Les meilleurs avis sur les Littérature érotique



Efficace, bien écrit.   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : La Musardine Monsieur est servi - 3 Avis par Marii F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 1/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 1/4
Note Générale 2/4
Les plus : Efficace, bien écrit.
les moins : Alors ce n'est que ça Esparbec?

Pierre Fournier vient d’être quitté par sa femme, qui l’avait abondamment trompé avec tous ses amis, dont Hugo, le patron de l’écurie de La jument. Aussi j’imagine que certains personnages de ce roman doivent être familiers à KittyKat. :-)
Le mari délaissé se console donc avec sa bonne, une jeune femme qui se prête de plus ou moins bonne grâce à ses exigences les plus diverses, moyennant une généreuse rétribution.
Voilà résumée toute l’intrigue du livre…

Depuis le temps que je croisais le nom d’Esparbec sur les étalages des libraires et que j’entendais parler de lui, je me suis enfin décidée à assouvir ma curiosité…et je reste un peu sur ma faim.

Pour ce qui est de l’efficacité, le roman remplit très bien son office…globalement. Si l’on a des attentes littéraires (certains pourront me dire que ce n’est pas le but et que je fais la difficile, mais je ne sais pas mettre mon goût pour la lecture en veille), là le bilan est plus mitigé. Certes, c’est très bien écrit. Il manie la plume avec une aisance indéniable. Pour le fond, effectivement c’est cru et pornographique, pour reprendre l’étiquette qu’il revendique. Mais l’intrigue est maigre et l’ensemble sans grande originalité. J’ai toutefois été agréablement surprise du soin qu’il met à créer une dimension psychologique à ses personnages, ce qui l’amène parfois à narrer des épisodes presque romantiques.

En revanche, je reste un peu déçue des scènes de sexe, bien décrites mais, je me répète, pas excessivement originales et, somme toute, assez répétitives. Je pense d’ailleurs que l’auteur s’en est bien rendu compte lui-même, car il essaie parfois de proposer des changements de perspective, soit en introduisant un intermède pour raconter des épisodes de l’initiation à la débauche de l’ex-femme, soit en changeant de narrateur le temps d’un chapitre. A mon humble avis, le roman aurait gagné en efficacité à être plus court.

C’est pour cette raison que je disais plus haut qu’il est efficace « globalement » pour la lecture à une main. J’ai bien accroché avec le début qui me plaisait bien mais, au fur et à mesure que j’ai progressé dans le livre, je me suis mise à avoir la sensation de tourner en rond, et mon intérêt a diminué. J’ai fini par avaler la dernière centaine de pages d’un coup, plus ou moins  pour en être débarrassée.

Néanmoins je le recommanderais tout de même pour une bonne lecture de détente sans prise de tête. Et je n’exclus pas d’en essayer un autre.

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Efficacité érotique, témoignage sur la Chine ancienne et sur les moeurs tartares   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Philippe Picquier Les Ecarts du Prince Hailing - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : Efficacité érotique, témoignage sur la Chine ancienne et sur les moeurs tartares
les moins : Aucun personnage positif, pas d'unité d'action, annotations peu convaincantes

Présentation
Titre original: Chuxiang piping Hailing yi shi [yi, signifiant "luxure", "débauche"]
Traducteurs: Huang San et Oreste Rosenthal
Ouvrage paru originalement entre 1616 et 1627, époque Ming
Première édition française chez Picquier en 1995.
L'édition comporte, outre le texte, une préface, une notice, et la préface originale.
Il s'agit d'un texte rare.

Le récit se déroule au 12eme siècle, et met en scène Hailing, prince, puis empereur de la dynastie tartare Jin.
Dissimulé, soupçonneux, cruel, Hailing pratique trahison, chantage, humiliation, viol (n'hésitant pas à faire participer à l'acte l'ensemble des concubines), meurtre. Toutes compromissions sont bonnes, avec les servantes, pour obtenir les faveurs de la maîtresse.
La tyrannie s'accroît au fur et à mesure que le pouvoir de Hailing augmente. Mais ces courtes scènes ne racontent cependant pas sa vie, ni son ascension. Si la frénésie érotique de Hailing atteint l'ensemble du système politique qu'il gouverne (la hiérarchie est désormais fondée sur la longueur du sexe!), ce personnage reste un simple prétexte pour décrire histoires comiques et abominables, positions et jouets érotiques (de nombreuses références aux manuels de sexe ponctuent le récit - y compris des références anachroniques).
Le langage est tantôt cru, pornographique, relevant de l'argot, tantôt classique - étonnant mélange.

Avis
Qu'on ne s'attende pas à une intrigue, ni à une unité de lieu, de temps, d'action: voici une série de petites aventures pornographiques, finalement assez efficaces. Le volume comporte de jolies illustrations en outre.
Il n'y a pas non plus réellement de personnages.
Il y a des ... positions!
Je regrette que le travail d'annotation soit assez mal pensé (bien des notes se trouvent entre parenthèses dans le texte, ce qui est peu commode; et parfois, pour des notes sans grand intérêt).

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Drôle, touchant, sexy   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Three Rivers Press Diary of a married call girl - 1 Avis par Colline F 415

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Drôle, touchant, sexy
les moins : Aucun

C'est la digne suite du premier opus (Diary of a Manhattan call girl).

On y retrouve l'héroïne - Nancy Chan - et ses amies et clients.
Plus quelques nouveaux personnages.

Et cette fois, elle est mariée !

Tracy Quan continue donc sur sa lancée avec ce roman et aborde en plus - entre autres - les thèmes du mariage, de la fidélité, de l'adultère, de l'envie d'enfant, de la grossesse et du militantisme.

A travers l'histoire qu'elle conte se dessine une critique - au sens positif du terme - de la société et de la condition des femmes, et plus particulièrement, des prostituées.

Elle y poursuit également sa réflexion sur la sexualité et sur l'ouverture d'esprit.

Elle ne tombe jamais dans la vulgarité ni dans la facilité et c'est fort appréciable.

Je suis conquise par cette femme.

Je vous recommande vivement de la lire.

Enjoy.

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Style, situation, description, originalité   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket La femme de papier - 15 Avis par wawa H 68

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Style, situation, description, originalité
les moins : une fois fini il faut en trouver un autre :)

Je ne suis pas du tout du style a lire, ni quand j'étais à l'école ni pour mon plaisir, je doute même d'avoir un jour fini un livre...

Lors de mes dernières vacances je l'ai emporté avec moi et seul un chapitre ou deux par jour, ce couplé à l'envie de retrouver ma copine, chaque fois mon plus grand regret était de ne pas être seul dans la pièce.

Je m'attendais à quelque chose de bien mais pas tant, un vrai régal a chaque page, à chaque mot. Les situations sont fantasmagoriques (ça décrit bien hein), la description de chaque geste et de chaque sensation est délicieuse. Chaque chapitre décrit un souvenir différent et colle parfaitement avec la plupart des fantasmes les plus rependus (plan à 3, sodomie et bien d'autres) mais dans des situations extrêmement excitantes.

On se transpose tout simplement dans ces souvenirs, on s'imagine, se rappel des situations, ce qui est excitant aussi c'est qu'on a le point de vue d'une femme !

