Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Intérêt de l'histoire |
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Description des scènes d'amour |
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Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : Erotisme délirant, genre inclassable, humour noir
les moins : Un peu répétitif
Titre original: "Uroshima monogatari". Traducteur du japonais au français: Patrick Honnoré. Publié initialement en épisodes dans le magazine "Manga Erotics" entre 1999 et 2000. La collection Sakka de Castermann où est publié aujourd'hui ce manga est dirigée par Frédéric Boilet qui, comme chacun sait, est gage de qualité dans le domaine du manga.
Le nom "uroshima" qui signifie en japonais "l'île-illusion" est un renvoi à "urashima" [l'île sur la grève]: ce manga est en effet une allusion à un conte traditionnel populaire intitulé "Urashima Tarô", dans lequel un jeune pêcheur nommé Urashima Tarô, pour avoir sauvé une tortue, se voit remettre par une princesse un coffre qu'il ne doit pas ouvrir. Retournant vers son village, il ne reconnaît plus les lieux, et personne ne le reconnaît...Il ouvre le coffre, malgré l'interdiction, et instanément devient un vieillard décrépi: sa vieillesse était enfermée dans le coffre.
De même, la ville d'Uroshima décrite ici n'est de nulle part. L'homme dont nous suivons les aventures érotiques est sans nom.
Histoire singulière, étrange, inquiétante, qui s'ouvre sur un rêve: dans un train, un épouvantail fait l'amour avec une écolière... Rêve qui bascule, réalité qui surgit: arrêt à la gare d'Uroshima. Un couple fait l'amour, un autre couple, un autre encore. L'amour, l'amour, l'amour: n'importe où, avec n'importe qui. "Zig, zig, zig", comme on dit bonjour! Echange de préservatifs. Files d'attente. Culottes sur les talons.
Histoire inclassable: entre grossièreté et beauté, rêve et réalité. L'hiver ne dure qu'une journée. Quelques morceaux de corps giclent... Les corps déglingués, découpés, continuent à haleter!
Un humour noir: on salue ces bouts de corps, ces halètements sauvages, ce n'importe quoi des sexes, par un grand éclat de rire. On ne peut pas ne pas songer à Bergson, quand Yôji Fukuyama traite ses personnages comme des mécaniques plaqués sur du vivant - épouvantails, pénis qui s'envolent: des machines à sexe.
La publication en épisodes fait qu'on peut éprouver un certain sentiment de répétition. Il se passe toujours la même chose, mais...en pire. A lire.
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