Les conseils d'une lesbienne pour faire l'amour à une femme

Afin que le premier paragraphe devienne plus pénétrable

Après cette lecture, je sais ce qui me reste à faire.
Prier mon banquier et attendre quelques jours que la bonne parole me soit livrée.

Hmmm... Bon, je sens qu'il va falloir que je me démène pour t'organiser une rencontre avec Marie. Je parle de l'auteure (pour l'autre Marie, qui n'est pas si blonde, c'est déjà acquis). Pas fastoche ! Si tu promets de préparer quatre questions, et de publier les réponses sur un site de chez toi ou d'ailleurs, je vais tenter...

L'universe masculin si misterieux et souvent incomprensible à mes yeux de femme m'a toujours attiré et charmé...
Justement ce sont les façons des hommes, leurs mecanismes de l'esprit et leurs approches si differents des miens, qui me seduisent, m'excitent et me rendent amoureuse de leur complementarieté...
La pensée d'un homme qui se rapproche de moi avec des modalités feminines me repousse... ou s'en va le mistere qui eveille l'interet, la difference si attrayante, l'universe inconnu  qui vient enrichir et completer mon monde?
Alors que sans doute j'aprecie qu'un homme permets à son coté interieur feminin de s'exprimer... sexuellement je prefere nettement des façons totalement viriles...
Si je desirai les façons des femmes je serais lesbienne je crois...
Dans ce monde ou dejà tout est globalisé, la pensée de trop raprocher les sexes et enlever les differences ne me rejoui pas...
Sans doute je ne peux m'exprimer car je n'ai pas lu le livre... mais le titre seulement me repousse ainsi que son speculaire: pour vous les filles osez les conseils gay...
Peut ètre mon ésprit est un peu enfermé?

Oups! Emporté par l'antipathie qui reveille en moi le titre de ce livre j'ai oublié de te faire mes compliments ma chère Aretina pour la façon dont tu écrit tes avis qui sont toujours un plaisir à lire... ;-)

ou que j'ai envie de ma l'acheter celui là du coup ^^

l'amour saphique... je vais acquérir ce tome, Aretina très chère et te remercie pour cet avis aussi éclairé que drôle!

Je suis bien tentée aussi, ne serait-ce que par curiosité.

Fiammuz, je partage Ton peu de goût pour des individus clonés suivant des recettes. Mais la responsabilité en est à ceux qui agissent en mineurs, qui prennent les remarques ou les conseils des uns pour des recettes, et refusent d’habiter eux même leur sensualité.
Ta remarque est donc intéressante, car elle permet de montrer que le bon usage de cette lecture n’est pas pour un homme de faire l’amour comme une lesbienne. Ce qui n’empêche bien sûr pas que, partant du principe qu’un homme qui cherche à connaître les femmes en vaut deux, je suis très intéressé par ce livre.
A chacun ensuite d’assimiler de façon personnelle, affin de s’enrichir, et de l’exprimer avec sa virilité. Pour te donner un exemple, dans un de ses ouvrages, courtney cox, conseillait lors d’un cunni, de laisser sa langue la plus largement déployée. Cela ne m’a pas conduit à systématiquement me comporter de la sorte ni à forcément dessiner –comme c’était conseillé- des lettres de l’alphabet sur l’intimité de Rose. Mais cela m’a fait prendre conscience que je limitais trop mes caresses à une langue pointue et concentrée, tout en délaissant des caresses plus englobantes.
De même, -et je pense que nous sommes d’accord- privilégier l’écoute de l’autre à la performance, n’est pas une attitude strictement féminine, mais peut se décliner de bien des façons. L’opportunité d’avoir un avis lesbien ne consiste donc pas à pouvoir faire l’amour comme cette femme, mais à bénéficier d’un regard décalé par rapport au mien et à élargir mon champ de conscience.

Arétina, te savoir différente de Maupassant ne me surprend aucunement, car tu n’as jamais dénigré une relation au motif qu’elle n’avait pas de corolaire physique. Je trouve que c’est à Marie que tu ressembles le plus. Laquelle ? A cet écrivain qui livre avec sa plume accès à des continents forts peu accessibles à ceux de mon sexe. Et cette proximité que je vous voie ne vient pas de l’attrait que tu éprouves pour une autre Marie avec laquelle tu sembles prendre un malin plaisir à égrainer les chapelets.

Ce qui me permet de vous rapprocher, avec Marie  -celle dont on ne sait pas si elle est blonde, mais dont on sait avec assurance au moins qu’elle n’est pas ukrainienne- c’est plutôt l’habile façon dont tu as donné, avec la Marie d’un autre siècle, une illustration qui  suit le sage conseil : « il ne s'agit pas d'être a la hauteur, mais plutôt à l'écoute ».
Le grand Maupassant n’a pas manqué de la première qualité, et si ses lettres n’ont pas trouvé l’inspiration qui aurait comblé Marie, c’est peut-être parce que la seconde lui fit défaut. Il semblait vouloir la connaître, mais n’a peut être pas songé à l’écouter. Quelle méfiance ce magicien des lettres vouait-il aux mots, pour ne pas leur accorder la capacité à dévoiler l’intime en dehors de la connaissance physique ?

Arétina, cette référence que tu as faite à Marie de Bashkirtseff n’était bien sûr pas uniquement un  prétexte pour honorer un prénom qui t’est doux, mais aussi une occasion d’aborder des questions brulantes sur l’intérêt de la communication sous anonymat.  Cette correspondance a des résonnances terriblement contemporaines. Je ne résiste pas à l’envie de présenter deux citations, extraites grâce au lien que tu nous as indiqué :

DE GUY DE MAUPASSANT  [Mars 1884.]

Qu'est-ce que le mystère peut ajouter au charme des relations par lettres ?
    Toute la douceur des affections entre homme et femme (j'entends des affections chastes) ne vient-elle pas surtout du plaisir de se voir, et de causer en se regardant, et de retrouver, en pensée, quand on écrit à l'amie, les traits de son visage flottant entre vos yeux et ce papier ?
    Comment même écrire des choses intimes, le fond de soi, à un être dont on ignore la forme physique, la couleur des cheveux, le sourire et le regard ? (…)

rhaaa, j'ai pas déposé mon avis sur ce manuel,,
c'est vrai qu'il est super, faut que je mette au taf!
En plus c'est grâce à Aretina que je l'ai lu,

Des conseils que je vais m'empresser de tester avec un bon gode,
hé oui "Gode save the Gouine" ,-)

Sorry !