Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : Absolument tout est beau!
les moins : Je n'y trouve aucun.
Tristesse et Beauté, écrit en 1964, est le dernier roman de Yasunari Kawabata. Quatre plus tard, Kawabata sera le premier écrivain japonais à recevoir le prix Nobel pour la littérature.
Ce roman peut se résumer, à mon avis, dans un seul mot : TROUBLANT !
Oki, écrivain, à l’aube de la trentaine et père de famille, a une liaison avec Otoko, une splendide adolescente de 16 ans. Oki choisit pourtant de retourner avec sa famille et se sépare d’Otoko. Cette liaison sera le sujet du roman qui apportera la célébrité à Oki. 25 ans plus tard. Oki se rend à Kyoto, sur l’invitation d’Otoko, pour la fête de la veille du Nouvel An. Mais Otoko, désormais une peintre appréciée, ne le reçoit pas seule : une fille d’une beauté démoniaque l’accompagne : Keiko, son apprentie et amante. Et l’histoire peut commencer.
Par rapport aux autres romans de Kawabata que j’ai lus, ce roman se distingue par le fil épique plus manifeste et la présence d’une intrigue qui assemble les images élaborées dans le style pictural/photographique de Kawabata. C’est un peu inattendu, mais la surprise est de plus agréable.
Là où Kawabata reste fidèle à ses thèmes c’est l’érotisme suggéré, mais qui s’insinue dans chaque page traversée par une présence féminine engendrée par l’imagination de cet écrivain.
La beauté d’Otoko, sublimée par la tristesse, qui inonde ses peintures en faisant éclore une autre beauté. (D’ailleurs, la peinture y joue son rôle dans le roman : instrument d’expression personnelle, elle est a la fois instrument de séduction, de convalescence et rédemption. C’est, au demeurant, un léger cours de peinture japonaise…)
La beauté de Keiko est évoquée de façon obsédante, hypnotisante. Elle est comme une toile d’araignée : éthérée, fascinante, irrésistible, inévitable! Elle absorbe le lecteur et d’une certaine façon, met en marche l’intrigue du roman.
La relation des deux amantes se reconstitue des fragments que l’auteur semble de leur dérober comme des petites bribes précieuses : le regard dont l’amante qui veille enveloppe l’amante plongée dans ses rêves, la toilette intime (rasage du front, épilation…), les courtes conversations a demi-mot…
Les rapports femme-homme sont gouvernés par une intimité touchante, charnelle et parfois douloureuse.
Bref, sans être un roman érotique dans l'acception occidentale, l’œuvre est bercé par l’érotisme dégagé par ses héroïnes. Au fil des pages, on flotte entre le paradis perfide de la beauté et le purgatoire rédimant de la tristesse, comme les îles qui sont la patrie de Kawabata flottent dans l’océan.
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