En bref : un régal à lire du début à la fin, je me disais à chaque chapitre "c'est encore mieux que le précedent!!".

Je le recommande fortement mais attention si vous êtes loin de votre belle c'est se faire du mal même si c'est bon!

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Facile à lire, appelle un chat un chat   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Editions du Seuil La vie sexuelle de Catherine M. - 5 Avis par sensuelle F 147

  
Style, qualité d'écriture 0/4
Originalité des situations 1/4
Description des scènes d'amour 0/4
Intérêt de l'histoire 0/4
Note Générale 1/4
Les plus : Facile à lire, appelle un chat un chat
les moins : Complaisant, caricatural, intrigue quasi inexistante, style très pauvre, situations peu excitantes

Un livre accrocheur, tapageur même. Il pourrait tout aussi bien être un film porno, dont il reprend tous les fantasmes et les schémas "classiques". Je me suis beaucoup ennuyée et, si cette lecture n'avait pas été courte, j'aurais trouvé que c'était une perte de temps que de la faire. Impossible de se projeter sur cette écriture sans âme et peu novatrice finalement.

 

Classique de la littérature érotique mêlant descriptions érotiques, philosophie, humour parfois   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Gallimard La philosophie dans le boudoir - 12 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Classique de la littérature érotique mêlant descriptions érotiques, philosophie, humour parfois
les moins : La noirceur de la philosophie sadienne peut ne pas plaire

Ce roman - écrit comme une pièce de théâtre (7 dialogues qui comprennent des indications scéniques) - est paru en 1795.
Son titre complet est: "La philosophie dans le boudoir ou les Instituteurs immoraux - Dialogue destiné à l'éducation des jeunes demoiselles".

Il s'agit de l'éducation sexuelle et érotique d'Eugénie, jeune fille de 15 ans. Cette éducation est faite par deux libertins, Madame de Saint-Ange, et Dolmancé ("sodomite"), dans un boudoir, qui s'efforcent d'inculquer "tous les principes du libertinage le plus effréné", l'impiété, l'inhumanité; corrompre, étouffer les semences de vertu, de religion, dégrader Eugénie, telle est l'objet de cette instruction.
En même temps, les deux instituteurs souhaitent joindre théorie et pratique. Ainsi, on verra par exemple l'usage des seins, des tétons, du vit, des testicules: "Et ces boules (demande Eugénie), quel est leur usage, et comment les nomme-t-on?"; "Le mot technique est couilles...testicules est celui de l'art". Suit un descriptif sur la fonction des testicules, sur la manière de les carresser, et la mise en pratique.

On a également des propos plus généraux sur la vie maritale. Le but de l'épouse, dit Madame de Saint-Ange, est de se faire foutre du matin jusqu'au soir; ainsi l'adultère est "une action parfaitement indifférente pour le mari, qui ne le sait pas, parfaitement bonne pour la femme, qu'elle délecte". Si par hasard, le mari découvre l'adultère, le tort n'appartient qu'au mari...puisqu'on a montré que l'adultère est indifférente; le mal de l'adultère, c'est donc seulement de découvrir l'adultère! Je veux me marier aussitôt, se réjouit Eugénie, pour mettre ces maximes en usage!

La philosophie de Sade transparaît à chacun des dialogues. La destruction est une des premières lois de la nature. Rien donc de ce qui détruit ne saurait être un crime. La nature compose, décompose les corps; la nature jouit dans la mort; la mort est volupté. C'est ainsi simplement suivre la nature que décomposer, composer les corps, les découper en petits bouts, les déchirer, les briser; c'est jouir avec elle.

Au cinquième dialogue, figure le fameux pamphlet: "Français, encore un effort si vous voulez être républicains", plaidoyer contre les religions, foyers du despotisme, et plaidoyer pour l'athéisme.
Sade propose une réforme des moeurs: refus de la peine de mort, refus de sanctionner le vol, ouverture des maisons closes publiques, autorisation de l'adultère, de l'inceste, de la sodomie, de la pédérastie. La plupart des actions que les Anciens jugent mauvaises sont indifférentes (comme Sade l'a montré, dit-il, pour l'adultère); ni bien ni mal.

On trouve également dans la Philosophie dans le Boudoir des indications historiques intéressantes: par exemple, en guise de préservatif, les femmes mettaient une petite éponge dans leur vagin; les hommes utilisaient le "condom", petit sac en peau de Venise.

C'est un texte important, qu'il faut avoir lu, pour la radicalité de la décision sadienne. Mais qui n'est guère détendant, si c'est de la détente que l'on cherche!

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Un classique qui détend, roman très court qui se lit en une soirée et qui rappelle les émotions érotiques de notre enfance   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Gallimard Les Exploits d'un Jeune Don Juan - 6 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : Un classique qui détend, roman très court qui se lit en une soirée et qui rappelle les émotions érotiques de notre enfance
les moins : Roman décevant par rapport aux Onze Mille Verges; situations et style pauvres

D'après Pascal Pia (cf mon compte rendu sur "Les Livres de l'Enfer"), une rumeur (lancée par Louis Perceau) circule, selon laquelle il y aurait eu une première édition de ce texte autour de 1906-1907, intitulée "Les mémoires d'un jeune Don Juan" (dont le héros s'appelerait Willie et non Roger), mais personne n'a, semble-t-il, signalé avoir rencontré un exemplaire de cette édition. Pascal Pia pense, quant à lui, que la première édition date de 1911; elle est signée "G.A.". Cette édition sort manifestement du même atelier que celui de l'originale des "Onze Mille Verges". Même imprimeur également.
Pas d'indication d'éditeur sur l'édition supposée originale, sauf "Paris".
Le roman a été initialement publiée avec une nouvelle attribuée faussement à Apollinaire, "La blanche Hermine". L'attribution des "Exploits d'un Jeune Don Juan" à Apollinaire est moins évidente que l'attribution des "Onze Mille Verges" qui, elle, ne fait aucun doute. Elle reste très probable.

La première édition publique est celle de Régine Desforges, dans l'Or du Temps, en 1970.

La situation romanesque est des plus simples. Il s'agit d'un roman d'éducation, mais d'éducation érotique. Le jeune héros, Roger, a 13 ans au moment où s'ouvre le récit, il découvre les sensations de la chair avec soeurs, servantes, ainsi qu'avec sa tante. On a ainsi une succession assez monotone de scènes "éducatives", dans un lieu appelé "le Château".

Ce lieu n'est pas anecdotique, c'est une maison secondaire, une campagne, comme dit la mère de Roger: cela dit assez que l'on a affaire à une éducation érotique d'un Don Juan de la bourgeoisie qui a le temps de s'éducquer, précisément parce qu'il n'a rien à faire et qu'il dispose de temps libre. C'est là sans doute une thèse sous-jacente à tout le livre: l'érotisme suppose loisir et temps libre, et donc soustraction au travail. Bien des livres érotiques vivent sur ce présupposé, mais il me semble qu'il est ici vraiment patent, car au fond, de tout le roman, il ne se passe rien. Je pourrais même dire qu'on s'ennuie, au sens où l'ennui est essentiellement lié à cette vacance, à ce temps hors travail.

