Plastique
Le plastique (ou PVC rigide) concerne principalement les godes vibrants ou à très bas prix. La rigidité du plastique a l’avantage de mieux transmettre les vibrations.
Vinyle
Le Vinyle est un PVC qui a été assoupli à l’aide de plastifiants divers. Il est très lisse : il nécessite donc peu de lubrifiant mais à du coup tendance à trop glisser. Peu cher et facile à mouler, il équipe souvent les godemichets de grande taille et/ou de formes « originales »
Jelly
Le Jelly est une sorte de vinyle avec un traitement un peu plus complexe. Il s’agit d’une des matières les plus repandues pour les
godes réalistes. Son avantage premier est d’être très accessible d’un point de vue prix. En fonction des modèles, elle peut être plutôt ferme ou très souple, mais toujours douce et résistante. Elle a cependant tendance à un peu accrocher ou au contraire trop glisser en fonction de la quantité de lubrifiant utilisée.
Silicone
Popularisé par la marque
fun factory. Le silicone est hypoallergénique : contrairement à l’ensemble des autres matières des godes (Jelly, Vinyle ...) , le silicone n’est pas un dérivé des produits plastiques (pétrole). Il est conçu à partir des minéraux de Quartz (Silicium).
Sa texture est très douce et sa densité lui permet d’être assez ferme. Très résistant, il reste cependant cher.
Latex
Réalisé à partir de la sève de l’hévéa ou synthétisé par polymérisation. Il a des propriétés proches du silicone tout en étant moins cher à produire. Résistant, flexible, le gode peut cependant provoquer des allergies chez certaines personnes.
CyberSkin
Matière extrêmement réaliste, qui à l’avantage d’être à la fois douce, moelleuse et relativement ferme (la partie centrale des godes en
CyberSkin est plus dense que l’extérieur)
A l’inverse du Jelly, la lubrification ne lui fait pas perde ses avantages, même si une quantité importante est souvent requise. Elle est cependant très fragile et n’est pas compatible avec les lubrifiants à base de silicone.
Godes en UR3
Créée par
Doc Johnson (Ultra Realistic 3.0), elle serait au toucher la matière la plus proche de la peau humaine (douceur, texture, chaleur), tout en restant très ferme et donc très maniable. Il s’agit également du plus cher des matériaux pour godemichets.
A propos des modèles animaux
Quelques "enquêtes" ont, à la suite d'une enquête de
Greenpeace parue en 2006, mis en évidence la présence, parfois assez élevée, de phtalates dans certains sextoys.
Destinés à l'idéologie plutôt qu'à l'étude scientifique, ces documents se contentent de mentionner des pourcentages de phtalates, sans expliciter les conditions d'expérimentation, sans préciser de quel phtalate il s'agit, ce qui n'a guère de sens. Les phtalates n'ont pas les mêmes propriétés toxicologiques, en sorte qu'affirmer que tel sextoy comporte 5 % de phtalates ne veut rigoureusement rien dire.
Tout, au reste, a été avancé à propos des phtalates: alors même que peu de données existaient sur l'homme, on n'hésitait pas à transposer à l'être humain les données dont on disposait pour les rongeurs. C'est oublier que tout modèle animal n'est pas nécessairement un bon modèle (les chiennes Beagle, à la fin des années 1960, ont développé des tumeurs mammaires, alors qu'on leur avait administré un progestatif - il s'est avéré que ces chiennes pouvaient développer des tumeurs spontanément, indépendamment de la substance qu'on leur avait donnée).
Modes d'exposition aux phtalates
Les phtalates sont utilisés (1) comme plastifiants dans les plastiques PVC (polychlorure de vinyle); (2) et comme détergents, solvants, lubrifiants.
Comme ils ne sont pas chimiquement liés au PVC, ils s'échappent aisément dans l'atmosphère, la nourriture, etc.
L'exposition humaine se fait selon trois modes: (a) par ingestion (les phtalates migrent, en effet, volontiers des plastiques vers des aliments riches en graisses: lait, beurre, viandes,...); (b) par inhalation; (c) par contact cutané (bouche, mains, ...).
