Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Intérêt de l'histoire |
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Description des scènes d'amour |
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Illustrations |
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Note Générale |
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Les plus : les illustrations lumineuses, les nombreuses références artistiques
les moins : les dialogues, certaines situations sordides
Quitte à acheter une première bande-dessinée érotique autant choisir un auteur-scénariste reconnu pour son talent : Alan Moore. Même si vous n’êtes pas BD-philes, vous avez certainement entendu parler de ses oeuvres via leurs adaptations cinématographiques : From Hell, la ligue des gentlemen extraordinaire, Watchmen, V pour vendetta pour ne citer qu’elles. L’illustratrice, je ne la connaissais pas est Melinda Gebbie. Il leur aura fallu plus d’une dizaine d’année pour concevoir les Filles Perdues ouvrage paru aux Etats-Unis en trois opus. Cette collaboration a été très fructueuse puisque l’auteur et la dessinatrice se sont mariés.
L’édition française réunit les trois opus de 10 chapîtres chacun en un seul luxueux recueil aux pages très odorantes. Ce livre a faillli ne pas paraître à cause de problèmes de censure.
L’intrigue se passe en 1917 à l’hôtel Himmelgarten (nom qui n’est pas choisi au hasard) en Autriche aux abords de Vienne. Le patron de l’hôtel met à disposition de ses clients un petit ouvrage de nouvelles érotiques.
Les Filles Perdues réunit trois personnages de la littérature enfantine anglo-saxonne : Alice (Alice aux Pays des Merveilles, Derrière le Miroir de Lewis Caroll, écrivain aux moeurs plus que douteuses), Wendy ( Peter Pan de Sir james Matthew barry ) et Dorothy (Le Magicien d’Oz de Lyman Frank Baum ). L’entreprenante et désabusée Alice est Lady Fairchild, célibataire reniée par sa famille à cause de scandales. La timorée Wendy est mariée à Monsieur Potter triste sire de 25 ans son aîné, leur vie sexuelle est très endormie. La ravissante évaporée Dorothy Gale semble toujours prête à tenter de nouvelles expériences sexuelles.
Ces trois femmes se découvrent un passé semblable : des expériences sexuelles difficilement avouables et pour certaines traumatisantes qui se sont déroulées au cours de leur adolescence. Elles vont peu à peu se raconter leurs histoires avec de nombreuses références aux contes originaux et parallèlement elles vont devenir amantes. Au fil de l’ouvrage les aveux se font de plus en plus sombres et sordides ainsi que leurs expériences au sein de l’hôtel.
Les illustrations aussi magnifiques qu’elles soient peuvent dérouter par la diversité de leur style. Elles ont du relief et sont très lumineuses, les « pleine page » sont sublimes. Les techniques utilisées par la dessinatrice sont diverses pastels, aquarelles, crayons… Elle utilise un artifice de mise en scène pour le récit des trois héroïnes , chacune à une mise en page spécifique : des ovales "miroir" pour Alice, de longues images verticales "phalliques" surmontées d’un théatre d’ombre panoramique horizontal pour Wendy et des longues images horizontales pour Dorothy qui n'hésite pas à s'allonger dans les bottes de foins très facilement. Le style Art Nouveau est très bien traduit, les références picturales explicitées ou non sont superbes (Klimt, Schiele, Muncha…).
Le scenario est bon même si les répétitions ne sont pas absentes. Les dialogues manquent malheureusement souvent de finesse. Les références à des auteurs contreversés sont nombreuses (Oscar Wilde, Pierre Louys, Colette, Sade..). L’intrigue est ancrée historiquement (assassinat de l'archiduc) et artistiquement (le Sacre du Printemps par Nijinski, l’Art Nouveau) dans son époque. La première partie nous met en situation les trois héroïnes et leur rencontre, la deuxième constitue comme un âge d’or. La troisième partie est beaucoup plus sordide.
L’érotisme et la pornographie sont très présents. Beaucoup de scènes sont très émoustillantes et la lecture à une main chère aux clubbistes n’est pas absente.
Il y a une grande diversité de situation ; lesbianisme, pédérastie, triolisme, orgies sexuelles, viols, masturbation, utilisation de sextoys, inceste, pédoph
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