Avis |
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par Aretina 399
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24.04.2008 23:04 |
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Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : humour, philosophie facétieuse
les moins : texte sans trop de sève
Venus dans le cloître est un texte qui m’a longtemps intriguée : la passion dans la réclusion est un motif qui s’est installée dans mon imaginaire depuis un certains vers du Cantique des cantiques…
Ce texte me semble la contribution de l’abbé de Prat à la vogue des ouvrages de « pédagogie galante » sous forme des dialogues. En fait, sans être carrément ennuyeux, ce petit texte souffre un peu du poids des convenus.
Sans être érotique (en tout cas, pas selon la sémantique contemporaine…), c’est un petit texte leste. Sous un ton pondéré, la jouissance physique est équivalue à l’extase de l’esprit. Les mortifications imposées par le régime monacal sont honnies comme marques de la perversité de l’Eglise. Celle-ci se base sur l’ignorance et naïveté des gens (aspects qu’elle cultive soigneusement) afin de les pouvoir contrôler par le biais de la culpabilisation et le spectre menaçant de l’enfer après la mort et des malheurs durant la vie.
C’est la philosophie de la légèreté que l’on prône: du corps, qui ne doit pas connaitre le poids de la souffrance, de la conscience qui ne doit pas crouler sous le fardeau des remords, de l’âme qui ne doit pas être chargée de peine.
D’ailleurs, le choix des noms m’a provoqué un sourire malicieux : Angélique (référence qui se passe d’explications !) et Agnès (dont l’étymologie et l’assonance renvoient à la pureté) ! La première se charge d’apporter des connaissances à la seconde. Ca fait un peu Annonciation, n’est-ce pas ? Drôle d’abbé de Prat !
A titre d’anecdote : Ce fut un des romans préfères de Diderot. Qui sera à son tour, l’auteur de La religieuse.
Le texte contient des mentions fort dépréciatives des divers écrits galants de l’époque : L’école des filles et L’Académie de Dames ou les sept entretiens satyriques d’Aloïsia. (Ironie : de nos jours, Venus dans le cloître est habituellement citée en compagnie de ces deux textes comme maille qui unit les œuvres licencieuses du XVIe siècle avec les écrits libertins du XVIIIe siècle ! ? )
Venus dans le cloître a connu peu après sa première publication une traduction en anglais en 1724, qui est mentionnée dans le roman parodique [/b]Shamela de Henry Fielding. (source : Roman et censure ou La mauvaise foi d'Eros de Maurice Couturier, Editions Champ Vallon, 1996)
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Commentaires |
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par Lavax 300
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25.04.2008 00:07 |
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Ah je ne savais pas que c'était un roman adoré de Diderot: j'aurais cité, plus que la Religieuse, les Bijoux Indiscrets!!! :p - un petit volume érotique qu'on ne lit plus beaucoup, bien qu'il soit réédité en folio.
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par Aretina 399
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25.04.2008 12:22 |
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Hello, Lavax! :)
Merci pour la mention des Bijoux Indiscrets! L'édition en folio est précisément celle qui est à trouver à la bibliothèque du centre culturel français de ma ville! :)
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par Claire 300
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12.06.2008 18:38 |
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Coucou ! Je me demandais... Tu dis :
la passion dans la réclusion est un motif qui s’est installée dans mon imaginaire depuis un certains vers du Cantique des cantiques… Mais de quel vers s'agit-il ? Je suis toute curieuse ! Merci
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par Lavax 300
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13.06.2008 00:54 |
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Serait-ce celui cité par Agaperos?
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par Aretina 399
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13.06.2008 23:17 |
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Hello, Claire et Lavax ! :)
Le vers fait partie du 4e chant, c'est le 12e vers :
Tu es un jardin bien clos, ô toi, ma s?ur, ma fiancée. Tu es une source close, une fontaine scellée[i].
Dans la patrologie chrétienne, le "jardin clos" a développé une symbolique qui renvoie à la réclusion, l'isolement et la protection de la fiancée/épouse, qui préserve ses trésors pour son élu, tout comme le jardin, sa beauté et ses fruits et l'eau fraiche du puits font le délice du maitre du jardin. Par extension, l'image est associé à la virginité et à la chasteté, cette dernière étant un des 3 vœux monacaux. Qui plus est, les religieuses sont les fiancées de Jésus, donc les synapses entre mes neurones surchauffés n'ont su mieux que faire cette association...
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par Claire 300
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14.06.2008 09:00 |
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Merci Aretina de l'avoir partagé.
C'est vraiment un très beau texte. Le seul texte chrétien (à ma connaissance) à célébrer l'amour terrestre entre un homme et une femme et non l'amour divin ou celui de son prochain.
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par Aretina 399
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17.06.2008 18:11 |
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Hello, douce Claire ! :)
Le seul texte chrétien
Meme pas... le Cantique des cantique appartient au Vieux Testament... Quoi que, la patrologie a quelques textes très beaux, mais comme tu dis cela [ar;e deja de l'amour divin. Il y a la celebrissime 1re lettre au Corinthiens de St. Paul, les confessions de St. Augustin...
Et tres recemment, le poete libanais Khalil Gibran, en s'inspirant de la structure de la traduction anglaise de la bible (celle qui s'appellera King James I Authorised version), dans son Prohpete a un discours d'une sublime beauté sur l'amour et celui sur le mariage vaut aussi un coup d'œil...
Mais comme je te connais anglophone, n'hesite pas de chercher la version originale. La langue employée de Gibran se calque sur l'Anglais de la Bible que je viens de mentionner.
Enjoy !
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par Claire 300
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17.06.2008 18:38 |
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Merci pour cette piste Aretina, je vais me renseigner...
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