Avis |
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par Lavax 300
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14.12.2006 01:32 |
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Intérêt |
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Photos / Illustrations |
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Style, qualité d'écriture |
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Note Générale |
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Les plus : Illustration très riche, grande richesse d'information, glossaire des termes érotiques et pornographique, guide des illustrateurs
les moins : Manque de moyens pour se repérer dans l'ouvrage (index)
Agnès Giard est journaliste. Elle a déjà publié "Le Sexe bizarre" au Cherche-Midi, et s'intéresse aux formes marginales de sexualité. Elle part de principes que Freud avait énoncés (le désir n'a pas d'objet, il peut prendre n'importe quel objet), déclarant par exemple: "le propre des humains, c'est de tirer du plaisir de tout ...et de n'importe quoi d'ailleurs"; "j'ai toujours été attiré(e), dit ainsi celui qui a une sexualité "bizarre", par le contact visqueux du yaourth / la gueule ouverte des hippopotames / les garçons avec une jambe de plâtre"!
"L'imaginaire érotique du Japon" est un gros volume très détaillé, remarquablement riche, autant par ses illustrations colorées (dessins, photos, etc.) que par les anecdotes. La mise en page est assez "serrée" et violente, manifestant au mieux ce que veut dire le texte.
Agnès Giard nous fait découvrir la civilisation actuelle et la sexualité du Japon en la resituant dans son histoire.
...(voir partie intime de l'avis)...
Elle souligne aussi l'importance du visage. D'un sens, dit-elle, la culture japonaise s'est construite autour de l'occultation du visage de la femme. Le visage acquérant ainsi une dimension fantasmatique et aphrodisiaque. Elle signale d'ailleurs que les fameux glory holes sont souvent remplacés par des trous où c'est le visage de la femme qui apparaît - visage exprimant la jouissance. Toute une culture du fantasme, fondée sur des valeurs très différentes, l'évanescence notamment, s'ouvre à nous à travers ce livre de grand intérêt et qu'il est impossible de résumer.
Un glossaire accompagne la lecture, à l'extrême gauche et l'extrême droite des pages.
Toutefois, il est difficile de retrouver un élément dans cet ensemble très riche; il manque des éléments d'indexation. C'est réellement dommage.
A recommander à tous les fans du Japon, et de l'Asie.
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Commentaires |
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par Angel69 300
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14.12.2006 08:13 |
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Lavax, merci pour cet avis, bien que je ne sois pas très attirée par les scènes qui semblent être décrites dans cet ouvrage ^^ D'ailleurs, quand à propos d'un livre, tu parles de pratiques assez "spéciales" ou extrèmes qui y sont mentionnées, pourrais tu mettre cette partie de ton avis dans "avis intime" s'il te plait ? Merci d'avance ;)
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par Lavax 300
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14.12.2006 11:24 |
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Angel, c'est simplement ce qui est publié dans ce volume, c'est-à-dire rendu public; il n'y a rien là d'intime; ce n'est en rien un choix personnel de ma part. Simplement la description de type ethnographique faite par une journaliste. Ou alors il ne faut pas rendre compte d'un tel livre, ni le publier. C'est un choix. NB: ce livre n'est pas vendu au rayon SM des librairies, mais tout bêtement "bande dessinée" de librairie de grande distribution.
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par Elmo 300
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14.12.2006 11:50 |
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Bonjour Lavax,
Cet ouvrage, et cet avis ont parfaitement leurs place ici (au contraire même !), simplement que la section 'intime' n'est visible qu'une fois les membres identifiés, donc de visiteurs ayant déjà une vision générale du site et appréhendés ses concepts et sujets.
Non pas que le sujet ne soit pas respectable (il y'en a pas des plus ou moins que d'autres), c'est juste qu'il peut surprendre le nouveau et frileux visiteur lambda (toujours lui).
