La philosophie dans le boudoir

Il y a des choses à replacer dans leur contexte, tout de même...
Sade a passé quelques temps en prison pour ses ouvrages, ce qui, sans être révolutionnaire forcément, atteste du caractère subversif du contenu, au moins pour l'époque -et assurément toujours aujourd'hui.
Manifestement vous n'êtes pas de ceux qui louent Sade -et moi non plus- mais il me parait un tantinet exagéré de considérer ses textes comme "puérils", particulièrement "La philosophie dans le boudoir", qui est très loin d'être 'crade', axé sur la souffrance, ou relatant une 'domination sans joie', ou témoignant d'une 'immoralité brutale et bête'. Autant vous auriez pu utiliser ces descriptions pour 'Justine ou les malheurs de la vertu', autant pour "La philosophie dans le boudoir", j'ai juste la sensation de ne pas avoir lu le même ouvrage que vous.
D'ailleurs, vraisemblablement, vous délivrez plus une critique de l'auteur et de sa renommée, que de cette oeuvre en particulier...

Je suis de ton avis Pastaque

Merci Mien.
Votre commentaire m'a envoyer consulter l'article Wikipédia très bien fait sur la vie de Sade. Après tout, vous avez raison, c'est surtout mon ressentiment que j'exprime dans le premier message. Et vous avez raison, il a bel et bien fait de la prison et pas qu'un peu ! Il a même été deux fois condamné à mort. Mais il faut attendre la révolution pour que ses agissements soient considérés comme subversifs. L'ancien régime le condamne pour agression sexuel (il séquestre un femme et la fouette à en perdre la tête), viol, assassinat, actes de barbarie, empoisonnement et sodomie (d'où la première condamnation à mort). C'est sous ces chefs d'accusation qu'il est encore incarcéré à la Bastille le 14 juillet 1789. Il devient un révolutionnaire de circonstance avant de dégouter les révolutionnaires eux-mêmes qui le condamneront à mort à leur tout et cette fois seulement pour des raisons idéologiques si tant est que la haine enragée de la religion soit une idéologie. La fin pitoyable n'est que folie pornographique et délirante.
Alors oui, il a fait de la prison.
On l'a dit subversif... je crois surtout que ses agissements se rapprochent tout à fait de ceux de Marc Dutroux ! Ce type qui m'intéressait déjà fort peu ( sa littérature pornographique dégoulinante de sang, de souffrance et d'enfants martyrisés me fait autant d'effet que la lecture de l'annuaire du téléphone ) me dégoûte à présent au-delà de tout. Sade était un monstre, et pas seulement sur le papier.
De l'air !

Désolé de vous contredire pastaque et Maitre009, mais La philosophie dans le boudoir est à mon avis un chef d'oeuvre de la littérature française (et pas seulement de la littérature érotique). Parler à son propos de "Rédaction très faible" et de "style tout à fait approximatif" est totalement excessif et semble dénoter que le livre a été lu avec un a priori négatif, sans tenir compte du contexte historique dans lequel il a été écrit ni de sa forme (suite de dialogues pour l'essentiel), et surtout qu'il a été lu au tout 1er degré (au degré zéro devrais-je dire). De même, l'accuser d'avoir été un "révolutionnaire de circonstance" est complètement injustifié puisqu'il a eu le courage de soutenir des thèses extrêmement subversives et libertaires dans une époque dangereuse à tous égards, particulièrement pour tous ceux qui souhaitaient que la révolution en cours aille beaucoup plus loin que les objectifs mercantiles de la révolution bourgeoise (liberté des marchandises et du capital) et qui oeuvraient dans ce sens.
Cela dit on peut ne pas aimer ce livre ni son auteur. Mais ça ne justifie pas le dénigrement caricatural de ce dernier (la comparaison avec Marc Dutroux est lamentable) ni celui de son oeuvre.

Il me parait difficile de caricaturer Sade. Il s'en est très bien chargé lui-même.

Excusez moi delisle et Mien mais :
La littérature française s’en serait très bien tirée sans Sade. De plus les années passés dans sa cage dorée ‘’ avec serviteur’’ n’était pas volé.

Je respecte votre point de vu mais ne le partage pas.