensible au genre masculin, et pas seulement au torse rassurant ou aux bras qui entourent, mais aussi au pénis, dans son rapport avec la  totalité et à part entière.  Je pense que toutes ces ouvertures ont pour conséquence d’instiller dans les êtres un plus grand pouvoir de séduction ;  d’accorder une fluidité sensible aux mouvements, une sorte de grâce sauvage...

par blue H 300 13.10.2011 22:37

Impacter l’autre, c’est aussi une série d’actes pour se faire désirer. Les femmes peuvent être généreuses en ce domaine, et c’est un régal. Ainsi une pose lascive, une tenue sensuelle, ou même voir un de tes doigts qui frôle ton autre bras, et sentir ta peau réceptive à cette caresse, suffit à éveiller un désir puissant chez moi. Ou, lorsque deux personnes se croisent, au moment où les corps sont irrévérencieusement proches,  et que l’une d’elle laisse s’échapper discrètement une caresse, à peine plus qu’un frôlement ,et feint quand même l’étonnement face à l’effet produit. Ce sont encore les mêmes tempêtes délicieuses qui se lèvent ! Mais je ne m’étendrais pas plus ici, car on aborde déjà le thème du jeu, et je vais y venir un peu plus loin.
b) ‘’Etre porté par le désir de l’autre’’ : Etre pour l’autre comme une oasis miraculeuse, une source fraiche et irrésistible. Sentir que son désir est fort pour deux, et se faire happer par lui. Eprouver la joie de gouter l’autre par l’expression si particulière de son désir. Le contempler dans la vérité nue de sa sensualité sauvage.  Etre son pôle et affoler l’aiguille de sa boussole. Se sentir grisé du pouvoir qu’il nous donne.  Etre la cause de la tempête, mais se laisser porter par ses vents. Accepter qu’il  nous déracine par son souffle, s’en remettre à lui et gouter le voyage avec d’autant plus de joie qu’il nous porte vers d’autres rivages que ceux familiers de notre volonté. Voilà qui est doux !
Mais pour accepter de se laisser porter, il faut une attitude modeste. Cela nécessite  la croyance qu’il y a encore bien des choses à découvrir. Celui qui considère qu’il a déjà analysé le champs des possibles, et statué dessus, se trouvera dans un monde clos divisant le territoire de ce  qui lui convient, de ce qu’il rejette. Au-delà desquels il n’y a rien. Le premier territoire est un ensemble de champs, harmonieux et symétriques, sans arbres ni talus. Il n’y a rien qui n’empêcherait qu’en un regard, on puisse en balayer la totalité. Les forêts et leurs ombres, repère des loups et de la sauvagerie sont laissés de l’autre coté des miradors et des barbelés.  Au contraire, se laisser porter par le désir de l’autre, c’est souhaiter qu’il nous emmène là où les feuilles jouent avec le soleil ; là où les ombres auront toujours quelque chose à chuchoter à nos oreilles. Alors, avec humilité, on a envie de partir à la découverte de cet univers qui nous dépasse. Hors des sentiers battus, on profite des joies de la surprise. On ne peut attendre d’avoir compris le chemin avant de s’y élancer, car il est caché par les fougères, et ne se découvre qu’autant qu’on y avance. Il faut donc baisser la garde, et diminuer sa volonté de contrôle. En parallèle de la confiance en l’autre, il s’agit d’un enthousiasme envers l’accès qu’il nous permet à une sensibilité différente. Et cela reste vrai du quotidien comme de l’extraordinaire  –les deux sont sans doute indispensables-. En somme, il s’agit de vivre la sexualité en artiste, c'est-à-dire d’arriver par une conversion du regard à nous rendre réellement  sensible à elle.