Rien donc à voir avec les aventures picaresques et rabelaisiennes du prince Vibescu dans les "Onze Mille Verges"! D'après Scott Bates, le vocabulaire est significatif: alors que dans les "Onze Mille Verges", Apollinaire emploie environ 130 mots et métaphores pour désigner le sexe de la femme, 200 pour le sexe masculin, en revanche dans les "Exploits d'un Jeune Don Juan", Apollinaire emploie de manière récurrente des termes vraiment courants, comme "con, bite, quéquette, membre, pine", etc.

Je me suis efforcée de relire ce petit roman, à distance des "Onze Mille Verges" pour ne pas subir l'ombre de ce grand roman érotique plein d'humour. Si j'ai été moins déçue que lors de la première lecture, si on s'amuse un peu, si ça rappelle les touche-pipi de l'enfance, si donc on ressent encore de lointaines émotions (!), il reste que c'est tout de même un petit roman érotique.

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humour constant   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Recueils de nouvelles - Produit : Arléa Ecrits secrets - 1 Avis par StephB F 1999

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour -1/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : humour constant
les moins : trois petites nouvelles uniquement

Cette édition des Ecrits secrets, d'après une traduction datant de 1990 -soit la première en France, se présente ainsi :
- introduction intitulée Redécouvrir Mark Twain, rédigée par Alexandrian. (pp.5-49)
- 1601, avec pour sous-titre La conversation telle qu'on la faisait en société, au coin du feu, du temps des Tudor (pp.53-69)
- 1601, fac similé de l'édition de West Point, en anglais. (pp.71-83)
- La grosse anguille (pp. 85-94)
- Le club de l'estomac (pp.95-102)

L'introduction, très riche, nous dévoile de multiples facettes de l'auteur.
Outre des éléments biographiques, les circonstances qui ont amené à l'écriture de ces nouvelles sont expliquées.

1601 constitue donc une conversation entre différents personnages connus (Shakespere y est ainsi présent, appelé Shaxpur) ou imaginés, tenue en présence de la reine Elisabeth I.
L'orthographe imite celle utilisée à l'époque (jusque dans la traduction française, comme vous pourrez le constater).

Or, il arriva, dans l'ardeur de la conversation, qu'un des présents lascha un vent, accompagné d'une puanteur incroyablement forte et incommodante, à quoi tous se prirent à rire à gorge déployée

Ce pet entraîne une conversation débridée sur les flatulances puis sur d'autres sujets tout aussi peu recommandables selon l'échanson de la reine qui rapporte les propos.
Une petite intervention de dame Margery, pour vous donner un aperçu de la langue employée et du tour de la conversation :
Doux seigneurs, qu'importe la façon dont vous écrirez le mot ? Je gagerois, quant à moi, que quand vous servirez de vos couilles, point ne vous soucierez de cela. Et vous, ma dame de Granby, tenez-vous en paix ; de quelque manière qu'on les orthographie, vous jouirez tout autant, ce me semble, de les sentir battre contre votre fessier [...]


La grosse anguille est la traduction de The Mammoth Cod. A l'origine, il s'agissait d'un groupe constitué par Mark Twain et ses amis, "cod" désignant le cabillaud et donc l'activité qu'ils pratiquaient ensemble : la pêche.
Or, "cods" est aussi un terme archaïques signifiant "couilles". Mark Twain a donc joué sur le mot pour constituer ce récit. Il s'agit d'une lettre d'un invité à cette partie de pêche qui ne se trompe pas sur le sens de "cod" et qui donne les raisons pour lesquelles il ne souhaite pas faire partie de ce groupe qui revendique avoir une "grosse anguille".
Extrait :
L'ampleur de l'organe en question est la preuve flagrante du fait qu'il a été cultivé. C'est en exerçant constamment son bras que le forgeron acquiert les biceps imptressionnants que nous lui connaissons et je suppose qu'un homme, en actionnant constamment son membre privé, en accroît lui aussi la taille. Appartenir à votre Société est donc un aveu d'immoralité.

Le texte est très drôle.

Le club de l'estomac a pour sous-titre Remarques sur la science de l'onanisme. A cette époque, la masturbation était très sérieusement considérée par de nombreux médecins comme la source de nombreux maux et comme une inqualifiable insanité.
Mark Twain propose à ses amis, réunis pour un repas, d'où le titre de Club de l'estomac (nom qu'ils se donnaient eux-mêmes), un discours sur la masturbation qui va à l'encontre de tout ce qui se disait et publiait à cette époque.
Le texte est volontairement loufoque, Mark Twain citant César ou Salomon - ai-je besoin de vous dire que toutes ces citations sont bien entendu fantaisistes ?

Les Ecrits secrets, ainsi appelés car ils n'ont longtemps eu droit qu'à des publications clandestines et à une diffusion sous le manteau, sont des espiègleries d'un auteur enjoué qui n'a pas la langue dans sa poche.

Ah !, Mark Twain pour moi évoquait Tom Sawyer, le livre bien sûr, mais avant lui le dessin animé que je regardais étant enfant et contre lequel nous avions la mise en garde de notre institutrice : "surtout, ne regardez pas ça, c'est un vaurien, il ne va pas à l'école, etc." C'était amusant de voir cette institutrice dénigrer notre passe-temps de téléspectateurs. Elle n'avait somme toute probablement pas tort : Tom Sawyer a un petit côté subversif très plaisant.
Je ne connaissais Mark Twain que par ce roman, donc, et c'est avec plaisir que j'en ai appris plus sur sa vie aventurière et que j'ai lu ces récits drolatiques.

Mark Twain est un pseudonyme, le saviez-vous ? Et la raison de ce choix viendrait d'une interjection que l'on lance au capitaine de ces longs bateaux qui longent le Mississipi : "Mark one !" et "Mark twain !", ou encore du fait que cet auteur faisait noter ses consommations dans un bar en disant "mark twain !"
Mark Twain est en tout cas un drôle de numéro...!

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Beaucoup d'humour, de sous-entendus, gaieté   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Allia La Vie des Nonnes - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 3/4
Les plus : Beaucoup d'humour, de sous-entendus, gaieté
les moins : Pas d'annotation, intérêt un peu faible

De jour en jour, une semaine brève, je vous propose, si l'envie vous en dit, de faire une promenade dans les Dialogues de l'Aretin...
Voici la Première Journée.

Présentation
Chacun connaît l'histoire singulière de l'Arétin qui, tour à tour admiré et haï pendant la Renaissance italienne, est peu à peu oublié jusqu'à en ce que,aux environs de 1880, quelques érudits le redécouvrent: Alcide Bonneau et Isidore Lisieux entreprennent en 1879, la traduction et l'édition des Ragionamenti. On a attribué à l'Arétin, à tort, à raison, bien des textes osés: de La Puttana Errante (La Putain errante - description obscène de positions, qui est, en fait, de Lorenzo Venerio), aux Sonnetti Lussuriosi, Les Sonnets Luxurieux produit > les sonnets luxurieux

La première édition des Dialogues (c'est ainsi qu'on traduit Ragionamenti) date de 1534-1536, un premier volume paraissant en 1534, à "Paris", l'autre en 1536. En réalité, à cette époque de sa vie et depuis 1527, l'Arétin est à Venise; il est ainsi fort probable que l'édition ait été faite à Venise, comme le suggère Pascal Pia.

