Style, qualité d'écriture |
|
Originalité des situations |
|
Intérêt de l'histoire |
|
Description des scènes d'amour |
|
Illustrations |
|
Note Générale |
|
Les plus : Superbe scénario, personnages riches, dessin, cadrage et mise en scène d'excellence, multiples lectures possibles, intelligent.
les moins : Peut heurter les âmes sensibles.
Druuna est à la bande-dessinée ce que Casablanca est au cinéma: un monument, un classique, un incontournable.
Paolo Eleuteri Serpieri a suivit une formation d'architecte et peintre classique à l'Institut des Beaux-Arts de Rome jusqu'au milieu des années soixante où il commence une carrière d'artiste peintre. A partir des années soixante-dix, Serpieri se lance dans la bande-dessinée, travaillant sur divers projets jusqu'en 1985 où il crée le premier tome de sa série érotique Druuna.
Druuna est une jeune femme plantureuse survivant au quotidien dans un monde en proie à un mal étrange, qui gangrène les corps et les esprits. Cet univers fait de chair et de métal laisse peu de place à l'humanité incarnée par la somptueuse héroïne, dont les charmes sont tour à tour sa force et sa faiblesse. Schastar, son compagnon, l'épaule dans cette lourde quête de son salut sous la forme d'un parcours initiatique où règne la violence brute, la bestialité, la loi du plus fort.
Plus que jamais perdue et menacée, Druuna est la rescapée des dangers qui la menacent mais aussi de ses fantasmes et désirs. Virevoltant entre la folie et une incroyable lucidité sur sa nature et le monde qui l'entoure, elle devra user des moyens les plus incroyables pour parvenir à percer le mystère de sa propre existence...
A la fois ouvrage de science-fiction et d'érotisme poussé, cette série s'illustre, dans ces trois tomes ainsi que les autres, par son discours à la limite de la métaphysique, largement mis en avant par les réflexions et pensées de l'envoutante Druuna. Chacun et chacune se retrouve dans ce personnage torturé et mis à mal à la hauteur du monde qui l'entoure, Serpieri offrant ainsi à son lectorat de nombreuses lignes de lecture, démontrant dans la foulée que même du plus improbable mélange des genres peut résulter une oeuvre consistante, d'une richesse foisonnante. Tout ceci est servit par un dessin, un trait sculptural, qui donne véritablement forme à des personnages de matière, à la chair presque palpable, appuyés par une palette de couleurs sobres, ne soulignant que les mouvements des corps.
Délicieusement pervers, allant crescendo dans l'exploration de la sexualité dévorante de Druuna, Carnivora, Mandragora et Aphrodisia sont aussi d'une extrême violence succeptible de marquer qui n'est pas adepte des jouissances malignes.
|