par blue H 300 13.10.2011 22:40

c) Guider le désir de l’autre : Etre porté par le désir de l’autre peut nous conduire à la découverte de son univers et à enrichir le notre, comme nous venons de le voir. Mais on peut aussi canaliser le désir de l’autre pour le guider à nous apporter ce que nous désirons. Il ne s’agit cependant pas de se limiter à filtrer tout ce qui ne nous conviendrait pas. Cette posture négative serait un poison pour la libido. Guider ce n’est pas filtrer, c’est bien plus, et surtout cela concerne un état d’esprit totalement différent. Il y a de la bienveillance dans le fait d’aider l’autre à ce que l’expression de son désir touche au plus juste. Ainsi vouloir être porté par le désir de l’autre ne signifie pas le suivre aveuglément. Il y a moyen de réorienter son désir de façon élégante et attentionnée. Pas besoin pour se respecter de freiner des quatre fers et de s’immobiliser en plein au milieu de la voie, il suffit de proposer un rebond vers un autre chemin enthousiasmant. Même quand tout nous convient, il reste dans le fait de guider l’autre quelque chose d’essentiel. Je me rappelle tes doigts qui guidaient les miens sous la dentelle... cela redoublait mon plaisir. A celui d’être la source de ton ivresse, se rajoutait celui de voir apparaitre comme en plein jour les mélodies cachées auxquelles ton corps aspirait. Les mouvements de ta main m’ont fait penser  à ceux d’un musicien qui ne connaissait pas la partition, mais à qui  les notes s’imposaient une par une, juste avant leur exécution. C’était comme si cette musique avait une nécessité secrète dépassant de loin une simple harmonie de surface. Non, il ne s’agissait pas d’un calme policé et élégant, car j’ai senti sous-jacente, une sourde tempête.  C’était comme si les vagues ne subissaient pas le vent, mais l’attendaient pour relâcher enfin toute leur grandeur contenue. Mes doigts Cherchaient  à suivre les mouvements magiques, comme un cavalier rentre dans le rythme du galop pour l’épouser au mieux. Je tentais de rendre chacune de mes phalanges sensibles comme la pulpe, pour ne rien perdre de toi,  tout en gardant ma main forte et souple pour que tu ressentes ma présence.  Tes doigts et l’inimitable ballet qu’ils impulsaient aux miens, m’offraient en parallèle un accès à une autre intimité que celle de ton sexe. Lorsque tu as joui, il m’a semblé que ce n’était pas comme d’habitude. Etait-ce parce que la caresse était plus juste ? Je ne crois pas... pas uniquement, du moins. Il y avait un  ‘’je ne sais quoi’’ qui marquait une excitation nouvelle ; quelque chose que ni mes caresses, ni celles que tu aurais pu te donner toute seule n’auraient pu susciter de cette façon. Je crois que la particularité délicieuse de cette situation découlait de la posture où tu te trouvais. Détentrice d’un savoir exquis, tu étais celle qui enseignait. Au-delà même des sensations perçues, ton plaisir et le mien reposaient sur ce constat. Ainsi il y avait là une double satisfaction : tout d’abord, celle de suivre en toi l’envie  d’être désirée d’une certaine façon, et de façonner cette énergie qui t’était offerte, pour l’emmener à emballer tes sens avec une précision parfaite.  Mais aussi et surtout, il y avait une satisfaction concernant le domaine psychologique :le fait que tu puisses choisir d’incarner un pôle de valeur capable de me mettre en mouvement.

par blue H 300 13.10.2011 22:44

. Cette assurance sexuelle a les plus heureux effets. Ainsi, tant qu’il y a du charme et de la bienveillance, j‘aime l’insatisfaction positive qu’il peut y avoir dans le fait que tu sois en demande, que tu me bouscules, et que tu aies des exigences.  Dans certains cas tu peux me guider tout le long du chemin, dans d’autres, juste me le montrer tout en voulant que je l’arpente seul ; et dans d’autres encore, me demander d’en trouver un qui te surprenne d’une certaine façon. Les attentes peuvent être très stimulantes. Elles sont alors une marque d’estime, et signifient que l’on juge que la chose -le sexe- ou la personne, méritent que l’on aie des projets à leur propos, et que l’on veuille voir grand.

par cocostpierre F 300 14.10.2011 22:50

bravo blue !

je suis "jalouse" de rose,,, de tout ce qu'elle peut te faire retranscrire avec facilité par écrit.
Toutes ces émotions, cet amour, ces envies, désirs, chemins avancés,,, Tout ton corps "transpire"  de rose ,par chaque pore de ta peau, tu te liquéfies. c'est beau !!