Les Dialogues se divisent en 6 parties, ou 6 journées:
1) La Vie des Nonnes;
2) La Vie des Femmes mariées produit > vie des femmes mariees;
3) La Vie des Courtisanes produit > vie des courtisanes;
4) L'Education de la Pippa produit > education pippa;
5) Les Roueries des hommes produit > les roueries des hommes;
6) La Ruffianerie produit > ruffianerie

Ces dialogues ont historiquement été publiés ou bien séparément ou bien de manière assemblée. Allia a choisi de faire de chaque journée un volume séparé de la collection.
L'édition Allia de la Vie des Nonnes est une reprise de la traduction d'Alcide Bonneau, publiée chez Isidore Lisieux en 1882.
Elle diffère de la traduction de 1879, en ce que dans cette dernière tous les passages obscènes ont été rédigés en latin par Bonneau; et d'autre part, dans la traduction Bonneau de 1879, les passages dont le sens ne va pas de soi font l'objet d'une note, ce qui n'est pas le cas dans l'édition 1882 (reprise au Cercle du Livre Précieux en 1959).

L'argument
La Nanna commente à Antonia les états par lesquels elle est passé: religion, mariage, prostitution... D'abord (c'est l'objet du premier dialogue) la vie de nonne. Sous couvert de moralité, on découvre une vie des plus dissolues. Il s'agit d'abord d'une satire des moeurs - l'Arétin est connu, depuis le début de sa carrière pour son talent satirique et pamphlétaire. Mais l'auteur se délecte de cette description, jouissant des mots qu'il invente, des situations pittoresques qu'il met en scène: tout va très vite. On n'a pas tant un défilé de mots obscènes que de positions, et de sous-entendus. On oscille entre les rires d'Antonia (ha ha ha!) et nos propres rires.
On a affaire à une langue parlée, des échanges vifs; le dialogue touche au théâtre - pas d'indication scénique en dehors des paroles échangées.


Critique
1) Cette vitesse de l'action est une réussite; par contre, le thème est, lui, classique -, et comme il n'y a pas d'histoire au sens strict, mais des histoires, malgré l'invention de style, on s'ennuie quelque peu.
2) Cette édition d'Allia est du travail bâclé. D'abord, on aurait aimé avoir tous les dialogues en un seul volume. Ensuite, un minimum de notes et d'informations n'aurait guère coûté - en tous sens.
3) Pour les italianisants, il existe un édition savante bilingue, dirigée par Acquilecchia, dont le travail est très rigoureux (je n'ai malheureusement pu consulter cette édition): si on la trouve d'occasion, elle est préférable (Bell

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L'écriture, l'histoire   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket Marcel facteur - 1 Avis par titmym F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : L'écriture, l'histoire
les moins : assez peu de passages sulfureux au final, si il faut trouver un défaut.

J'ai acheté ce livre en gare, pour passer agréablement le temps des voyages souvent bien monotones.
J'avais repéré l'auteur Françoise Rey dans le rayon, avec quelques un de ses bouquins, notamment Femme de papier, mais le titre Marcel facteur m'a interpelée, du fait que je ne l'avais vu nulle part encore, et que je l'ai trouvé bien énigmatique pour un roman érotique.

Marcel facteur trace un portrait tendre et touchant, de Marcel, facteur donc, et "gentil obsédé sexuel".
C'est Françoise qui tient le pinceau, une amie que l'on sent amusée, attendrie, amoureuse, profondément émue par la relation qui s'est tissée entre elle et Marcel, un garçon maladroit et naïf.

J'ai aimé l'humour et la légèreté, la tendresse qui transparaissent à chaque ligne de ce roman. Dans l'écriture se mêlent verdeur et innocence, fantasmes plus ou moins osés et blablas quotidiens. On y relève beaucoup de fraicheur, une sorte de nostalgie, et une grande complicité.

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Peu cher, format attrayant   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Poésies - Produit : Points Anthologie. Poèmes érotiques français du Moyen-âge au XXe siècle - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations -1/4
Description des scènes d'amour -1/4
Intérêt de l'histoire -1/4
Note Générale 2/4
Les plus : Peu cher, format attrayant
les moins : Première de couverture inappropriée, pas de notes informatives

Présentation
Ce volume est une forme abrégée de l'Anthologie de la Poésie Erotique Française (300 pièces environ au lieu de 900):
produit > anthologie poesie erotique francaise
La préface est une version remaniée, et écourtée de la très longue préface qui figurait dans l'édition Fayard.
Elle est relayée par quelques notes explicatives en bas de page.
Et 329 notes en fin de volume qui sont des notes érudites concernant les éditions utilisées.

L'orthographe des poèmes n'est pas modernisée. L'auteur a choisi de ne donner que des textes intégraux: on ne trouvera pas d'extraits.
Le tout est, comme dans la grande anthologie, classé par thème, et au sein de chaque thème, par ordre chronologique.

Avis
L'illustration de Ianna Andreadis en première de couverture m'a choquée. J'avoue n'avoir vu aucun point commun entre le but de l'ouvrage et cette image - j'y ai lu une intention monétaire: faire vendre le livre (invendable, mais réussi) de Goujon.
Pourquoi pas?
La préface a été retravaillée en ce sens, et on y trouve encore une des thèses chères à Goujon (empruntée à Fleuret): l'érotisme est une forme ancienne du comique. Il y a un lien essentiel entre érotisme et rire. D'où la liaison privilégiée de l'érotisme à la poésie, davantage à la chanson.
La décision de ne pas moderniser l'orthographe ne me gêne pas, mais il aurait fallu un apparat critique peut-être plus conséquent, a fortiori dans une édition de vulgarisation: nous ne savons plus lire la langue du Moyen-Âge, même si elle continue à chanter à nos oreilles.

Je regrette l'absence d'informations concernant les auteurs, malgré les quelques lignes d'introduction thématique.

Oeuvre populaire, l'érotisme se devait de réappartenir au peuple: la décision de Goujon ne va pas sans beauté.
Mais elle a quelque chose d'erroné: le peuple n'a pas toujours des intérêts qui coïncident avec ceux du grand commerce.

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le savoureux mélange folie-tendresse, le style bref et efficace   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket L'Orage - 3 Avis par estrella F 274

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 3/4
Les plus : le savoureux mélange folie-tendresse, le style bref et efficace
les moins : les scènes d'amour sado maso, auxquelles tout le monde ne s'identifie pas forcément

Régine Desforges est une auteur qui aime parsemer ces écrits d'érotisme, même dans ces romans non-orientés de ce côté. Elle est reconnue pour ces romans, notamment "la bicyclette bleue" et sa suite, et pour ces récits érotiques comme "lola et quelques autres".
Ces écrits sont souvent centrés sur des femmes, mais je n'irai pas jusqu'à dire que c'est une auteur féministe, au sens militant du terme.

