Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Intérêt de l'histoire |
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Description des scènes d'amour |
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Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : Quelques "jolis" passages
les moins : Faiblesse des scenarii, dessins parfois "rapides"
Il s'agit d'un recueil composé de 10 courts récits écrits par Sibylline, et illustrés par 10 dessinateurs: - "Première fois" (Alfred) - "Sex Shop" (Capucine) - "Fantasme" (Jérôme d'Aviau) - "1 + 1" (Virginie Augustin) - "2 + 1" (Vince) - "Nulle" (Rica) - "Club" (Olivier Vatine) - "Soumission" (Cyril Pedrosa) - "Sodomie" (Dominique Bertail) - "X-Rated" (Dave McKean)
On ne souligne peut-être pas assez l'ambiguïté du titre: il n'y a de "premières fois" qu'au pluriel - pluriel qui s'oppose évidemment au singulier du titre du premier récit; de "première fois" véritable, il n'y en a qu'une; en même temps, elle est la première d'une série. Malgré l'incroyable répétitivité de la vie sexuelle, chaque expérience est vécue dans sa singularité. Pourtant, les scenarii se répètent. Les dessins redisent inlassablement la parole de Sibylline. On passe d'une histoire l'autre indistinctement. Comme si le personnage était identique. Comme si, d'un individu l'autre, la vie sexuelle était même.
De ce point de vue, l'étrange petite histoire d'une poupée en plastique (dont le titre "Nulle" n'est guère convaincant) résume assez bien l'ensemble, en cette phrase par deux fois énoncée, au début et à la fin: "je t'attendais". De même, l'histoire "X-Rated", particulièrement réussie du point de vue du dessin, conclut l'album par le silence: foisonnement d'images de tous ordres, cris sans voix, bouts de corps, solitudes.
Critique Sibylline cherche à montrer la sexualité sous l'angle de la tendresse, comme "Sodomie" en donne un exemple. Cependant, l'idée même de "premières fois" est sombre: en 113 pages, on a comme fait le tour du sexe; on sait qu'il n'y aura plus rien. 113 pages, 10 instantanés. On n'a pas même eu le temps d'entrer dans chaque histoire qu'elle est déjà finie. D'emblée, on sait que la femme au sextoy passera son temps à acheter des sextoys; que l'homme aux poupées se fera livrer des poupées; que le couple SM continuera dans le SM, etc. Une drôle de mélancolie à la fin saisit.
Par ailleurs, les scenarii sont relativement faibles. Il n'y a guère invention. On s'attend au déroulement presque mécanique de l'album. Il en va ainsi du dessin - qui, fidèle au texte, paraît d'un traitement relativement homogène.
Pour un avis sensiblement différent, voir l'avis informé de bouclette: produit > premieres fois
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