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par Elmo 300
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14.12.2006 11:54 |
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Sinon, petite question, pourquoi le choix de cette couverture? (la jeune femme semble avoir un corps masculin)
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par Lavax 300
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14.12.2006 14:38 |
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Bonjour Elmo! Tu pourrais peut-être faire passer "On y découvre (...) crise de la masculinité, etc." en partie intime; et mettre à la place: "(voir partie intime de l'avis)"?
Pour ta question: je suppose qu'il s'agit d'une très jeune fille (qui renvoie au culte de la lolita). Le titre est "Sweet Murder"; l'auteur: Takato Yamamoto. Il s'agit d'une acrylique sur papier, réalisée en 1997; reprise au chapitre 2 du livre, p 32-33. Takato (prénom) Yamamoto [Agnès Giard a francisé l'ordre des noms - nom de famille + prénom au Japon; elle a mis le prénom en premier ici, puis le nom de famille] est un artiste de 37 ans assez décadent qui peint des corps à demi enroulés dans des kimonos ornés de fleurs ou de papillons de nuit. Beaucoup d'images érotiques morbides et douces à la fois. Plusieurs expositions importantes à son actif. On peut le contacter à la Span Art Gallery.
Les illustrations de ce volume sont assez variées, et comprennent des dessins de mangas érotiques ou X, de vidéos, des couvertures de revues, des publicités, des anciennes estampes, des peintures, des photographies: il s'agit d'explorer toutes les formes d'iconographie de l'érotisme japonais.
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par Elmo 300
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14.12.2006 14:57 |
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Voilà qui est fait, merci pour ta compréhension Lavax.
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par Elmo 300
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14.12.2006 14:59 |
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A propos de l'ouvrage, c'est la premiere fois que je vois souligné le rapport entre Cosplay & érotisme, mais à vrai dire, ça semble évident... peut être que sa transposition occidentale lui a fait perdre ce caractère??!
Merci pour ta réponse à ma question, je vais faire quelques recherches :)
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par Lavax 300
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14.12.2006 21:08 |
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D'après l'auteur, le cosplay est apparu au Japon autour de 1970 lors des conventions de Star Trek. Les layers sont essentiellement des filles et des travestis qui s'exhibent devant des garçons survoltés qui les prennent en photos et qui viennent là pour rêver; c'est une activité "dévergondée" qu'on s'efforce de cacher à sa famille ou même à son petit ami. L'ensemble de cette analyse s'inscrit dans un chapitre qui réfléchit sur le Japon comme monde de mutations, transformations, travestissements. La vraie question du bouddhisme n'est pas, dit Agnès Giard, "qui suis-je?", mais: "comment puis-je ne plus être?" Chacun a la sensation de ne plus être soi, mais une multitude d'avatars. De même, la tradition érotique repose sur l'idée de réalités transitoires, - personnages en mutations, masques, costumes, chacun s'évanouissant derrière un héros de fiction. "Les vêtements - qui sont comme des identités d'emprunt - condensent tant d'érotisme dans cette culture du travestissement", écrit-elle.
Rien de tel en Occident; sans doute, comme tu le supposes, la transposition de ce jeu l'a en grande partie "dénaturé".
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par blue 300
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14.12.2006 21:27 |
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Merci pour cet avis Lavax. Pour ce qui est de l'avis intime, le problème est que ce nom est en fait un peu trompeur... S'agit-il d'y mettre un vécu personnel, ou tout ce qui pourrait choquer un public trop jeune, ou très sensible. En effet, faire la démarche de l'inscription empêche que l'on y arrive trop légèrement. Faudrait il alors en compléter le nom du type "partie intime ou plus corsée".
Cependant, tes propos Lavax, ne sont pas corsés. Ils évoquent des pratiques de façon posée, sans se complaire dans les détails, et sans en faire l'apologie. Malheureusement, peut être que certains visiteurs ne font pas spontanément de nuance. Sauront-ils remercier Elmo et Angel de toutes leurs attentions à leur égard. Pour cela c'est pourtant simple: il suffit de s'inscrire et de donner quelques avis….
