Scénario & Dialogues |
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Mise en scène & Réalisation |
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Jeu d'acteur |
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Scènes érotiques |
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Intérêt du film |
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Note Générale |
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Les plus : Jeu de Jean-Pierre Léaud, côté décalé de certaines scènes pornographiques, couleurs, hommage à Truffaut
les moins : Scénario mal construit, ensemble un peu décevant, thème assez pauvre
Présentation Avec: Jean-Pierre Léaud (Jacques Laurent), Jérémie Rénier (Joseph), Dominique Blanc, Catherine Mouchet, Ovidie, Titof Sortie: 3 octobre 2001 Couleurs 108 min
Résumé Réalisateur de films pornographiques, Jacques Laurent a connu le succès dans les années 70. Après quoi, il arrête de tourner. Des difficultés financières l'obligent cependant à reprendre cette activité: c'est un homme vieilli, qui découvre de nouvelles règles pour le cinéma porno et qui est obligé de travailler dans un monde qui n'est plus le sien. Parallèlement, son fils Joseph, qui était parti lorsqu'il avait découvert le vrai métier de son père, réapparaît. Le père retrouve le fils au moment où celui-ci essaie de vivre quelque chose comme un nouveau 1968.
Avis C'est un film aussi bien sur la pornographie que sur le passage du temps. Le climat est celui d'après 1968: pour le père, le constat qu'un autre monde s'est levé, et que la liberté qui réglait la production d'un film érotique n'existe plus - une déception. Pour le fils, une amertume identique: une époque à vomir, où les copains inventent de nouvelles formes de rébellion (faire silence): se taire? ou bien: n'y a-t-il rien à dire? Jean-Pierre Léaud est excellent en vieil homme lassé au ventre bedonnant, disant des grossièreté avec bonheur, regardant les scènes de "c..." avec l'oeil du cinéaste: le pornographe n'est pas un cochon, son regard travaille. Conscient de la nullité de ses films, Jacques Laurent pense pourtant qu'ils offrent une dignité, un semblant d'histoire, quelque chose comme de l'art.
Je dois dire que je n'aime guère cet acteur - son jeu stéréotypé, son visage, etc. Mais il est ici parfait. Léaud, pour moi c'est Truffaut. Si Léaud a acquis une autonomie en vieillissant, ce film ne cesse de saluer Truffaut, notamment L'homme qui aimait les femmes. C'est toute une atmosphère qui est empruntée, les couleurs, et jusqu'au ratage même du film.
Car c'est raté, mal construit. Certains personnages sont inutiles: par exemple, la petite amie de Joseph n'a pas de sens dans l'économie de l'ensemble. Les scènes entre elle et Joseph auraient pu être coupées. De même, l'histoire entre le fils et le père reste trop parallèle à celle du père.
Les scènes pornographiques sont remarquables: Bertrand Bonnello nous montre qu'il y a des manières différentes de les filmer, des façons de traiter les relations sexuelles au cinéma, et qu'un film pornographique est d'abord une décision cinématographique.
Malgré certains défauts donc, qui font que je n'aime pas ce film, je reconnais que le travail est de talent, et qu'il y manque peu pour que ce soit réussi.
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