Au XVIIe siècle, le libertinage est un courant philosophique qui met en question et les limites de la raison et les dogmatismes religieux ; il récuse les systèmes métaphysiques et les superstitions, révèle la diversité des croyances et des opinions, sapant ainsi les principes de la morale traditionnelle. Au siècle suivant, le mot se spécialise : il renvoie surtout à des mœurs dissolues, à la transgression des règles morales ; le libertinage s'allie à l'érotisme comme à la jouissance égoïste, à la volonté de puissance comme à la peinture d'une société essoufflée qui cherche dans le plaisir une fin en soi.
Ce seront là les thèmes privilégiés pour tout un courant romanesque qui en exploitera les ressources et les raffinements.