Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : Roman érotique chinois du 17 eme siècle qui fait découvrir la sexualité sous le jour de la violence, et l'histoire des bordels chinois
les moins : Aucun
Titre chinois: Yu Gui Hong. Traduction: Martin Maurey. Publié pour la première fois en 1632, ce roman a eu une diffusion limitée en Chine, à la différence du Jin Ping Mei, ou Fleur à la Fiole d'Or (les deux romans seraient, en effet, du même auteur, - anonyme) - peut-être parce qu'il dépeint, avec une rare violence, en des scènes parfois à la limite du supportable, l'inhumanité des bordels et bas-fonds de Pékin à la toute-fin de la dynastie Ming (1368-1644) en sa période de décadence.
L'histoire est celle d'une jeune fille de 16 ans qui, orpheline, se retrouve dans un bordel, et doit en apprendre peu à peu coutumes et conditions de travail (non pas seulement, par exemple, comment faire une fellation à un homme qu'on n'aime pas ou qu'on ne connaît pas, mais comment faire une fellation quand on ne sait pas même à quoi ressemble un sexe d'homme, etc.). C'est un roman d'apprentissage de la sexualité comme prostitution. Complicités, rivalités entre prostituées jalonnent le récit.
On voit aisément qu'il ne s'agit pas d'un roman "érotique", bien qu'il soit classé parmi ce genre. Aucun érotisme, aucune pornographie, mais la seule violence, la bestialité, l'expérience du degré le plus bas de la vie.
Le romancier ne conclut pas pourtant à la noirceur radicale du monde, comme ferait un Sade. Quand on a connu telle bassesse, tel dénuement, on ne peut que s'élever. De même, le pauvre ne peut que devenir riche.
NB: la qualité du style ne peut être appréciée comme telle, puisqu'il s'agit d'une traduction.
C'est en tout cas un roman pour lequel je ne vois pas d'équivalent occidental dans le degré de violence - y compris chez Sade. André Levy, traducteur du Jin Ping Mei disait que la littérature érotique occidentale a quelque chose de mécanique et d'arbitraire; les situations s'enchaînent comme les rouages d'une horlogerie; rien de tel ici. Aucune gratuité des scènes, aucun arbitraire, tout est précisément décrit, une minutie douloureuse; c'est ce qui donne au récit, qui sans doute est un récit mineur de la littérature chinoise, une telle force.
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