Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : Qualité de l'écriture, diversité des situations
les moins : Peu d'érotisme, misogynie et esprit colonialiste pour les 2 nouvelles africaines
Quelle n’a pas été ma surprise de découvrir au fond de ma bibliothèque ce petit livre oublié là abandonné ! Je me suis jetée dessus comme une affamée de lecture que je suis. Il ne surprendra personne que Guy de Maupassant écrive des contes grivois, cet auteur aimait les femmes qu’elles soient paysannes, bourgeoises ou demi-mondaines.
Ce recueil rassemble 40 nouvelles qui ont été rassemblées du vivant de Maupassant dans plusieurs ouvrages après parution dans la revue Gil Blas entre 1880 et 1891. Le présent volume est préfacé par George Belle et n’inclut pas la pièce « A la feuille de rose, maison turque « . Les nouvelles sont rassemblées de manière chronologique dans ce livre, elles sont brèves de 6 à 30 pages et donc peuvent soit se savourer une à une pour bien se laisser imprégner pas la saveur et l’ambiance soit se lire avidement et gloutonnement en les enchaînant.
Cette lecture a été l’occasion pour moi de redécouvrir Maupassant, écrivain que je n’affectionnais pas particulièrement dans ma jeunesse. La sobriété et la densité de son écriture sont d’une beauté rare. Les brèves descritions sont d’une grande puissance évocatrice telles les esquisses d’un peintre : parfois, j’avais l’impression d’être au milieu d’un tableau de Renoir. L’auteur a le sens des formules et les dialogues sont souvent enlevés.
L’écriture est savoureuse parfois douce et tendre, parfois acidulé, parfois cynique et amère.
Maupassant use et abuse (sur 40 nouvelles ce n’est pas étonnant) d’artifices narratifs pour rendre ces récits plus vivants : correspondance, narration à la première personne, dialogue, récit dans le récit… Il s’agit bien de contes grivois et non pas graveleux. L’érotisme au vu des thèmes abordés est sous-jacent mais jamais réellement présent : les chairs ne sont que rarement et brièvement décrites , les actes non plus si ce n’est par métaphore ou à travers d’un chant de rossignol.
Dans ces nouvelles, nous croisons à Paris, en banlieue, à la campagne, dans les petites villes provinciales, en Afrique nobles, petits bourgeois, dragons, prostituées, tenancier de bordel, domestiques, paysans… Les thèmes abordés sont divers : libertinage, lutinage, infidélité, flagrants délits, dépucelage, impuissance, insatiabilité sexuelle, voyeurisme, travestisme, divorce, triolisme, misogynie jeu de rôle …
La vision des femmes est malheureusement parfois teintée de misogynie et celle des algériens méprisante : peut-être est-ce l’époque fin XIXème qui veut cela. Je pense que Maupassant aimait profondemment les femmes et les respectait .
J’ai adoré lire ce livre pour la qualité de l’écriture et la diversité des histoires. Par contre il sera absent de ma table de chevet où je rassemble les livres pour les siestes coquines. Ce recueil est remplie de petites gourmandises que je ne saurais trop vous conseiller de goûter à votre tour.
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