Rose est ta muse c'est certain !!!

Et toi blue ,, tu as une "plume " d'écrivain.

Je pense que tu vas toucher un large éventail de clubbiens avec cette merveilleuse lettre ouverte.
J'espère que rose connait la chance qu'elle a de t'avoir à ses côtés.
A toi seul, tu as résumé tout ce que la totalité de l'ummanité peut ressentir lorsque le DESIR prend naissance au fond d'une âme pure et juste.
Je ne peux que t'applaudire et te dire merci pour ce post.

par delisle H 463 15.10.2011 10:18

Quel talent !
Je me permets de rassembler le tout et de l'imprimer pour pouvoir l'apprécier à tête reposée.
Merci de nous l'avoir fait partager.

par melymato H 67 17.10.2011 16:38

J'avoue humblement que je n'ai pu prendre le temps de lire tout cela ...
un résumé ?

par blue H 300 18.10.2011 23:19

-Coco, je suis ravi que cette lettre t'ai plu. Venant d'une personne si charmante, ta réponse me touche encore plus !  C'est vrai ce que tu dis, Rose m'a tellement apporté qu'elle m'imprègne de partout. J'aime aussi l'idée que nous nous soyons tellement blottis que ma peau en est toute remplie !  

-Bonjour Delisle ! merci beaucoup pour ton petit mot ! :)

par blue H 300 18.10.2011 23:19

-melymato, ce que tu me demandes me prendrait plus de temps qu'il ne t'en faudrait pour lire ce texte. Je reconnais que je n'ai pas fait grand effort pour qu'il soit rapidement consommable.  Je peux par contre te proposer de lire les titres, ce qui peut te permettre de t'en faire une petite idée à moindre frais...

par melymato H 67 19.10.2011 10:12

Merci Blue,
lire les titres, cela je l'avais déjà fait et même plus.
je comprend que cela soit difficile de condenser un texte.

par cocostpierre F 300 19.10.2011 15:42

cette lettre mérite vraiment d'être lu sur toute sa longueur, on apprécie plus la "profondeur" de l'âme de la personne qui l'a écrite.
Je vois que ma vision de "transpiration" et "liquéfaction" te fais aborder la chose en mon propre sens: simple et naturel

par melymato H 67 19.10.2011 15:47

promis, je vais prendre le temps de la lire

par Marii F 300 20.10.2011 00:16

Je rejoins les avis précédents : ton texte est à la fois très riche et très intéressant, il invite à la réflexion, et il est aussi très beau, car il est une belle preuve de l'amour qui vous unit tous les deux.

Pour être toutefois un peu plus critique, je dirais que cet amour, cette communion entre vous deux qui fait la beauté de ton texte en est aussi la limite : ce que tu dis n'est pas transposable à tous les couples, car le lien n'est pas forcément aussi fort entre deux personnes qu'entre vous deux.

Pas besoin de faire un effort pour penser au sexe, au contraire, en regardant l’autre, un simple détail, une mèche dans le cou, fait émerger une sensualité qui s’impose toute seule.

Que faire quand, chez l'un des conjoints, l'autre ne suscite plus ce genre d'émotions? Quand la passivité est due à un désir qui s'endort, il n'y a pas nécessairement de volonté de le réveiller. Pour insatisfaisante que soit la situation, le conjoint passif peut néanmoins s'en accommoder et ne pas la juger problématique.

- une sexualité décloisonnée vise le corps dans son ensemble :

Je souscris totalement à ce que tu dis dans ce paragraphe. Mais j'ajouterais qu'il me semble important qu'il y ait des gestes gratuits et sans arrière-pensée : des moments de tendresse qui ne soient rien d'autres que des moments de tendresse et ne conduisent pas au sexe.

