Style, qualité d'écriture |
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Originalité des situations |
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Description des scènes d'amour |
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Intérêt de l'histoire |
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Note Générale |
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Les plus : les avant-mots des dialogues, les anecdotes et situations, la "justification" des mots crus lors de l'acte amoureux ("plus" selon moi)
les moins : aucun
« L'École de filles ou la Philosophie des Dames » est une œuvre en prose datant du milieu du XVIIe siècle. La paternité de cette œuvre est très controversée: il y en a des sources qui l'attribuent au poète libertin Paul Scarron, le premier époux de la future Mme. de Maintenon. D'autres sources, indiquent Michel Millot et Jean L'Ange (ami de Scarron) comme auteurs, puisque ce furent eux à amener le manuscrit à l'imprimerie. Le livre est en général référencé avec auteur anonyme.
Des 350 exemplaires imprimes en 1655 il n'en existent plus des copies, car elles furent toutes brulées. Si l'œuvre peut être connue aujourd'hui c'est grâce à une édition de Fribourg (1668) qui servit comme support pour une réédition deux siècles plus tard, en 1865. On doit ces références historiques à Pascal Pia, qui préface l'édition de 1959 de « L'École des filles ».
Sinon, une particularité de « L'École de des filles » serait qu'il s'agit du premier ouvrage érotique en prose en langue française. Si autres genres littéraires ont fourni un ample trésor de compositions érotiques, la prose en débute ici. L'exemple le plus marquant qui vient à l'esprit sont les « Ragionamenti » de l'Aretin, les dialogues licencieux et goguenards qui lui valurent une impitoyable censure et un renom infâme à peine il fut mort. Et l'explication de l'amour comme "recherche de réunion l'homme et la femme, deux moitiés qui formaient jadis un entier, mais furent séparées" rappelle la célèbre histoire présente dans « Le Banquet » de Platon.
« L'École de Filles » consiste en deux dialogues, chacun occupant un volume. Chaque dialogue marque une étape de l'apprentissage en matière des affaires de la chair d'une jeune fille. Le second volume s'étend sur presque le double de pages par rapport au premier, puisque le second dialogue est plus ample. Une explication serait que la "maitresse" lève le voile selon les progrès de l'élève, dont les questions montrent en quelle mesure elle est prête pour des nouvelles découvertes.
Les cousines Fanchon et Susanne s'entretiennent sur les "mignardises et délicatesses de l'amour". Susanne partage son savoir récemment acquis en compagnie de son ami avec l'innocente Fanchon, qui est pourtant très avide d'apprendre. Courtisée par un certain M. Robinet, Fanchon aura bientôt l'occasion de mettre en pratique les conseils de son experte cousine. Le premier dialogue s'achève juste avant la première expérience érotique de Fanchon. Les détails de cette expérience sont étalés dans le second dialogue.
On peut effectivement affirmer que les leçons de Susanne servent à déniaiser Fanchon, car les applications qu'en fait cette dernière avec M. Robinet (quel nom... approprié! ;) ) ne l'incitent pas exclusivement à la satisfaction de ses pulsions. Elles engendrent une série de réflexions et considérations sur l'organisation sociale, sur la division des privilèges et droits au plaisir et à ses manifestations entre les deux sexes. Susanne dépeint un tableau de mœurs, certes, assez sommaire, mais suffisamment instructif.
Un joli petit bouquin, idéal pour les élevés enthousiastes. Surtout maintenant que les vacances approchent! Cela prévient la fainéantise de l'esprit et du corps également! (Ben, ne faut pas oublier les TP ! Après la théorie il y a la pratique! :) )
Bonne lecture! :)
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