Les meilleurs avis sur les Littérature érotique



Humour, imaginaire débordant et provocateur, noms des personnages : délirants (aussi dans la traduction italienne !)   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : City Lights Italia Les Rouilles encagées. Les Couilles enragées - Le ruggini ingabbiate. I coglioni arrabbiati - 3 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Humour, imaginaire débordant et provocateur, noms des personnages : délirants (aussi dans la traduction italienne !)
les moins : allusions un peu difficiles à déchiffrer pour quelqu’un pas trop familier avec l’univers des catholiques pratiquants.

Cette œuvre je l’ai découverte ici, dans la liste des titres proposés par le Club des Sens. C’est la contrepèterie dans le titre qui m’a aimantée : j’adore les jeux des mots. J'ai lu le texte disponible en pdf sur le net: je l'ai imprimé et ensuite relié et cela a donné un discret bouquin prêt à feuilleter  pour incendier un peu nos fantasmes.

D’abord, ce petit texte est un allégorie, surréaliste qui plus est. Alors rien ne doit surprendre. C'est l'âge du chien andalou, du pain anthropomorphique et de l'anthologie de l'humour noir...
On a du mal à coller un nom précis sur cette courte œuvre : il y a des traits spécifiques du conte. C’est aussi une fantaisie. Une partie de jeu de « cadavre exquis ». Un collage. Une farce. En tout cas, le texte ne concède pas la moindre miette d’ennui.

C’est une lecture-farandole d’une obscénité si épurée qu’elle frôle la candeur. Elle absorbe le lecteur et lui fait tourner la tête et vibrer ce qu’il y a de plus intime. L’indécence est dépeinte jusqu’au paroxysme et on s’en amuse. C’est un texte qui chatouille. Et on sourie tout en se laissant emporter par le récit. L’impression est de fluidité : les images coulent avec la même abondance que les secrétions. Et on s’amuse comme un enfant à imaginer cette mosaïque des détails délurés. L’excitation de l’imagination est aussi forte et constante que la rage dans les bourses.

Cela aide de lire le texte en compagnie d’un ancien enfant de chœur qui a son quota de participations aux processions, vous vous régalerez en l’observant « reconnaître » les chants et prières et en l’écoutent vous réciter la version « originale ». Instructif.
(Décidemment, pornographie, blasphème, facile à imaginer que l’Église « was not amused ». Censure pour M. Peret !)


Une parenthèse « traductions ».
La traduction italienne a le même effet et je pense que le vocabulaire dont on se munie au moyen de cette lecture est un bagage qui peut se révéler aussi utile qu’un gilet, une carte bleue, un parapluie ou un guide de conversation lors d’un voyage en Italie.
L’introduction mentionne aussi les autres traductions des « rouilles encagées », dont celle qui a incité mon intérêt est l'allemande : par rapport aux autres traductions qui ont sacrifié l’aventure des mots au désir de livrer une version fidèle de l’original français, celle allemande a osé (et selon moi, réussi) d'aller plus loin et jouer : le titre allemand est « Die tollhütigen Oden », c.à.d. « Les Odes aux chapeaux fous » (couilles enragées : tollwütige Hoden)
(Quoi que celle anglaise aurait pu tenter aussi ! Qui cherche dans les « bad malls » finit par trouver les « mad balls ».)

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style, récit à double voix, personnage qui se livre par touches, récit d'une évolution qui se fait dans l'incertitude   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Blanche Double vie - 1 Avis par StephB F 1999

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : style, récit à double voix, personnage qui se livre par touches, récit d'une évolution qui se fait dans l'incertitude
les moins : aucun

Me revient la réflexion d'Antoine à l'origine, je crois, de mon envie d'écrire : « Je suis passé d'une sexualité fantasmée à une sexualité en groupe, avec des corps sans nom et sans histoire. Pour arriver à rencontrer quelqu'un et enfin m'assumer.
(p.62)

Antoine vit d'expédients, fuit sa vie rangée. Sa sexualité est ailleurs : dans ses fantasmes qui l'étouffent au point qu'il lui faut les réaliser, dans la proximité d'autres corps sans identité dans des boîtes échangistes. Jusqu'à la découverte du désir d'un être humain particulier, d'une femme avec sa vie, son vécu. C'est alors que tout éclate, qu'Antoine comprend que sa double vie n'a plus lieu d'être. Il fait alors le récit de cette découverte et de ses doutes à une femme qui décide de narrer cette vie, non pas avec ses mots à lui mais avec sa propre sensibilité et sa propre interprétation.

Double vie est un excellent roman. Progressant par touches, il dessine le portrait d'un homme pris dans les incertitudes de sa sexualité, qui découvre une part de féminité et renaît de cette découverte.
_____

Ce roman m'a beaucoup plu. J'aime particulièrement la reconstitution d'un individu tel qu'il se décrit mais aussi tel qu'il peut apparaître aux yeux d'autrui, avec des défauts que la femme écrivain formule. Un homme vu à travers un prisme, l'auteur et le lecteur en étant d'autres...

