Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : humour de situation, la malice des notes de l'auteur
les moins : éléments de départ se fourvoient au long de l'histoire.
Le Doctorat Impromptu fut une lecture-caprice : le titre m’a intriguée et j’ai voulu découvrir de quoi il s’agissait.
Erosie, à la suite de trois déceptions amoureuses infligées par les hommes, qu’elle affublera du très flatteur épithète « animal barbu au menton », se retire au couvent. Elle y vit en « vestale mitigée », avec Julie, une jeune amie « [t]endrement aimée, ardemment désirée ». Elles pimentent leur intimité d’un « talisman du plaisir ». A ses 20 ans, Erosie, sur le point de se marier avec M. de Roqueval, se déplace a Paris. L’émissaire qui la joint sur le chemin est un abbé au nom très « engageant » : Cudard. Il est accompagné par un protégé de M. de Roqueval : le jeune et très beau Solange.
Avec ces éléments, une plume réputée libertine aurait pu rédiger une histoire très prometteuse. Les amateurs de romans libertins seront un brin déçus. Or, le texte, soigneusement écrit, mais dans un style pompeux à l’arrière-goût douceâtre… Attributs qui manquent de séduire…
Erosie semble une petite dinde tanguant au gré des ses jouissances, Solange un benêt vicieux et Cudard est loin d’être ce séducteur détestable, mais, o, combien irrésistible! Cudard, auquel on a confié le rôle de catalyseur de l'érotisme, s’en acquitte d’une façon qui ne fait pas rêver de lui. Du portrait que l’on s’en fait, on a presque de la compréhension qu'il soit condamné à parvenir à ses fins moyennant l'intimidation, les menaces et le chantage. Quand une élocution raffinée, épousant esprit et culture pour braver subtilement les principes régnants aurait tellement mieux (et avantageusement) servi le but !
Les dialogues n’ont pas l’esprit qui fait le charme des entretiens des personnages de la littérature libertine : par contre, c’est bien plat. Heureusement que le fameux trait final vient consoler le lecteur qui a eu la curiosité (le ténacité ?) d’aller au bout de cette lecture.
Les notes de l’auteur ont eu un certain charme pour moi : on est édifié dans un style un peu plus tranchant et avec une pointe de malice. Surprenant après l’échantillon offert par le texte même ! L’humour y est quand même présent : Nerciat exploite le « sans crier gare », ce qui a de l’effet.
Je reste persuadée que ce texte aurait pu être un petit joyau, sauf que la matière prime (que je persiste de considérer bonne) n’est pas tombée dans les mains du bijoutier qui aurait pu exploiter son potentiel au mieux.
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