En ce qui concerne "L'orage" plus précisément, c'est un récit court, sous la forme d'un journal intime, qui raconte la vie d'une jeune femme de 26ans après la mort de son mari.
l'écriture est simple et efficace, sans fioritures et va droit au but. l'histoire est très originale et finement menée. la narration à la personne suggère la folie du personnage de manière presque imperceptible, ce qui rend bouquin délicieux. de plus, elle revisite le topos de l'amour après la mort de manière moderne et originale, et redonne un souffle à ce thème souvent exploré.

au niveau des scènes d'amour et des des situations, je suis plus mitigées. les scènes d'amour sont décrites très explicitement ce qui est parfois agréable, parfois insoutenable. en effet, l'amour de cette jeune femme est très souvent mélé à la souffrance et la description brute qui en est faite, les rend à mon avis désagréable à lire. j'aurais préféré un peu moins de crudité soit dans ce qui est dit, soit dans la manière dont c'est dit. sans aller jusqu'au dégout ou jusqu'au rejet complet, certaines scènes m'ont vraiment déplues.

globalement, je pense que ce livre est à lire car il possède des qualités littéraires et érotiques indéniables, mais attendez vous tout de même à quelques scènes désagréables si vous n'est pas fan du plaisir dans la douleur et la détresse.

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Joli petit récit d'amour, happy end!   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Philippe Picquier Le Vendeur d'Huile qui Conquiert Reine de Beauté - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 0/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Joli petit récit d'amour, happy end!
les moins : Trop court, simplicité des sentiments mis en scène

Description de l'édition
Titre original: Maiyou Lang du zhan Huakui (Huakui: Reine de Beauté)
Date de parution originale: entre 1620 et 1627
Réédition française: Centre de publication Asie Orientale et Jacques Reclus, 1976; Picquier, 1990
Traducteurs de la présente édition: collectif d'étudiants, sous la direction de Jacques Reclus.
Préface p.5 à 10 de Pierre Kaser.

Ce texte fait partie d'un ensemble de 3 recueils de 40 contes chacun, appartenant à des époques très éloignées, et réécrits.

La structure du conte est présente tout le long du récit:
-une brève morale est d'emblée énoncée, dont la courte histoire sera illustration: "Il n'est pas de fille dont l'attrait ne puisse être décuplé par les attentions d'un amoureux". La prévenance et la délicatesse sont donc deux vertus amoureuses cardinales.
-Les personnages sont suivis depuis leur plus jeune âge, tour à tour: Yaoqin (11 ans), d'abord, fille de commerçants, perd ses parents au moment des invasions tartares. Elle est recueillie par un voisin qui, bientôt, la vend à Wang Jiuma, qui dirige une maison de tolérance. Yaoqin, ou Wang Mei, dite encore Meiniang ("jolie demoiselle"), n'est autre que la future Reine de Beauté. Comment Yaoqin va être amenée à se prostituer, par quelle ruse les maquerelles vont-elles la convaincre de rapporter beaucoup d'argent, et d'avoir beaucoup de clients riches et nobles?
-Zhu Zhong a une enfance fort semblable à celle de Yaoqin: fils adopté parce que son père l'a vendu, il est ensuite chassé de chez son père adoptif après une conspiration. Reprenant son vrai nom Qin, il devient colporteur d'huile. Un jour, il aperçoit de loin Reine de Beauté, mais il gagne si peu qu'il ne sait comment faire pour passer ne serait-ce qu'une nuit avec elle, ni même si Meiniang accepterait de le recevoir...

Avis
Une jolie histoire d'amour, où le narrateur insiste sur la parenté de destins, qui finissent par se nouer jusqu'en leurs infimes détails. Certes, les sentiments sont simples, et il n'y a guère de suspens.
J'aime assez le contraste entre le lieu de débauche qu'est le bordel et la délicatesse de cet amour. La décision qui consiste à ne pas décrire les scènes d'amour apparaît comme une qualité: c'est pourquoi j'ai hésité à noter. Malgré tout, certaines scènes restent dures, comme la défloration par viol de Meiniang (à cette occasion, on apprend que l'âge de la défloration est, dans les maisons de tolérance, soumise à des règles précises).

On trouve dans cette édition une coquille aux pages 70-71.

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Les + la déchéance liée à la perte de l'être aimé, court,  style d'écriture 
rédaction sous forme de carnet intime   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket L'Orage - 3 Avis par cocostpierre F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : Les + la déchéance liée à la perte de l'être aimé, court, style d'écriture rédaction sous forme de carnet intime
les moins : peut-être la scène de zoo, mais vu sous l'angle de Marie et de sa folie tout colle au personnage,

L'auteur :

J'ai fait quelques recherche pour connaître un peu plus cet auteur par le biais du net pour moi-même dans un 1er temps et pour vous en faire profiter au passage :

""Régine Deforges est une écrivaine française, née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne. D'un ton très libre, voire libertin, ses romans sont souvent des plaidoyers féministes défendant le droit des femmes à s'assumer seules, jusque et y compris dans leur sexualité, qui peut être le lesbianisme. Elle situe l'action de plusieurs de ses romans dans la campagne proche de Montmorillon, et sur les rives de la Gartempe.


Biographie

""Libraire, n'hésitant pas à diffuser des œuvres libertines, elle crée sa propre maison d'édition, en 1968, mais le premier livre qu'elle publie Le Con d'Irène, de Louis Aragon, est saisi dans les 48 heures le 22 mars 1968. Elle sera par la suite condamnée pour « outrage aux bonnes moeurs », et privée de ses droits civiques. Elle publie ensuite un catalogue de livres écrits par des femmes (Les Femmes avant 1960).
Elle a été présidente de la Société des gens de lettres et membre du jury du prix Femina dont elle a démissionné en solidarité avec Madeleine Chapsal suite à son exclusion.
La suite de romans continuant La Bicyclette bleue connaît un grand succès populaire (plus de dix millions d'exemplaires vendus), mais a valu à Régine Deforges quelques démêlés judiciaires avec les héritiers de Margaret Mitchell, auteur d'Autant en emporte le vent, qui ne parvinrent cependant pas à convaincre les juges que Régine Deforges avait plagié l'Américaine.
Elle est l'épouse du dessinateur du Nouvel Observateur Pierre Wiazemski, dit Wiaz, dont elle a un enfant. Elle a également tenu une chronique à L'Humanité, dont des recueils ont été publiés.


J'ai juste repris le thème qui nous plaît le plus sur CDS,,,

Catégorie Érotisme

Contes pervers, première œuvre érotique (1980), adaptée au cinéma ;
Lola et quelques autres, recueil de nouvelles (Fayard, 1983) ;
Troubles de femmes, nouvelles (Éditions Spengler, 1994) ;
L'Orage, (Éditions Blanche, 1996) ;
Rencontres ferroviaires, (Fayard, 1999) ;

Avis personnel sur ce livre:

Cette lecture rapide – 20 mns environ pour une relecture :-p-, nous transporte rapidement dans le délire foudroyant de Marie dû à la perte de son mari.

Cette jeune de femme de 26 ans ne supportant pas cette perte sombre petit à petit dans une folie « sexuelle » qu'elle croit dictée par son défunt.

L'ambiance chaude des nuits d'orage, la réalité autour du personnage -Adrienne, Lulu, le doc, le meilleur ami, Jean- la décadence liée à la folie de Marie, font que ce livre vous faire palpiter dans tous les sens du terme.