Contrairement à ce qu'on imaginerait, les phtalates font partie de notre environnement le plus commun: on les trouve dans des matériaux de construction, meubles, vêtements, produits cosmétiques (shampoings, parfums, déodorants, vernis à ongle, etc.), produits pharmaceutiques, jouets pour enfants, huiles pour lubrification, insecticides, câbles électriques, appareils dentaires, appareils médicaux (sacs de sang, tubes de revêtement héparinique utilisés pour des procédures d'oxygénation extracorporelle, tubes en VPC pour pontage, etc.). Le mode d'exposition privilégié est l'ingestion. L'absorption par contact cutané est courante, l'inhalation également. Toutefois, l'absorption par contact n'est pas strictement démontrée, et serait, en tout état de cause, beaucoup plus lente que les autres modes d'exposition. Cependant, un certain nombre de données concernant les enfants en bas-âge ont amené l'Union Européenne, et la France en particulier, à interdire la vente et l'importation de jouets pour enfants contenant plus de 0,1 % de 6 des principaux phtalates (voir, pour la France, le décret n° 2006-1361 du 9 novembre 2006).
Diversité des phtalates
Il est impératif de distinguer entre différents types de phtalates, dont les propriétés chimiques, et par là même toxicologiques sont fort différentes.
Le phtalate le plus répandu, et qui a été aussi le plus objet d'études, est le phtalate de di (2-éthylhexyle) (DEHP): on le trouve dans les jouets pour enfants, et massivement dans les appareils médicaux;
- Le DEP (le phtalate de di-éthyle)- très utilisé en cosmétique;
- Le DBP (phtalate de dibutyle) - vernis à ongle, shampoings, parfums;
- Le DINP (phtalate de di-isononyle) - jouets pour enfants;
- Le DIDP (phtalate de di-isodécyle) - jouets pour enfants;
- Le DMP (phtalate de diméthyle) - déodorants;
- etc...
Toxicité sur l'animal et sur l'homme
En second lieu, il importe de distinguer les effets sur animal et sur être humain. Si la toxicité sur animal est certaine, il n'en va, en effet, pas de même sur l'être humain.
Sur l'animal:
- l'effet cancérogène de la plupart des phtalates est de suspect (DEP) à certain (DEHP): notamment, une exposition à long terme, chez les rongeurs, produit des hépatocarcinomes;
- l'effet tératogène est certain, s'il y a administration orale de phtalates: malformation du foetus chez les rongeurs;
- l'effet sur la reproduction est certain, si administration orale des phtalates: baisse de la fertilité, mortalité foetale;
- les effets perturbateurs endocriniens sont certains, si administration orale des phtalates.
Sur l'homme:
- Depuis 2000, le DEHP est classé par l'Union Européenne comme non cancérogène pour l'être humain. Donnée confirmée dans un article de Heudorf et al. (2007), Phthalates: toxicology and exposure, in International Journal of Hygiene and Environmental Health.
- Aucun effet tératogène constaté.
- L'effet sur la reproduction est de possible à très probable: un certain nombre de phtalates sont classés par l'Union Européenne en R60, R61, et R62: "peuvent altérer la fertilité", "risques d'altération de la fertilité"; "risques, pendant la grossesse, d'effets néfastes pour l'enfant" (R61) [DEPH, DBP, BBP, DIPP].
- Les effets perturbateurs endocriniens sont suspectés.
Les populations à risque sont ainsi essentiellement: les enfants en bas-âge, les enfants étant dans un état critique, les nouveaux-nés, les femmes enceintes, mais aussi les populations en contact avec le matériel médical.
Phtalates et sextoys
Une étude danoise de 2006 portant spécifiquement sur les sextoys a montré que sur 16 jouets, 4 contenaient du DEHP, et présentaient des risques pour la femme enceinte et la femme allaitant, si un usage quotidien de 1 heure par jour en était fait.
En cas d'un usage réduit à 15 minutes une fois par semaine, aucun risque n'existait.
A signaler que les lubrifiants à base d'eau diminuaient les risques encourus.
En l'état actuel des connaissances: Il serait vain de conclure que les phtalates ne présentent aucun risque pour la santé humaine (leurs effets, à haute dose, sur la fertilité et sur le développement de l'enfant, sont réels). Mais il est déraisonnable d'avoir à leur endroit une attitude d'excessive prudence. Dans le cas des sextoys, c'est le contact cutané qui est primordial. Or ce mode d'exposition n'est assurément pas le mode le plus risqué. Ce contact, pour qu'il y ait absorption de substance toxique, doit être long, et répété dans le temps. Un usage normal d'un sextoy n'expose à aucun risque.
Il reste vrai qu'il est utile, si l'on est enceinte, ou si l'on allaite, d'éviter des jouets dont on ignore la composition.