Je crois que c’est pour cela que le visage est tellement chargé érotiquement : il investit toute la personne dans l’acte sexuel.

Entièrement d'accord. De ce fait le visage est quelque chose de très intime aussi, je trouve. Ce que je veux dire, c'est que je trouve que contempler, toucher le visage de l'autre, pendant l'acte sexuel, notamment, est quelque chose de très intime. Pour moi, ce n'est pas quelque chose qui se fait avec un partenaire de passage.

C’est la disposition d’esprit qui est excitante :

Entièrement d'accord là aussi.

-Le désir d’être désirée :

Ce que tu dis dans ce paragraphe là me semble être très utile et très judicieux pour les célibataires aussi.

Cette sensibilité aux autres n’est pas une exception anecdotique dans une relation où le désir serait exclusivement réservé à l’être aimé. Dire que l’on est sensible qu’à lui, et indifférent aux autres, n’est pas forcément le plus beau compliment que l’on puisse faire. En effet, il y a peu de gloire à avoir été choisi parmi des alternatives peu alléchantes. Tandis qu’être constamment préféré par quelqu’un qui reste sensible au charme masculin est beaucoup plus stimulant.


"A vaincre sans péril on triomphe sans gloire"? :-P
Ce que tu dis là me fait passer à une émission de France Inter dont j'ai entendu quelques minutes la semaine dernière. C'était une émission sur le polyamour et Maïa Mazaurette, très énervée par le sujet a commencé son intervention en disant que des études scientifiques avaient prouvé que, lorsqu'on est amoureux, on devient en quelque sorte aveugle, et on ne voit plus que l'être aimé, on ne voit plus les autres. Malheureusement, une psy-quelque chose l'a interrompue en disant que ça, c'était l'amour fusion, et qu'il y avait d'autres formes d'amour. C'est dommage parce que ça m'aurait intéressée d'en savoir un peu plus sur ces études, ce qu'elles mesuraient exactement et le crédit qu'on peut leur accorder.
Pour ma part, c'est comme ça que je fonctionne, et quand je réalise qu'il y a d'autres hommes sur terre, c'est que mon couple est en train de battre de l'aile.
Se sentir préféré à d'autres est évidemment beaucoup plus flatteur et plus stimulant, mais se mettre en compétition, c'est courir le risque de perdre. Et je crois que ce risque peut beaucoup varier d'un couple à l'autre et au fil du temps.

par Marii F 300 20.10.2011 00:17

Impacter l’autre, c’est aussi une série d’actes pour se faire désirer. Les femmes peuvent être généreuses en ce domaine, et c’est un régal. Ainsi une pose lascive, une tenue sensuelle,

Je préfère plus de subtilité. :-P Et que fais-tu des hommes? Eux aussi peuvent être désirables! Et les mots? Ils peuvent jouer un grand rôle aussi.

Mais pour accepter de se laisser porter, il faut une attitude modeste. Cela nécessite  la croyance qu’il y a encore bien des choses à découvrir. Celui qui considère qu’il a déjà analysé le champs des possibles, et statué dessus, se trouvera dans un monde clos divisant le territoire de ce  qui lui convient, de ce qu’il rejette.

Je souscris totalement!

par Marii F 300 20.10.2011 00:27

Tant que j'y suis, j'en profite pour dire que, comme tu l'as peut-être vu si tu es passé sur le blog dernièrement, j'ai lu ces derniers mois deux livres qui figurent dans ta liste : La caresse de Vénus, dont j'ai trouvé l'écriture insupportable et pour laquelle je me demande jusqu'à quel point on peut avoir confiance à ce qui est dit sur le fond et La sexualité des femmes n'est pas celle des magazines. Son auteur serait totalement en désaccord avec toi sur ce point :

Rien n’est plus hostile à l’amour que la routine

:-P
Le livre était intéressant et j'en ai bien aimé l'esprit, mais j'ai tout de même trouvé l'auteur un peu prude.

Je te taquine un peu pour qu'il y ait matière à discussion mais je n'en trouve pas moins ce que tu as écrit très beau!