Rapport qualité/prix |
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Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : Un très grand nombre de photographies noir et blanc pour un tout petit prix, très bonnes reproductions, édition trilingue (anglais, allemand, français)
les moins : Introductions vraiment minimales qui délivrent peu d'informations sur Araki
Araki est né en 1940. Sa photographie oblige d'emblée le spectateur à prendre position: on aime, ou on n'aime pas. Pour Araki, l'appareil photo est un phallus, et la prise d'une photo, un acte sexuel. C'est donc, par essence, que la photographique est pornographique.
Les photos de ce volume sont des photos pornographiques en noir et blanc prises dans le quartier Shinjuku de Tokyo, entre 1983 et 1985. Elles offrent un intérêt documentaire et historique. En effet, à partir de 1978, naît à Tokyo, dans ce quartier, des cafés appelés "cafés sans culotte". Les serveuses, des étudiantes, portent des mini-jupes, des bas, mais pas de culottes. Le café est trois plus cher que dans les cafés habituels. Le bénéfice...: rapide. Ces cafés se multiplient, jusqu'à ce que, le 13 février 1985, un décret interdise ces manifestations. Dès lors, ce que décrit Araki a disparu, et l'on comprend qu'il a saisi un moment de la vie du Japon, et de la vie des bas-fonds de Tokyo.
Lucky-Hole.......Titre énigmatique pour nous, occidentaux. L'énigme est levée dans l'introduction. Plusieurs sens à l'expression. D'abord, Lucky Hole désigne un type particulier de "boîte" - quelque chose qui rappelle le peep show. Ensuite, cela désigne une pièce très exiguë ayant pour seule décoration une photo en pied d'une femme nue: mais comme il est interdit, au japon, de montrer le sexe de la femme, à la place de celui-ci figure un trou dans le mur: the Lucky Hole. On comprend aisément la suite. Les messieurs sont invités à y plonger la partie la plus précieuse de leur anatomie, et une femme - du moins le suppose-t-on! - en effectue le massage.
Ainsi Araki offre témoignage de ces lucky hole de Tokyo, ces lieux réservés au sexe. On accuse Araki volontiers de mysogynie. Je crois que sa photographie dégage simplement une violence, qui est la violence même de la sexualité propre à la civilisation japonaise. En tout cas, ses photos ne laissent nullement indifférent. Leur accumulation surtout dégage une grande force. A la différence d'autres livres d'Araki, ces photos-ci ne cherchent pas la prétention. C'est un volume que j'ai trouvé réussi.
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