Casterman Helter-Skelter

Helter-Skelter

Avis, Essais, Comparer Casterman Helter-Skelter

Marque : Casterman
Date de sortie : 02/07/2007
Prix indicatif : 12.95 €

Auteur : Kyôko Okazaki
ISBN-10 : 2203002814
Nombre de pages : 315.00 pages

Notes moyennes des avis

Style, qualité d'écriture  Helter-Skelter : Style, qualité d'écriture : 2,00/4 
Originalité des situations  Helter-Skelter : Originalité des situations : 2,00/4 
Intérêt de l'histoire  Helter-Skelter : Intérêt de l'histoire : 3,00/4 
Description des scènes d'amour  Helter-Skelter : Description des scènes d'amour : 3,00/4 
Illustrations  Helter-Skelter : Illustrations : 3,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par Lavax F 300
03.08.2007

Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 2/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Illustrations 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Gros volume, qualité de l'ensemble, humour
les moins : Hétérogénéité de certaines planches, confusion du dessin pour quelques personnages, pas de personnage réellement sympathique

Titre japonais original: herutâsukurutâ
L'explication du titre est donnée à la toute fin du volume, mais suppose un tome suivant. Il s'agit d'une allusion à une chanson, sortie en 1968, de Paul Mc Cartney.

Malheureusement, l'auteur Kyokô Okazaki, née en 1963, à Tôkyô, a suspendu ses activités de mangaka depuis qu'elle a été victime d'un grave accident de voiture en mai 1996. Ce récit a été publié originalement dans le magazine "Feel Young", entre 1995 et 1996, et a été récompensé en 2004 par le prix Tezuka.

Nous ne savons donc pas si le volume restera définitivement en one shot, ou s'il aura un jour une suite, et cela contribue à lui conférer une certaine force, d'autant qu'il raconte les souffrances physiques et morales d'une star enchaînée à son corps, après que celui-ci a été radicalement transformé par la chirurgie esthétique (on ne peut pas ne pas penser à Lolo Ferrari): jeune fille, Lili était laide et grosse; pour qu'elle soit engagée comme mannequin, on fait subir à son corps diverses opérations; mais le traitement a des effets secondaires qui s'avèrent insupportables, et qui appelle de nouvelles opérations. La beauté d'un jour se change en laideur le lendemain, et Lili sombre dans la dépression la plus noire, dans l'asservissement des autres corps: de même qu'elle a été, dit-elle, un instrument pour les autres, de même les autres sont pour elle un instrument de plaisir. Elle soumet sa manager aux pires sévices sexuels, elle brûle le visage de sa rivale, et devient criminel.

La sexualité SM de Lili, l'incapacité qu'elle a d'aimer les autres, ne s'expliquent que par la propre incapacité qu'elle a à s'aimer.

L'auteur n'insiste jamais sur les scènes de sexe; ce ne sont que quelques suggestions; mais elles n'en sont pas moins assez écoeurantes et assez crues, à la différence des manga érotiques grand public (Love Story, etc); pour exemple, Lili réduisant sa manager en esclavage (celle-ci étant en retour amoureuse de celle-là), lui lie les pieds, et la laisse seule une nuit, avec un tampon enfoncé dans le vagin, mais pas totalement, de telle sorte que la douleur la brise.

L'ensemble est parfois désagréable et sombre, mais Kyôko Okazaki n'hésite pas à agrémenter certaines scènes par de l'humour.

Quelques réserves touchant les illustrations:
Le dessin n'est pas toujours réussi, même si on est assez loin du style stéréotypé du manga habituel; en effet, certains personnages sont indiscernables: c'est le cas de Kin-chan, Hada-chan, et même Kozué; il m'a fallu les 3/4 de la BD pour comprendre que Kin-chan et Hada-chan n'étaient pas les mêmes personnages; en japonais, le suffixe affectif "chan" ne convient qu'aux femmes; j'ai donc été surprise de découvrir que Kin était un homme; il était par là impossible que Hada (qui a des seins) et que Kin fussent identiques; j'ai relu, et compris par un détail: Kin porte une seule boucle d'oreille; Hada, deux; Kin doit être plus ou moins homo, raison pour quoi il est appelé "chan" par sa patronne. Quant à Kozué, elle porte des boucles d'oreilles plus grandes. Bref, faites gaffe aux boucles d'oreilles!!
Par ailleurs, alors qu'Hada est introduite, Kin, lui, n'est pas introduit; on ne découvre qu'à la fin l'identité réelle de ces deux personnages qui contribuent à la structure du récit. Cette ambiguïté (voulue, sans doute) nuit, à mon sens, à la compréhension.


Un manga réussi cependant sur la misère à quoi la course à la beauté et la chirurgie esthétique contraignent. On y lit l'insatisfaction impossible du désir.


La déchéance de Lili, sa folie, son impuissance à aimer et à jouir, la destruction de son corps, la feront enfin accéder au sublime...

A lire.

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