J'avais beaucoup aimé lire ce livre à sa sortie en 1996-1997, livre contemporain, sensuel, grisant jusqu'à la « mort », La relecture n'a pas appauvris ce ressentiment,

Pour reprendre un peu le sujet de notre cher Leto de ces derniers jours, une version audio laisse à réflechir.
Même en ayant entendu un court extrait sur le net. Je suis perplexe quand au résultat escompté sur ma personne,  surtout pour un livre érotique, j'ai besoin de « fabriquer » mon propre décor et d'entendre ma voix lire ce texte dans ma tête.
Je rejoindrai Marii à ce sujet ; « avoir une diction inspirante » hum, hum , je doute un peu.

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Ouvrage poétique, humoristique, où érotisme et ironie se lient harmonieusement, présence d'index, de notes, cartes   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Editions Philippe Picquier Belle de Candeur - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 3/4
Les plus : Ouvrage poétique, humoristique, où érotisme et ironie se lient harmonieusement, présence d'index, de notes, cartes
les moins : Beaucoup de noms à retenir, pas d'intrigue, quelques erreurs dans les notes (dans l'édition 1990 de Picquier)

Présentation de l'édition
Titre original: Zhulin Yeshi (littéralement: Histoire officieuse de Zhulin***; ou histoire sauvage de Zhulin)
Date de rédaction: elle est difficile à établir, mais se situe vraisemblablement dans la première moitié du XVII eme siècle.
Auteur inconnu.
Traducteur: Christine Kontler.

Le récit
Il se situe dans contexte historique assez mouvementé, entre le VII eme et le VI eme siècles avant notre ère, à une époque où la Chine est divisée en de multiples principautés qui se disputent le pouvoir, et notamment les petites principautés de Zheng et Chen (qui sont au centre de la Chine) et les grandes principautés de Jin, Qi, et Chu, qui peu à peu vont historiquement s'imposer.

Le personnage principal, Belle de Candeur, qui dans le roman, s'appelle également Dame Xia, après son premier mariage, ou encore Yunxiang après son troisième mariage, a appris, en rêve, auprès d'un Immortel du nom de Libre Errance, la technique qui consiste à "cueillir les fruits de la bataille", c'est-à-dire à puiser, pendant l'acte sexuel, l'énergie de son partenaire, afin d'augmenter sa puissance vitale, de rajeunir, et de parvenir à l'immortalité. A 50 ans, elle paraît encore 16 ans, sa peau est jeune; son vagin est aussi resserré que celui d'une très jeune fille, et si les hommes la désirent, elle les épuise et les mène à la mort en fort peu de temps!
Ainsi de ses deux premiers maris...Et de bien des amants...
Car la Chine de cette période est très libre: les échanges vont bon train: le roi, ses ministres, font l'amour avec Belle de Candeur; cela se sait; et cela ne cause pas de grandes révolutions.
Au détour, le narrateur, Xian Chuan (qui livre son nom à la toute fin de ce court et étrange roman), raconte les châtiments que les amants subissent aux enfers: les démons broient les défunts, leur assènent des coups, les font frire dans l'huile.

Le récit est très rapide - ce qui n'empêche pas des scènes érotiques assez poétiques, bien que stéréotypées et dans le vocabulaire et dans les techniques utilisées (les pieds bandés sont toujours érotiquement contemplés, les liqueurs féminines sont un fort stimulant descriptif, etc). Les aphrodisiaques sont en usage, les anneaux peniens, et une forme assez originale de godemichet.
Le style narratif est très proche de celui du Jing Ping Mei, avec petite phrase introductive, et petite conclusion rapide: "vous le saurez en lisant la suite"; on trouve aussi des incises du genre": "mais ne nous appesantissons pas sur la mort de ces deux personnages", etc.

Avis personnel
Quelques défauts d'abord dans mon édition - je ne sais si cela vaut pour toute édition, et réédition chez Picquier: les notes du chapitre 6 sont incomplètes.
Sinon, l'édition est bien faite, avec un avant-propos resituant le récit, un petit vocabulaire érotique, des notes chapitre par chapitre. La traductrice a fait choix de conserver les expressions originales tout en les expliquant: et le lecteur habitué s'y retrouve; et le lecteur non habitué n'est pas perdu, car les notes n'empêchent pas de lire en continu.

Quant au récit, le texte est certes mineur, mais il reste détendant: cette manière sans gravité qu'a le narrateur de traiter les décès qui s'accumulent au fil du récit est très drôle; il laisse aussi de côté ses personnages avec beaucoup de désinvolture.
ce qui seul l'intéresse, c'est la quête d'immortalité de Belle de Candeur.

A découvrir.

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Style   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Allia L'Education de la Pippa - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 1/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 3/4
Les plus : Style "à la bonne franquette", pamphlet
les moins : Pas d'annotation, dialogue inégal

La présentation de l'édition a été faite ici: ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=4468
Pardonnez-moi de vous y renvoyer.
L'Education de la Pippa est le quatrième des Dialogues de l'Arétin; il fait suite à la Vie des Courtisanes produit > vie des courtisanes
Ces dialogues comparent, journée après journée, la vie des religieuses, la vie des femmes mariées, la vie des prostituées, afin de savoir quelle éducation donner à la fille de la Nanna - la Pippa: celle-ci sera putain!

Voici la Quatrième Journée, si toujours vous me suivez!!

L'argument
Le métier de putain n'est pas un sot métier, c'est un art. Aussi lira-t-on un traité de putanisme, avec conseils, jeux, anecdotes: bonnes manières, art de se tenir à table, art du maquillage, hygiène, art de la conversation, art de dévaliser son amant. Le grand principe est le suivant: "La suavité des écus ne laisse arriver jusqu'au nez ni la putridité des haleines, ni la puanteur des pieds"!
Qu'importe donc de coucher avec un vieux malade ou un jeune puant et prétentieux...La Nanna passe en revue d'abord les catégories sociales, puis les caractères des nations, et enfin les caractères individuels: comment se comporter avec un fantasque, un puise-la-science-dans-la-bouche-à-papa, un avare, un poltron, un pédant, un hypocrite.
Sous couvert de donner des conseils, la Nanna dresse un portrait très noir de la société du seizième siècle; en voici un exemple: "Flatteries et flagorneries sont la quéquette des grands". Portrait de la société italienne, de la société espagnole, française, etc. Chacun en prend pour son compte. On n'a plus affaire à un roman érotique, mais à un pamphlet.
Le mépris envers la prostituée est dénoncé: "On nous tourne et on nous retourne par tous les bouts". Ces messieurs inventent quantité de positions absurdes à quoi il faut se soumettre (et dont on ne voit pas bien l'utilité): lever le pied en l'air, lever les fesses...

Avis
Beaucoup de violence, y compris linguistique dans ce dialogue. L'Arétin ricane contre les constipés de la langue: "Moi qui suis moi, dit la Nanna, je parle comme bon me semble, sans me gonfler les joues en cachant de la saumure (...). Les mots sont des mots et non des confitures". La liberté sociale passe d'abord par la liberté de la langue: telle est sans doute la leçon de ce traité de putanisme.
Quelque faiblesse, malgré tout: la décision pamphlétaire prenant le pas, on aurait souhaité que les conseils de la Nanna fussent moins étendus.