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par Lavax 300
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14.12.2006 21:59 |
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Bonjour Blue - coucou! je prends pour ce type d'ouvrage, qui est construit comme un reportage, un intérêt très intellectuel, à la fois sociologique et esthétique. Quant aux pratiques qui y sont décrites, elles ne m'intéressent qu'au titre de la culture qu'elles expriment et dans laquelle elles s'inscrivent. En elles-mêmes, elles restent très pauvres, l'imagination humaine étant très pauvre, tournant toujours autour du même petit nombre de fantasmes (c'est d'ailleurs aussi la thèse de l'auteur qui propose, en une interview, d'annexer une imagination extra-terrestre à la nôtre et qui assure que nous retrouverions les mêmes choses; cf le joli petit volume paru en livre de poche: "Histoires de Sexe-Fiction", sous la direction de Goimard et de Klein, qui explore des fictions de science-fiction sur la question du sexe et de la sexualité des machines, des extra-terrestres, etc.). Comme individu, ces pratiques ne m'intéressent pas.
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par blue 300
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14.12.2006 22:22 |
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C'est ce qui ressortait effectivement de ton avis et qui rajoutait à son intéret. Observer les autres cultures nous permet d'adopter un regard avec plus de recul sur la notre. Merci de nous enrichir de cette dimension. Alors que je viens souvent ici pour rechercher des choses excitantes, tes avis m'encouragent à développer aussi sur la sexualité ce regard plus profond ; ce "regard éloigné"...
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par aloa 128
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19.04.2007 08:57 |
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Merci beaucoup pour tous ces avis très détaillés et de grande qualité, qui ont éveillé ma curiosité.
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par Aretina 399
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28.08.2007 12:21 |
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Bonjour, Lavax! :)
Ce livre fut un de mes cadeaux d'anniversaire. (Et oui! ;-) ) Je ne l'ai pas encore fini, car je le savoure en petites doses... et aussi parce que cet univers si different par rapport à celui occidental invite à la reflection. Toutes ces pratiques, fantasmes, traditions et trends font jaillir tant des questions et j'aime débattre, fantasmer, adapter, reflechir avec mon "partner in crime". Je vais essayer de laisser un avis une fois la lecture du livre achevee, quoi que je doute qu'il reste quelque chose à ajouter. Mais les pensees ne stagnent jamais.
Merci pour ton avis et pour tous les autres!
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par Lavax 300
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28.08.2007 18:34 |
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Chère Aretina, j'attends avec impatience ton propre avis! :)
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par davidfrance 212
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15.02.2011 02:06 |
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Personnellement, je redoutais encore un autre livre du genre "le sexe au Japon" avec tous les clichés qui vont avec. Et bien j'ai beaucoup apprécié celui-ci de par sa clareté mais surtout du fait qu'Agnès Giard présente ses différentes formes d'érostimes ou de pratiques en restant très neutre de bout en bout. Il ne s'agit pas dans ce livre de juger telle ou telle pratique sublime ou dégradante, mais d'en faire une description précise et détaillée. On accroche ou pas, c'est selon les goûts de chacun bien sûr. Agnès Giard se contente de présenter une sorte de catalogue érotique japonais contemporain (allant même jusqu'à fournir les adresses et les tarifs), et toujours en gardant un ton assez neutre et sans apriori ni jugement (ce que j'ai apprécié). Détail amusant : je ne croyais pas du tout aux distributeurs automatiques de culottes usagées... Et bien en tout cas à Tokyo c'est tout à fait exact ! Mais ne vous faites pas d'illusion tout de même : des distributeurs automatiques qui vendent ce genre d'articles sont finalement assez rares et pas dans la rue (sauf pour ceux vendant des magazines X) ; il faut savoir où les trouver (dans certains magasins d'Akihabara par exemple). Personnellement, je n'en ai vu qu'un ou deux mais je ne les cherche pas spécialement non plus lorsque je suis au Japon.
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