1000 Nudes: a history of erotic photography from 1839-1939

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Note Générale

1000 Nudes est un album que j'ai découvert grâce à l'avis de Lavax. J'en eus la curiosité et quand je l'ai vu dans la vitrine d'une des plus charmantes libraires de ma ville, j'ai foncé.
Et je ne l'ai pas regretté.

L'avis de Lavax m'avait déjà fait espérer le mieux, mais j'avoue que à chaque fois que je contemple ses images je suis saisie par des nouvelles émotions et les charmes des images m'atteint avec sa fraicheur qui ne flétrit pas.

Vu que Lavax a déjà répertorie le contenu (mais sans le dévoiler que le nécessaire) je vais apporter quelques notes qui m'ont été inspirées par mes consultations successives.

L'histoire de la photographie érotique se superpose à l'histoire de la photographie.
C'est ainsi que les premiers œuvres de cet art ont vu le jour pas longtemps après la « naissance » officielle de la photographie (1839) : ce sont des daguerréotypes représentant des jeunes femmes posant en décors plus ou moins spécialisés. Le volume présente plus d'une cinquantaine de ces œuvres. Certaines sont travaillées avec des couleurs.
Les modèles ne seraient pas forcement des reines de beauté aujourd'hui, bien que certaines sont – à ma perception – belles.
Le potentiel évocateur des images laisse parfois deviner un œil d'artiste, parfois un sens involontaire de la pose du modèle, parfois un impulse ludique du modèle qui sait qu'elle sera admirée et essaie donc d'entamer un jeu avec les prospectifs observateurs inconnus.
Cette idée m'a fait sourire, car elle est une sorte de preuve de l'éternel jeu de la séduction qui se métamorphose selon les moyens que l'évolution lui met à la disposition.

La collection recense ensuite des divers genres qui jalonnent le parcours de la photographie érotique : les « académies », des clichés utilisés par les peintres, qui pouvaient ainsi travailler avec une figure dont l'immobilité dans la pose souhaitée se révélait fort utile.
Le nu est portrait sous divers angles : érotisme, pornographie, grivoiserie. Il est le portrait de l'évolution de la mentalité du groupe social auquel il s'adresse.

C'est un autre point fort de cet ouvrage :
Si le XIXe siècle brûlait de voir expose ce que les crinolines cachaient et les corsets comprimaient, les modes changeantes du siècle suivant se voilent des nouveaux déguisements.

Les années 20 du siècle passé marquent la libération du corps, la célébrant avec les activités physiques : les lignes s'affinent, les muscles se dessinent, la souplesse et les acrobaties créent des nouvelles courbes élastiques là où les courbes charnues ont tiré leur révérence au même temps les crinolines et les corsets…

La photographie des nus en nature est la célébration du corps souple et sculptural.
Et cette photographie marque aussi la présence plus fréquente des nus masculins.

Parce que, à part l'œuvre du Baron Von Gloeden, les nus masculins (seuls ou en groupe) étaient assez rares. Ses photographies rappellent quelque part les portraits des garçons du Caravage : avec leur posture lascive, le regard caressant, perdu et aguichant.

Les derniers chapitres de cet ample volume sont consacrés à la photographie « glamour », publicitaire avec les modèles qui de déesses déchoient en idoles.

Les photographes commencent à exploiter le potentiel érotisant du jeu des lumières et des ombres, la géométrie de l'anatomie est reformulée à travers l'expérimentation des lignes, courbes et angles.

C'est aussi l'aube de l'empire du suggestif. Les photos deviennent le message sous forme visuelle de l'artiste, ce qui détermine l'imagination du spectateur.
L'imagination du spectateur ne vole plus ou elle veut, mais elle suit l'itinéraire dicté par l'image.

Ce volume est plus qu'une collection d'images, il est une source de réflexions comme tout ouvrage qui retrace une histoire.

A avoir chez soi.

Rapport qualité/prix
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Note Générale

Il s'agit d'une réédition proposée pour les 25 ans de Taschen.

L'ouvrage présente un ensemble de photographies appartenant à la collection de Uwe Scheid (1944-2000), une des collections érotiques les plus importantes du monde, à partir de laquelle grand nombre d'ouvrages ont été réalisés (par exemple, Die erotische Daguerreotype; Nackt unter Nackten, BilderLust; Frivol, etc.). Les photographies de ce volume montrent des styles différents:
- chronologiquement, on a d'abord des daguerréotypes; il est assez émouvant, dans le chapitre qui leur est consacré, de découvrir ainsi les tout premiers nus. On peut également voir des photos académiques, avec les poses, les formes de beauté de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième - fort différentes des formes actuellement considérées comme belles -, et ce livre donne à voir les premiers travaux de série qui ont été réalisés. A côté de cela, la collection de Scheid s'étend à la photographie expérimentale: style très différent, où l'on voit se dessiner l'histoire de la photographie contemporaine; le cadrage n'est plus le même, le fond non plus (on ne travaille plus en studio, mais dans la nature, par exemple); la photographie sportive est également très intéressante, l'érotisme du corps n'y est plus donné à voir dans sa pornographie, mais dans son élasticité, dans ses performances physiques: le chapitre qui y est consacré contraste ainsi singulièrement avec le chapitre consacré à la photographie pornographique (sodomie, fouet, fessée, cunnilingus, triolisme, etc.).
- La majorité de la collection présentée est en noir et blanc, sépia; mais quelques photos sont colorisées, notamment au chapitre sur les cartes postales: on retrouve le charme désuet de ces couleurs passées.
- des femmes nues bien sûr, essentiellement: ces messieurs seront gâtés! MAIS: mesdames, vous trouverez également quelques hommes nus...! notamment, ceux de la photographie expérimentale sont un peu plus "sexy" que ceux du tout début de siècle, ils répondent davantage à nos canons de beauté!
- Un chapitre porte sur les vues stéréoscopiques; malheureusement, ce sont des reproductions des vues en deux dimensions; or, comme on sait, la stéréoscopie permet de voir en trois dimensions des photos prises en deux dimensions. C'est une technique qui donne des résultats très émouvants: on a l'impression de voir les scènes en mouvement. Or, ici, faute d'un appareil qui permet de lire ces photos, on verra juste deux fois la scène, c'est tout - dommage. (Le principe, comme on sait, repose sur deux photos légèrement décalées, ce qui produit un effet de volume, lorsqu'on met la double photo dans l'appareil à stéréoscopie; les photos doubles étaient collées sur du carton).

L'édition est trilingue: allemand, anglais, français. La phtoographie de couverture est une carte postale.

A s'offrir, si on aime l'histoire de la photographie, l'histoire de l'érostisme, et des corps.