J'aime aussi le fait que cet être soit hésitant, que rien ne soit tranché, définitivement bon ou mauvais. Je n'aime pas tout ce qui est manichéen de manière générale.

Le croisement de deux récits, celui de l'homme fait à la femme qui écoute, celui de la femme en train d'écrire, permet des coupures intéressantes car elles ne délivrent pas en un bloc le personnage mais l'interroge, le construit. Hésitations dans la formulation, répétitions font partie du jeu.

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certains jeux de mots, humour   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Flammarion A la feuille de rose, maison turque - 1 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 2/4
Les plus : certains jeux de mots, humour
les moins : certains jeux de mots sont un peu puérils

Cette œuvre de Maupassant est une découverte relativement récente pour moi. J'ai appris de son existence il y a un an lorsque je consultais un dictionnaire de termes érotiques: l'article dédié au nom poétique d'une caresse assez décadente mentionne cette petite pièce "absolument lubrique", comme le dit l'auteur-même.

L'intrigue est simple: Léon, amoureux de Mme Beauflanquet, épouse du maire de Conville, arrange avec Miché, patron d'une maison close sur Paris, un plan qui lui permettrait de gouter de près aux charmes de Mme Beauflanquet. Celle-ci arrive avec son mari à Paris où ils seront logés, sur recommandation de Léon, à la Maison Turque, ou réside, selon Miché, l'ambassadeur de la Turquie avec son harem!
Et bien, le séjour sera très instructif sur niveau mœurs pour ce couple tranquille et boniface!

Il en résultent - inévitablement - des quiproquos:

RAPHAËLE
[...] Tiens une nouvelle (Madame Beauflanquet la salue) As-tu fini tes manières !
MADAME BEAUFLANQUET
Mesdames, j'avais beaucoup entendu parler de l'intérieur des harems, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'en visiter.
RAPHAËLE
Ah ! c'est la première fois que vous entrez dans une maison.
MADAME BEAUFLANQUET
Turque... oui. Madame.
[…]
RAPHAËLE
Vous avez fait toutes les positions ?
MADAME BEAUFLANQUET
Non, Monsieur Beauflanquet n'en a jamais changé.
RAPHAËLE
Qui ça Beauflanquet ? Connais pas ce maquereau-là.
MADAME BEAUFLANQUET
Maquereau. Ce doit être un titre turc.
RAPHAËLE
Faites-vous bien feuille de rose ?
MADAME BEAUFLANQUET
Feuille de rose ! (à part) ah oui des confitures de Turquie (haut) je n'en ai jamais mangé.
(Les femmes se mettent à rire)

Achevée la lecture, j'ai eu l'impression d'avoir lu un texte très leste, qui a activé plutôt mes zygomatiques que mon pubo-coccygien.
Sans entrer en tout détail - il s'agit d'indications scenographiques, qui sont complétés par la interprétation, gestes et mimiques des acteurs - l'auteur laisse à l'imagination du lecteur le devoir de colorer les images que son texte esquisse.

C'est un échantillon du ton qui règne au long de toute la pièce: le rythme est très alerte, les scènes se succèdent à pas vif, les dialogues sont très proche du langage parlé, les reparties ping-ponguant d'un personnage à l'autre.
Certains dialogues sont d'un humour que j'estime assez douteux (ben, des gamins de 5 ans s'esclafferaient peut être devant les balbuties du vidangeur :
Faire aller les gens... gens comme ça. Si c’est pas à faire pi... pi... pitié.

Mais bon, la pièce ne s’adresse pas aux gamins d'école maternelle! )

Divertissant, léger, plutôt pornographique qu'érotique. Et comme il s'agit d'un texte sous forme de scénario, il est surement plus efficace si interprété lors d'une soirée très conviviale dans un groupe d'amis! :)

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belle écriture, scènes érotiques entrainantes   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Jean-Claude Gawsewitch Le rideau levé ou L'éducation de Laure - 1 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : belle écriture, scènes érotiques entrainantes
les moins : le coté bourrage de crane de l'éducation reçue par la héroïne

Le rideau levé ou L'éducation de Laure fut longtemps attribuée à la plume de Mirabeau. Cet ouvrage fait partie de son recueil Erotika biblion.

Dans le Dictionnaire des ouvres érotiques, on apprend pourtant :

Roman publié anonymement en 1786. Longtemps attribué au comte de Mirabeau, il a pour auteur le marquis de Sentilly, gentilhomme bas-normand. (op. cit., p. 422)


Sophie se rend au couvent pour visiter sa sœur Eugénie. Dans un coffre aux effets personnels elle trouvera une ample lettre de la part de l’amie très intime d'Eugénie, Laure. Dans cette lettre, Laure étale son parcours sexuel et sentimental. Son mentor soigneux n’est autre que son père. Père officiel, car Laure est « enfant d’amour ».