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roman de science-fiction de qualité, structure romanesque complexe et inventive, pas de poncifs marqués malgré un féminisme affirmé   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Robert Laffont L'Autre Moitié de l'Homme - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour -1/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : roman de science-fiction de qualité, structure romanesque complexe et inventive, pas de poncifs marqués malgré un féminisme affirmé
les moins : la structure du roman peut dérouter le lecteur inattentif, le féminisme et le lesbianisme peuvent déranger, la violence des situations est rude et peut choquer aussi bien les lecteurs que les lectrices

Née en 1937, Joanna Russ est un important écrivain de science-fiction, qui s'est engagée dans des mouvements féministes radicaux.

"The Female Man" (1975), très mal traduit "l'Autre Moitié de l'Homme" par Henry-Luc Planchat, en 1977 pour les éditions Laffont, dans la très bonne collection dirigée par Gérard Klein, "Ailleurs et Demain",  décrit un ensemble de mondes probables, envisageant diverses relations entre hommes et femmes.

Le roman repose sur une structure complexe, mettant en oeuvre 4 univers possibles, autour de 4 personnages féminins, dont le prénom commence par J - les "4 J": Janet, Jeannine, Joanna, et Jael.

Janet Evason, une femme assez stupide, vit sur la planète Lointemps, planète sans hommes: ceux-ci ont tous disparu à la suite d'une Catastrophe, et seules les femmes ont survécu, se reproduisant entre elles. Lors d'un voyage dans le passé, Janet se rend sur la Terre en 1969, et y fait la rencontre de Jeannine.
Jeannine vit dans un monde dans lequel la seconde guerre mondiale n'a jamais eu lieu; monde désespéré, où elle rêve de mariage avec un homme que finalement elle n'aime pas.
L'une et l'autre rencontrent Joanna, dont l'univers se situe également en 1969, mais dans une année 1969 où la Guerre a eu lieu: Joanna vit toutes les contradictions de la femme, refusant les oppositions sur lesquelles la société est fondée: "je ne suis pas une femme; je suis un homme"; il n'y a "qu'un seul moyen de posséder ce que nous désirons, c'est de le devenir": devenir un homme, a "female man".

Les trois femmes finissent par rencontrer la terrifiante et invisible Jael (Alice Reasoner, Alice-Jael), la femme sans nom, dont le bout des doigts est cancereux, et qui vit dans un futur où hommes et femmes sont en guerre perpétuelle; "je suis une fanatique", déclare-t-elle, devant Manland (le monde des hommes) et Womanland (le monde des femmes), prête à tuer.

La dernière partie du livre est d'une rare violence verbale. La réalité de la sexualité de l'homme est mise à nu: baiser pour violer, dominer, parce que la femme est réduite à la menstruation et à la grossesse. En même temps, les hommes de Manland sont devenus impuissants, ignorants qu'ils sont de ce à quoi ressemble un vagin, un vrai vagin, n'ayant plus jamais "baisé" que des "transformés" et des "castrés". Ils sont prêts à proposer aux femmes de Womanland l'égalité: celles qui voudront pourront bien sûr choisir de rester femmes au foyer, ou travailler, si elles le veulent, disent-ils.
Mais qu'importe l'égalité, selon les femmes, l'égalité sera toujours l'égalité pour les putains, celles qui ont un vagin, par où ça saigne et ça fait des enfants. La guerre seule vaut.

Ce roman ne laissera assurément pas indifférent.
Il pourra ne pas plaire, et même être désagréable. Je pense qu'un homme ne peut pas ne pas se sentir mal à l'aise face aux conjectures de Joanna Russ qui le raye de la carte et le réduit à quelques grossiers coups de crayons - une "b...", ainsi qu'elle écrit. En même temps, il ne pourra pas ne pas être intéressé aussi.
Il en va de même pour une femme qui n'est ni féministe, ni lesbienne (c'est mon cas). Je dois dire que certains passages un peu rudes m'ont même fait rire, comme si ma sexualité parfois offensée (dans son histoire ancienne - l'histoire des femmes à quelque époque -, et non dans mon histoire autobiographique) prenait quelque revanche. Ainsi quand la bagarreuse Joanna se retient de donner des coups de poings à ses interlocuteurs imbéciles, je repensais à quelques scènes où, jadis, j'avais eu (j'aurais eu? dans un improbable univers...), moi-aussi, bien envie de donner quelques "poings dans le nez", pour parler avec le Petit Nicolas.
Les scènes d'amour sont assez soft, et se réduisent à quelques mots; il n'y a pas de plaisir pris à ces descriptions (par l'écrivain même); c'est plutôt un roman désespéré et brutal qu'un roman sapphique et érotique.
Il n'y a guère de paix non plus dans les amours féminines. A l'exception du viol qui, entre femmes, n'existe pas - c'est là le point qui, selon Joanna Russ, est décisif. Il n'y a pas de viol sur Lointemps. Mais il n'y a pas beaucoup d'amour.

Et pour le reste, ça explose. En tout. Partout.

Quant aux poncifs féministes, il est vrai qu'il y en a (essentiellement, à le lire aujourd'hui, d'ailleurs, je pense), et que certains sont quelque peu à côté de ma sensibilité: mais j'ai particulièrement apprécié que Joanna Russ (dont le roman est tout de même écrit en 1975) consacre un très court chapitre au fait qu'on puisse accuser son roman de radotages féministes (chapitre III, 7eme partie); c'est assez joliment fait, et ici aussi, d'une rare violence.

Bref, je n'ai sans doute rien de commun, quant à la sensibilité, avec Joanna Russ, mais ce livre est un livre important, qui restera non seulement dans l'histoire de la science-fiction, mais encore dans l'histoire du roman.

A découvrir.

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NB: je n'ai volontairement pas mis de note pour la rubrique "scènes d'amour"; il n'y a pratiquement pas de scènes entre femmes, ou entre hommes et femmes; celles-ci et celles-là sont à peine ébauchées (c'est pourquoi je les ai caractérisées de "soft"), et ne font pas proprement l'objet du roman. Mais pour en dire quelques mots cependant, elles tiennent assez souvent en des termes précisément choisis, et violents, aussi bien lorsqu'il s'agit de décrire les relations féminines que les relations entre sexes opposés. La sexualité est, dans l'ensemble, vécue comme une guerre; l'amour est absent, les "sentiments" n'existent pas. Même la répétititon de l'hypocoristique "chérie" que les femmes s'adressent lorsqu'elles "copulent" officiellement ensemble n'a rien de très amoureux; il s'agit plus d'une marque d'appropriation que d'un véritable mot d'amour.

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Texte clairement politique et satirique, qui donne une lumière nouvelle sur l'ensemble des Dialogues   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Allia La Ruffianerie - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 1/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 3/4
Les plus : Texte clairement politique et satirique, qui donne une lumière nouvelle sur l'ensemble des Dialogues
les moins : Un peu long

Une présentation de l'édition est proposée ici: ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=4468 . Merci de bien vouloir vous y reporter.
La Ruffianerie clôt les Dialogues de l'Arétin.

Voici notre dernière journée.

L'argument
Couramment employé du 16eme siècle au 18eme siècle, le terme "ruffianerie" vient de rufien, ruffian (14eme siècle): homme débauché vivant avec des femmes de mauvaise vie, ou en procurant aux libertins. D'après Guiraud, le mot proviendrait de rofe: "crasse", "saleté"; d'après Littré, reprenant Diez: de ruf, radical germanique signifiant "teigne", "rogne".
La ruffianerie désigne ici les rapports entre prostituées et maquerelles.

