Scénario & Dialogues |
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Mise en scène & Réalisation |
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Jeu d'acteur |
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Scènes érotiques |
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Intérêt du film |
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Note Générale |
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Les plus : Beaucoup de charme, jeu de Charles Denner, sa voix, manière de filmer de Truffaut, charme des couleurs passées
les moins : De quelque façon, le thème même du film, mais je ne saurais dire pourquoi
Caractéristiques Scénario: François Truffaut, Michel Fermaud, Suzanne Schiffman Couleurs (quelques scènes en N&B) Musique: Maurice Jaubert Photographe: Nestor Almendros
Résumé Le film s'ouvre sur l'enterrement du personnage principal...Un enterrement bien particulier, puisqu'il n'y a que des femmes pour l'accompagner à sa dernière demeure. Un flashback retrace la vie, ou plutôt l'étrange passion de Bertrand Morane (Charles Denner) pour les femmes: avant de mourir, Morane avait écrit une autobiographie, Le cavaleur, où il racontait son irrépressible désir pour les femmes. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Morane n'a rien d'un séducteur, il aime les femmes, les inconnues, celles qui passent dans la rue; il les suit, les sent, les repère, les traque. Toutes se divisent en deux sortes: les "grandes tiges", et les "petites pommes"; de dos d'abord, il devine des formes, avant de se retourner sur les visages.
Avis Ces femmes sont filmées anonymement, en masse; une caméra qui travaille comme dans un reportage, succession d'images en mouvement; l'oeil de Bertrand Morane est un oeil très spécial, oeil de cinéaste (Morane, la quarantaine, est cependant, ingénieur), oeil de quelqu'un qui est derrière une caméra, capable de gros plans sur les jambes des femmes. Une obsession, ces jambes qui marchent, des talons haut l'été, ces jambes qui se croisent, se décroisent. Se dégage de cette masse de femmes et de jambes une sensualité incroyable - qui n'a rien d'un érotisme; il n'y a pas, en rigueur, de scènes érotiques dans ce film: ce qui intéresse Morane, Truffaut aussi bien, c'est la plastique, les corps dans leurs formes et mouvements.
Charles Denner est admirable: lui-même a un charme fou - malgré l'obsession maladive du personnage; ses regards, ses silences (qui contrastent avec le récit qu'il fait de sa vie en voix off), sa voix.
A sa sortie, l'Homme qui aimait les femmes avait soulevé les mouvements féministes: la femme, disait-on, apparaissait traitée comme un objet. Quelque chose sans doute insiste de cette critique, que je ne partage pourtant pas: Morane n'aime pas telle ou telle femme, il aime la beauté de la femme, il aime la femme; c'est son oeil qui est amoureux, et il est incapable d'avoir une autre relation à une femme qu'à travers cet oeil qui n'est jamais neutre, mais toujours jugeant. Morane, au reste, n'est rien d'autre qu'un regard, une voix off: le seul caractère charnel du personnage, c'est la présence sur scène de Charles Denner, sa gestuelle. On pourrait dire encore que Bertrand Morane est entièrement découpé (aussi divisé que le sont les femmes qu'il poursuit): Morane, c'est le regard de Truffaut, une voix off (1), les gestes de Charles Denner. (1) La voix de Denner certes, mais détachée des gestes de Denner, comme si Denner n'était plus Denner, comme si entre le Denner qui parle et le Denner qui agit, il n'y avait aucun rapport...Et justement, Morane est mort depuis le début du film, il n'y a plus, dissociés, que le récit sur Morane, et des images de Morane.
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