Une Sale Histoire

Une Sale Histoire

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Date de sortie : 01/01/1977

Réalisateur : Jean Eustache
Acteurs : Michael Lonsdale
Durée : 0h50
Années : 1970-1980
Origine : Français
Public : Tout public

Notes moyennes des avis

Scénario & Dialogues  Une Sale Histoire : Scénario & Dialogues : 4,00/4 
Mise en scène & Réalisation  Une Sale Histoire : Mise en scène & Réalisation : 4,00/4 
Jeu d'acteur  Une Sale Histoire : Jeu d'acteur : 4,00/4 
Scènes érotiques  Une Sale Histoire : Scènes érotiques : 4,00/4 
Intérêt du film  Une Sale Histoire : Intérêt du film : 4,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par Lavax F 300
15.09.2009

Scénario & Dialogues 4/4
Mise en scène & Réalisation 4/4
Jeu d'acteur 4/4
Scènes érotiques 4/4
Intérêt du film 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Remarquablement joué
les moins : La structure peut surprendre

VOIR PAR LE SEXE

C'est par hasard que j'ai pu visionner ce film sur grand écran, ne connaissant pas le cinéma de Jean Eustache, et n'ayant jamais vu La Maman et La Putain qui s'inscrit, lui, dans la queue de la Nouvelle Vague.

Le point de départ d'Une Sale Histoire est un récit réel - peut-être, d'ailleurs, imaginé par Jean-Noël Picq, qui raconte comment il a été peu à peu poussé au voyeurisme. Un petit bar, un afflux d'hommes près des toilettes des femmes, un trou?, pas même: une irrégularité sous la porte. Aller directement au sexe, voir les femmes par le sexe:

"J'avais l'impression que d'abord il y avait le trou, qu'on a construit le trou d'abord, et la porte au-dessus, et qu'on a construit le café, et dans ce café il y avait une caissière, trois garçons, enfin, deux flippers, des clients, des choucroutes, des assiettes froides, (...), tout ça ne fonctionnait que pour le trou"


Le film est en deux parties, en miroir: la première, centrée sur Lonsdale, qui raconte l'histoire; la seconde sur Jean-Noël Pick qui narre son propre récit.
D'un côté une fiction, de l'autre, la réalité.

Aucune autre image que celle des deux "acteurs", et de la réaction des invitées venues les écouter: des femmes. Aucune scène de voyeurisme, sauf celle que le spectateur lui-même imagine: car on voit les toilettes du petit café, on voit le voyeur en train de voir, on voit le sexe des femmes vu!

Tout est pourtant hors caméra.

Si l'histoire de Jean-Noël Picq est "privée", ce n'est pas une histoire personnelle: le sexe hors domestication, le sexe hors parole, le sexe hors consensus, le sexe directement vu, n'a rien à voir avec la morale ni avec l'esthétique; il n'a même rien à voir avec le rapport sexuel.
Il y va de la nature même du sexe, de la différence sexuelle, de la vision, et par delà, de l'essence du cinéma, de ce qu'est un acteur, de ce qu'est "filmer", de ce qu'est un "plan".

Magistral.

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