Scénario & Dialogues |
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Mise en scène & Réalisation |
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Jeu d'acteur |
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Scènes érotiques |
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Intérêt du film |
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Note Générale |
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Les plus : Sujets riches et trop rarement abordés dans le cinéma, excellent scénario, personnages bien sentis, bonne réalisation, bonne reconstitution des années d'époque, excellents acteurs, un certain souci de réalisme.
les moins : Parfois un peu trop caricatural.
Eddie Adams est ce que certains appellent un homme baobab - surnom donné à l'acteur porno Ron Jeremy, consultant sur Boogie Nights - et possède un sexe aux impressionnantes dimensions. Convaincu de son "talent", ce jeune homme un peu paumé plonge de plein pied dans l'univers de la pornographie, à une époque où celle-ci est relativement confidentielle et avant tout considérée à travers les salles de projections spécialisées. Au fil de ses tournages il fera la rencontre d'un producteur et réalisateur lui servant de figure paternelle, d'une actrice pleine d'un fort instinct maternel ou d'un acteur concurrent devenu son meilleur ami. Cependant, Eddie Adams croisera le chemin d'autres personnages nettement moins recommandables... Peu à peu, et tandis que le cinéma pornographique disparaît au profit de la vidéo, le jeune acteur voit ses illusions déçues, entamant alors une longue et douloureuse descente aux enfers.
De par son thème principal, Boogie Nights est un film rare et courageux, qui décrit non sans une certaine facilité et multiples raccourcis les déboires de plusieurs personnages aux rêves morts-nés. On y découvre une industrie du cinéma pornographique qui fonctionne en rouleau compresseur, prête à réduire en miettes ceux qui la font et dont les activités parallèles sont bien peu glorieuses. Certes, c'est un regard limité sur un pays et une époque, mais celui-ci permet de mieux cerner et donc comprendre le cinéma pornographique d'aujourd'hui, presque totalement gangréné par l'absence d'ambition artistique. C'est aussi, et plus simplement, une triste démonstration de ces trop nombreuses vies gâchées sur l'autel d'un quelconque succès.
En somme, Boogie Nights est un témoignage post-mortem du cinéma pornographique, de celles et ceux qui l'ont fait et de tous les non-dit qui le composent, parfois un peu bancal mais toujours juste dans son propos.
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