Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Intérêt de l'histoire |
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Description des scènes d'amour |
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Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : tendre, original, naturel , ...
les moins : suscite sans doute des attentes excessives; qualité du dessin inégale
Après avoir hésité entre la précédente BD, à la très bonne presse: l'épinard de Yukiko, nous nous sommes décidés pour Elles. Le scénario est très intimiste et minimaliste. Le parti pris est de jouer entre le dessin et la réalité: le lecteur vit la genèse de cette BD. Frédérique Boilet se met donc lui-même en scène. Plus qu'en spectateur, le lecteur se trouve un peu à la place d'un complice, profitant de quelques dessins volés. Les modèles ne sont pas professionnelles, elles sont des filles rencontrées par l'auteur au hasard de ses pérégrinations. Elles sont à la fois les protagonistes, les modèles et les muses de l'auteur qui ne cache pas sa passion des femmes. Entre sex-partner et amour naissants, les histoires se succèdent, et n'ont pas le temps de se développer (volontairement sans doute).
Bien qu'il n'y ait pas d'intrigue, je me suis un peu perdu entre les différentes histoires (est-ce la même, est-ce une autre). Il faut faire un peu d'effort pour s'y retrouver. Je n'ai pas apprécié la technique d'approche qui à mon sens contredit le naturel de cette BD: Frédérique Boilet explique qu'il est mangaka et qu'il cherche des modèles. Il y a un coté "photographe pour la revue playboy" qui s'en sert pour "appâter les minettes". Cela à mon avis, gâche le romantisme. J'y vois un abus de la fascination que peut exercer une telle aura professionnelle. Cependant, il n'agit pas en Don Juan, car il n'y a pas de mensonge. Il expose clairement tout à ses conquêtes.
J'ai apprécié au contraire la tendresse et la délicatesse des relations. Ce qui est très rare, c'est que cela n'est accompagné d'aucune censure des zones sexuelles (mais aucune fixation non plus). Le sexe est vécu comme une chose naturelle et c'est vraiment plaisant.
Le dessin et la taille des images varie complètement. Il y a trois principaux styles en trois styles différents. Celui utilisé pour les scènes d'ensemble et les images plus petites, est très rehaussé à la plume avec des couleurs assez pâles, et je n'y trouve pas de charme (malheureusement il est très présent). Les deux autres styles utilisés pour les scènes tendres, eux au contraire sont vraiment plaisants. Les petites vignettes que l'on peut voir sur son site, donnent l'impression d'images retouchées par photoshop, mais les voir en vrai, dément cette fausse impression. Je regrette aussi que sa façon de dessiner son sexe soit à la fois trop grossière et pas assez floue. Aucun des dessins de femme ne m'a donné cette impression. On trouve des tons rouges chaleureux et charnels. Il y a parfois des jeux de couleurs bien saturées et tranchantes, qui me sont apparues être du meilleur effet.
Après les critiques qui ont été faites de "l'épinard de Yukiko", je dois avouer que j'ai été un peu déçu. Il y a de la poésie, mais j'en attendais plus. On assiste à un homme qui court après le sexe et parfois après l'amour, avec un grand respect, mais sans viser les femmes particulières qui en sont les supports. Cela me laisse une sensation de grande solitude. Cependant je reconnais qu'il s'agit là d'une approche de la sexualité que je n'ai jamais vu dans les BDs: avec naturel, sans vulgarité. Mon attente excessive à été un peu déçue, mais cela ne doit pas m'empêcher de constater que c'est une réussite et un type d'œuvre rare et à encourager.
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