Rapport qualité/prix |
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Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : Catalogue d'exposition complet, richement illustré, de bonne qualité, avec 4 textes de présentation, une chronologie, une bibliographie sélective, et de nombreuses photographies, livre relié
les moins : Un peu cher, textes de présentation parfois insuffisamment clairs
Ce catalogue de l'exposition "Pierre Klossowski. Tableaux vivants" qui se déroule au Centre Georges Pompidou, du 4 avril au 4 juin 2007, à la galerie d'art graphique, est sous la direction du commissaire Agnès de la Beaumelle qui, au reste, signe un des textes de présentation. Les 3 autres sont de: -Alain Fleisher; -Sarah Wilson; -Catherine Millet. L'exposition est organisée avec la Whitechapel Gallery de Londres, et le Museum Ludwig de Cologne.
Après un avant-propos du président du Centre Georges Pompidou, le volume comporte les 4 textes de présentation, richement illustrés de dessins de Klossowski (frère de Balthus) et de photographies du cinéaste et photographe Pierre Zucca: ce sont des photos troublantes, et belles, tirées de l'ouvrage qu'il fit en collaboration avec Klossowski, en 1970: "Monnaie vivante". Les textes, en eux-mêmes, sont inégaux: parfois prétentieux ou qui se veulent un peu "artistes", ils manquent souvent de clarté. Mais ils comportent un certain nombre d'informations qui fait qu'on les lira avec intérêt.
Suit le catalogue des oeuvres exposées: 46 dessins, et 2 sculptures. Oeuvre singulière que celle de Pierre Klossowski. Je n'avais, jusqu'alors, lu que quelques-uns de ses textes. Et ne le connaissais que comme écrivain. En réalité, s'il a d'abord commencé par l'écriture, la vision est pour lui primat: "l'image me dicte ce que je dois dire". Monde d'images, de simulacres, de fantasmes, monde obsessionnel. L'oeuvre graphique est essentiellement répétitive, tournant autour de quelques personnages clés. Les corps sont disproportionnés, monstrueux peut-être, laids: gnomes, géants, mains mal faites, sexes petits et flasques. Le trait est peu appuyé. Il ne s'agit pas de peintures, mais de dessins - à la mine de plomb ou aux crayons de couleur. Aucune image n'est figée. Chaque scène est mise en scène, et parle; chaque scène est mouvement, chaque scène est vivante. Pour Klossowski, on a affaire à des "tableaux vivants". Pas de nature morte. Le dessin est, en son essence même, cinématographique ou photographique. C'est le corps même qui s'y crée. C'est pourquoi il ne travaille pas avec des échelles réduites, mais avec une échelle de 1/1. Le résultat est assez étonnant: comme une absence de perspective, des corps trop grands... A côté de cela, les images sont saturées de références, à la fois transparents, et trop chargés d'informations - Klossowski était un érudit. Mais ce sont des références assez éclectiques.
La chronologie de Pierre Klossowski est bien faite, et joliment illustrée. L'ensemble est convaincant.
J'ai, au reste, pris l'habitude d'acheter les catalgues d'exposition qui sont, par définition, éphémères, et souvent très utiles.
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