Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : écriture élégante, humour du langage et des situations, illustrations, notes explicatives à la fin de l'ouvrage, présentation d'une partie de la société pas trop souvent traité sous cet angle
les moins : la morale de certains contes!
Apres avoir connu le bas monde moyennant le roman Rouge au gynécée et le haut monde avec Nuages et pluie au palais des Han, j’ai pu avoir un petit aperçu de la classe moyenne de la Chine du XVIIe siècle. Ce que j’ai fait à l’aide du livre Tout pour l’amour.
Tout pour l’amour est en fait un recueil d’histoires galantes. Les 12 histoires contenues dans volume présent font partie d’un recueil qui rassemblait 14 textes. Les autres deux furent incluses dans un autre volume, paru en 1987 chez Gallimard : Le poisson de jade et l’épingle au phénix.
Ce livre m’a vraiment délectée. Les contes sont de longueur variable et, selon André Levy, l’éditeur du volume, elles sont œuvre d’une même plume.
Le style est alerte, le dialogue des personnages sert autant à les connaître que les descriptions mêmes. Concernant le style, c'est effectivement hasardé, étant donné qu'il s'agit d'une traduction, mais le langage est vraiment très soigné! Chaque histoire commence par un poème, suivi d’une glose et finit avec une petite morale. La morale est un condensé de la pensée et éthique chinoise et on en est édifié.
Le volume est illustré : chaque conte est précédé par un image très explicite, en blanc et noir.
Les protagonistes appartiennent à diverses catégories sociales et professionnelles qui forment la classe moyenne : petits latifundiaires, commerçants, artisans, qui sont accompagnés d’une ribambelle de présences plus ou moins marginales : beaux-frères traîne-savates, coquins désœuvrés, moines libertins… Quant aux femmes, elles sont belles, et parfois on laisse l’impression que dans ce milieu, une beauté trop grande est plutôt un fardeau qu’un vrai plaisir, car la beauté peut être source de ennuis. Une présence que l’on apprend à aimer ou détester : l’entremetteuse, une véritable institution de cette culture!
Ceci donne des contours à ce que je nommerai le mérite majeur de ce recueil : il est une belle preuve que bonheurs, malheurs, passions ne sont ni prérogative, ni marque distinctive d’une couche sociale, qu’elles sont des ressorts qui animent les cœurs et mettent le monde en marche. Le titre est donc bien choisi : tous les éléments à sa disposition sauront être agencés par le génie humain, car on est prêt à tout pour l’amour.
A lire… parce que les contes font toujours plaisir ! Qui a aimé le Décaméron du Boccace, ne sera pas déçu! :)
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