Style, qualité d'écriture |
|
Originalité des situations |
|
Description des scènes d'amour |
|
Intérêt de l'histoire |
|
Note Générale |
|
Les plus : Ecriture plate, édition agréable pour de la poésie
les moins : Ne donne pas une image complète de la production de Cavafy, ensemble hétérogène, édition peu commode, sans notes ni préface
Présentation L'édition proposée par Fata Morgana comporte deux illustrations (frontispice et hors-texte) de Yannis Tsarouchis (1910-1989). Selon les années d'édition du volume, celles-ci varient. Dans l'édition originale, de 1978, le frontispice présentait une sirène à deux queues; l'illustration hors-texte représentait un homme nu, assis sur une chaise, devant un miroir sur pied - l'illusion faisait qu'on croyait voir, d'abord, deux hommes face à face. La traduction est assurée par Bruno Roy. On trouvera une autre traduction, dans la collection Poésie/Gallimard, par Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras.
Constantin Cavafy est un poète grec né à Alexandrie (1863-1933), ville à laquelle il resta constamment attaché. Strictement poétique, son oeuvre se réduit à quelques rares poèmes. Cette édition a choisi de rassembler les poèmes "érotiques" ou "amoureux", soit 46 poèmes s'étendant de 1894 à 1932.
C'est une édition sans note ni préface. Il n'y a que le texte.
Avis La poésie dite érotique de Cavafy est discrète, étonnamment plate, d'expression sèche. C'est là une vision d'ensemble, car les pièces sont de qualité variée. L'homosexualité (les "plaisirs interdits") s'exprime de manière répétitive, en des images banales. Certaines images sont même assez vulgaires: "leurs beaux visages, leur éclatante jeunesse". J'ai fait connaissance avec la poésie de Cavafy d'abord avec l'édition de Marguerite Yourcenar, en Poésie /Gallimard (Yourcenar consacre une grosse présentation de 66 pages que je conseille), édition qui a l'avantage de donner à lire aussi bien les poèmes amoureux que les poèmes historiques, politiques, etc. Dès lors les poèmes amoureux n'apparaissent plus séparés d'un contexte historique, ils gardent quelque chose de la présence d'une géographie, même si, à juste titre Yourcenar remarque que n'importe quelle des pièces aurait aussi bien pu se passer à Paris. Il reste une ambiance, celle des cafés, tripots, des rues, habités des amours interdites - ambiance que l'édition séparée des seuls poèmes érotiques peine à recréer. Il est vrai que l'édition Fata Morgana est plus immédiatement accessible au lecteur non au fait de l'histoire. L'inconvénient est que l'écriture devient lisse, que ça se lit en une heure à peine, que les détails que donne Cavafy nous échappent - la précision qu'il met à signaler les âges, par exemple, ou certains points matériels, perd son sens.
Texte calme - il ne se passe rien -, habité par la mémoire des anciennes amours, des corps désirés. Jouissance et beauté sont commémorées: c'est une poésie de la conservation et de la célébration.
|