Intérêt |
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Style, qualité d'écriture |
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Note Générale |
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Les plus : (Difficile de passer par les Points positifs/négatifs quand on parle d'un livre... Allez, courage, il n'y a pas beaucoup à lire !)
les moins : (Voir ci-dessus... :-))
Je sors à l'instant du Souci des plaisirs de Michel Onfray. Et plutôt que de cogiter, de ressasser, de structurer et, in fine, de me conformer aux diktats classiques, je vous propose, chers clubiennes et clubiens, de vous faire part de mes impressions de lecture. Que Boileau et son amour de la structure se retournent donc dans leur tombe...
Alors, quelles sont les voies de cet ouvrage de philosophie légère ? M. Onfray, en bon pédagogue, vous propose un voyage de la Nuit au Jour, d'un Eros nocturne chrétien à un Eros solaire. Avec, en point de mire, notre droit à profiter de nos corps et la reconquête de notre sexualité.
Eros nocturne
Onfray met tout d'abord en lumière toute l'emprise du Thanatos chrétien sur nos chairs et nos plaisirs. Et même dans une société du XXIe s. où Dieu est à la porte, nous voilà confinés à des fonctionnements millénaires, mis en place par des impuissants névrosés (sic) et une religion oxymorique - celle de la mère Vierge, de l'enfantement asexué, de l'épouse chaste. On pourra peut-être reprocher à Onfray certains raccourcis. Mais sur le fond, le constat est accablant : partout, de la mysogynie, de l'amour de la contrition des chairs et de l'attente de la mort (puisque mieux est à venir après) ; et seule sexualité possible dans ce concept, un Eros par défaut, puisque sale et salie. Quelle jubilation de lire Onfray régler ses comptes avec, notamment, le Cantique des Cantiques, Saint Paul, Saint Augustin, le marquis de Sade et Georges Bataille!
Eros solaire
En contrepoint de cette conception thanatophile de l'amour, Onfray propose au lecteur le modèle plus oriental, où le plaisir est le maître mot, dans le respect de l'autre - surtout féminin - et de soi. Une bouffée d'oxygène, qui souligne un peu plus, si besoin était, toute notre vision schizophrénique chrétienne de l'amour et de la sexualité.
Le plaisir des plaisirs
En temps normal, je me méfie des dichotomies. Intrinsèquement, elles me semblent réductrices et, de facto, incapables de lire le monde. Pourtant, Michel Onfray parvient à me convaincre. Parce que les arguments font mouche, et que les mots au scalpel qu'il réserve à notre société font écho, profondément. La troisième partie, en guise de conclusion, n'est pas non plus étrangère à mon assentiment franc aux idées de sagesse et de bon sens onfrayiens. On y trouve l'éloge de l'"unicité de chacun". Ou, après Socrate, celle du "Connais-toi toi-même" et d'une sagesse hédoniste pratique.
Comment ne pas être d'accord avec lui ? :-)
PS : Existe en poche, chez J'ai Lu, pour 6 euros...
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