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Régularité des Mises à Jour |
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Les plus : site romantique, qui fait voler en éclat les clichés sur le BDSM
les moins : aucun
BDSM. Des cris, des larmes, du stupre. Du vinyle, du latex, du cuir. De la douleur, de l'humiliation, de la méchanceté. Des menottes, des fouets, des bâillons. Des psychotiques, des sadiques, des carpettes.
C'était ma vision de la chose, avant de cliquer sur un lien mis en exergue sur la page de présentation de Claire, sur le Club des Sens. Première réaction: Claire et Mien?!? Nooooooon! Et si. Sauf que... Rien à voir avec la vision réductrice que j'avais de cet univers.
Ce blog est en fait la narration d'une histoire d'amour. Celle d'un homme, Mien, qui était en quête de lui-même et qui trouva... Claire, une femme qui ne devint pleinement elle-même qu'en cheminant aux côtés de son amant.
Premier choc: le BDSM peut être follement romantique, comme en atteste ce couple qui y a trouvé une voie d'épanouissement mutuel. J'ai particulièrement été touchée par la genèse de leur harmonie, partiellement narrée dans "Mien et sa Maîtresse"et dans "Règles". Mien ne s'épanouissait guère au sein de son couple et se cherchait au travers de liaisons extra-conjugales qui l'ont initié à l'univers du BDSM. Il était alors Dominant... multipliant les soumises, quand il rencontra Claire, l'Unique. Claire, jeune femme vanille, un peu apeurée par cet univers, le mit face à ses mensonges et à ses tromperies. Au contact de Claire, Mien eût le désir de cesser ses turpitudes pour s'élever. Elle devint sa lumière... et sa chaleur, à n'en point douter. Quittant sa femme, entrevoyant l'homme qu'il désirait devenir, Mien s'unit à la douce Claire qui peu à peu fut initiée et devint elle-même Maîtresse. De Dominant Mien devint soumis. De vanille Claire devint Maîtresse. L'un de l'autre le professeur, le sage, le prophète.
Dans leur quotidienneté, point de bassesse, l'amour courtois règne, tel qu'il est décrit dans les romans épiques un peu surannés. Nous apprenons à la lecture de "La condition de Chevalier-Servant", que Mien vouvoie sa Reine, tandis qu'elle le tutoie. Mien veille au confort de sa Bien-Aimée, à toujours employer un langage châtié et élégiaque, à porter "les couleurs" de sa dame, à se vêtir respectueusement, comme il sied à un gentilhomme en présence d'une dame. Claire l'aide à surmonter les épreuves en lui conférant sa force et son soutient. Elle veille aussi à prendre soin de son aimé en étant très vigilante aux moindres détails qui composent son quotidien. C'est l'histoire de la Belle qui rend captive la Bête, soumettant sa force brute en emprisonnant son coeur au creux de ses frêles mains. Ces deux-là doivent adorer Cocteau.
Second choc, le BDSM peut être tendre. C'est dans et par l'amour de Claire que Mien a trouvé la force de changer, comme il l'écrit si fièrement, et à juste titre: aujourd'hui il est honnête, loyal, fidèle. Bien qu'écrivant moins que Mien, on sent Claire derrière chaque ligne, chaque mot. Elle est là, attentive et tendre, le couvant de son regard appréciateur, le rassurant lorsque parfois il doute. Le lecteur sent cette synergie, Claire étant comme le tuteur qui permet à l'arbre-Mien de pousser droit, de s'épanouir vers le soleil tout en lutant contre le vent. Sa domination est comme un écrin qui protège Mien plus qu'elle ne le contraint. Cette impression est particulièrement présente tout au long de "l'interview de Mien", où en préambule le lecteur apprend que Mien avait été décontenancé par le silence de Claire, qui ne désirait pas influencer ses réponses. Il a pris cela pour de l'indifférence, elle le rasséréna en ajoutant ses propres commentaires en caractère gras. Et on la découvre tour à tour surprise, fière, intriguée, amoureuse, attendrie.
Bien sûr, il y a aussi les punitions et les humiliations, nous sommes dans un univers BDSM, il ne faudrait point l'oublier. Loin des blogs sulfureux et pornographiques, Mien et Claire se montrent très pudiques sur ces sujets. Leur intimité leur appartient.
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