Les personnages sont la Nanna, la Pippa (fille de la Nanna), une nourrice, une commère; cette dernière raconte à la nourrice le métier de maquerelle.
La ruffianerie demande plus d'adresse, plus de science, que la putanerie; la ruffiane tient du médecin, du renard, de l'araignée. Elle sait être patiente, menteuse, obstinée. Elle ensorcelle, utilise des remèdes pour changer l'haleine, répare dents abîmées, tétons avachis, connaît l'état du ciel, s'occupe des baptêmes, des noces, des accouchements, des décès, use de potions, dit la bonne aventure: "elle charme les plaies, cueille des herbes, conjure les esprits, arrache les dents aux morts, déchausse les pendus, ensorcelle des cartes, noue les étoiles, dénoue les planètes et parfois reçoit une bonne volée de coups de bâtons"!
Elle jouit aussi, au sens le plus strict, des bons tours qu'elle joue aux putains et aux hommes: elle est la trahison même.

Avis
Je n'avais pas voulu répondre d'emblée à une question que posait Cucurbita sur l'intention générale du texte - celle-ci n'apparaissait pas d'abord pleinement. Le dernier dialogue, en revanche, est clair: si la première partie pouvait faire songer à un texte érotique, les dialogues suivants affichent une intention polémique. La société italienne est dépeinte avec cruauté, le sexe y est occasion d'insulte.
Il s'agit d'un pamphlet politique.
La lecture de la Ruffianerie m'a laissé quelque doute sur le statut de la Vie des Courtisanes: si le comportement dégoûtant des ruffianes n'est légitimé par rien, à la différence du comportement des courtisanes, on n'en a pas moins affaire à un milieu où tout fonctionne en miroir - ruffianes, prostituées, clients; d'un sens, la vie de la maquerelle est la vérité de ce monde, et ce par où le putanisme avait été, aux dialogues précédents, sauvé, apparaît soudain abaissé, et la femme avilie. La manière dont la Nanna et la Pippa écorchaient la langue, leur façon de parler comme un charretier, qui semblait d'abord expression de révolte, rappelle soudain leur origine sociale: oui, la Pippa, comme dit l'Arétin, ne sait pas lire; oui, il ne sied pas à une dame de dire des mots obscènes.

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je cherche, je cherche...   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Recueils de nouvelles - Produit : Blanche Jouissances de femmes - 2 Avis par estrella F 274

  
Style, qualité d'écriture 1/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 0/4
Note Générale 0/4
Les plus : je cherche, je cherche...
les moins : beaucoup: le style d'écriture, j'ai mis passable pour ne pas être trop méchante mais c'est passable qui tire sur le mauvais, et surtout, vive l'homme-objet...

bon alors pour commencer je n'ai pas du tout aimé les premières nouvelles, du coup, je n'ai pas lu les autres.
à la première je me suis dit "c'est juste celle ci qui n'est pas bien" à la deuxième j'ai dit "bon aller ça va s'arranger" à la troisième "euh... c'est quand que ça s'arrange?" à la quatrième "bon aller ça suffit, j'ai assez perdu mon temps"

les deux reproches principaux sont: c'est mal écrit. on sent que ce n'est pas travaillé. ce sont des gens qui crayonnent un peu, on leur dit que c'est pas mal alors ils publient et comme ç'est du sexe, ça se vend. mais on sent que l'effort de relecture et de correction n'est pas fait comme il faudrait pour que ce soit bien. si je peux me permettre, c'est le genre de bouquins qui reflète la pauvreté littéraire des best-sellers du XXIème siècle.
deuxième point négatif: l'homme-objet. je tâche au quotidien de me battre contre la femme-objet, ce n'est pas pour renverser les rôles.

bien. ceci dit, essayons tout de même de faire une critique juste et littéraire de ce livre. les situations sont assez originales c'est vrai, mais un peu "froides" dans la manière dont elles sont décrites, sans sentiments, sans interactions avec les autres personnages qui sont réduits à l'état de figurants vaguement esquissés. de plus, elles ne sont pas amenées, elles tombent comme un cheveu sur la soupe. pas de passé, pas de futur, pas d'ancrage social, pas de vie, juste une petite branlette, un orgasme et point barre.

voilà, rien de bien mirobolant. je ne le conseille pas du tout.

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étrangement déroutant   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Blanche L'attendrisseur - 1 Avis par StephB F 1999

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : étrangement déroutant
les moins : scènes qui peuvent paraître répétitives

J'avais peine à concevoir que l'on pût écrire un roman entier sur un thème comme celui de la fessée. Mais que peut-il se passer dans un livre pareil ? Y a-t-il un récit, est-ce cohérent ou est-ce que ce ne sont que fessées à répétitions ?
Pire ! Jacques Serguine n'a pas écrit UN livre sur la fessée, mais DEUX : L'attendrisseur n'est que la suite -qui peut se lire indépendamment, heureusement pour moi qui l'ignorais, d'un autre roman, L'été des jeunes filles. Et même trois, si j'en crois la quatrième de couverture où J. Serguine est dit l'auteur d'un Eloge de la fessée.

Ce roman met en scène un personnage masculin, Jacques, narrateur à ses heures, et disparaissant complétement du récit à d'autres, mais surtout tout un groupe de femmes : femmes mûres, mères d'autres femmes-filles de 13 ou 17 ans appelées "bébés" car pas encore dégrossies, ayant le charme et le potelé des enfants et la grâce sous-jacente de la jeune fille, et jeunes femmes menant le jeu.
De quel jeu s'agit-il ? de la fessée bien entendu.

Après avoir vu Jacques administrer une fessée à sa compagne, deux protagonistes, ébranlées par la scène, vont expérimenter la fessée sur autrui et sur elles-mêmes.
Jeu d'amitié, jeu d'amour entre ces femmes et ces filles dans l'ambiance estivale du bord de plage. Bouleversantes vacances où les expériences se succèdent : les fessées, les cunnilingus, le trouble de se mettre nue devant une autre, les lavements (si !), les baisers d'amies-amantes, la camaraderie bon enfant, l'humiliation...

Avant de lire ce roman, j'avais picoré un passage pour me faire une première opinion. Celle-ci était négative : des femmes qui se tondent les poils pubiens et s'appellent mutuellement "bébé", cela n'avait rien de bien intéressant. Je me trompais.

Hormis ces appelations "bébé Jennifer", "bébé une telle", qui m'ont momentanément agacée -mais momentanément seulement, j'en ai vit pris l'habitude et le terme de "bébé" s'impose pour le roman lui-même-, j'ai été plutôt surprise de la réussite de ce récit.

Le livre ne m'a pas lassée malgré la répétition des fessées et, moi qui suis habituellement très mal à l'aise face à l'homosexualité féminine, je me suis laissée aller à trouver un certain nombre de passages excitants -tant et si bien que je compte en faire lecture à mon mari.
Ce roman n'est à mon sens pas un chef d'oeuvre de la littérature, mais il s'agit d'un roman agréable à lire qui a de plus le curieux effet d'avoir mis à mal mes a priori.

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