L’écriture m’a semblé tout à fait ravissante : les scènes érotiques, un peu répétitives comme style de narration, sont assez riches en diversité comme pratiques.
Le lecteur est témoin d’une variété considérable de expériences. C’est bien délure.
Les descriptions sont sous l’ascendant des lieux communs, bien qu’ils soient différents par rapport à ceux qui enflamment l’imaginaire contemporain. Ils sont, néanmoins, efficaces.

J'ai également apprécié que l'auteur n'ait pas abjuré la religion de la gourmandise: un des motifs des romans érotiques de l'époque sont les mets et boissons qui ont une place toute aussi importante que les charmes des amants.

Le terme « éducation » se justifie, dans mon opinion, dans des passages qui exposent avec luxe de détails la nécessité et la méthode de contraception, du « dosage de la passion », de l’importance de la sexualité pour la santé.

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tableau assez cynique mais riche en détails sur les mœurs, humour   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : La Musardine Ma conversion ou le Libertin de qualité - 1 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 3/4
Les plus : tableau assez cynique mais riche en détails sur les mœurs, humour
les moins : le rythme trop alerte!

Ma Conversion ou le libertin de qualité est un texte qui respire l’hardiesse.
Ecrit vers 1780 lors de l’emprisonnement de l’auteur  dans le donjon de Vincennes, ce texte fut oublié pour la première fois en 1783.

Pourquoi hardiesse ?
Parce que l’ouvrage est sous l’ascendant de « oser » : l’auteur ose de proposer un gigolo comme protagoniste. Il ose placer la vénalité au rang de religion.

à présent, la vertu rentre dans mon coeur ; je ne veux plus foutre que pour de l'argent ;

sont les mots que marquent la conversion.

Son héros brave tout pourvu que ses clientes remplissent ses bourses royalement. Il ose de frôler les confins du cynisme et ose poursuivre sa voie au même rythme et avec la même motivation.
Les autres personnages ont leurs petites audaces, plus ou moins risibles, blâmables ou touchantes.

Mirabeau a un style peut être pas assez fignolé, mais très vif, imposant et truculent.
L’humour n’y manque pas : situations et personnages (notamment les clientes !) arrivent a arracher un sourire (parfois incontrollablement malicieux !). Certaines scènes, si racontées par d’autres plumes, auraient été difficiles à parcourir… Alors que Mirabeau ajoute toujours un trait narquois éloignant le lecteur du point ou l’embarras aurait pris le relais.
L’histoire a un tempo si alerte que l’on ne se rend même pas compte que l’on est arrivé a la fin !

Les scènes se succèdent rapidement, notre héros aime voyager et diversifier la clientèle. Aristocratie, galettardes, opéra, couvents sont passés en revue.
C’est un artifice très commode pour l’auteur de peindre la corrpution dont aucune couche sociale et region ne sont exemptes. Pourtant, loin de Mirabeau de faire son moralisateur. Par contre, il fait preuve d’un indéniable talent de caricaturiste.

Toutefois, je ne lui reconnais que des très moyennes inclinations de « baptiseur » : les noms de ses personnages sont aussi plaisants qu’une aire de Mozart chantée par Florence Foster Jenkins (pour qui connaît !).
Apres avoir côtoyé Mme de Vit-au-Conas, Mlle Branlinos ou Euterpe De l’Hermitage, trouver une… Julie ou une Violette c’est si inattendu, que l’on s’interroge sur l’imagination de l’auteur.
A propos, le protagoniste, c’est Con-Désiros.

Le héros est animé par l'avidité, l'argent est un moyen, mais pas une fin en soi. En fait, il aime l'amour physique. Mais gagner son existence impose un métier, alors il décide de joindre l'utile à l'agréable.
Immunisé contre les principes, dénoué de toute morale, anathématisant émotions et sensations quand cela sert sa cause, le protagoniste traverse l’existence avec intensité et une surprenante capacité de s’adapter à tout.
L’amour ne l’évite pas. Il est même heureux en deux occasions. Il aime avec la même ardeur qu’il investit dans son « métier ».
En conclusion, une conversion sincère, définitive et pieusement et indéfectiblement pratiquée.

Quant à moi, j’ose trouver très sympathique ce texte ouvertement impudique!

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écriture élégante, humour du langage et des situations, illustrations, notes explicatives à la fin de l'ouvrage, présentation d'une partie de la société pas trop souvent traité sous cet angle    
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Philippe Picquier Tout pour l'amour - 1 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : écriture élégante, humour du langage et des situations, illustrations, notes explicatives à la fin de l'ouvrage, présentation d'une partie de la société pas trop souvent traité sous cet angle
les moins : la morale de certains contes!

Apres avoir connu le bas monde moyennant le roman Rouge au gynécée et le haut monde avec Nuages et pluie au palais des Han, j’ai pu avoir un petit aperçu de la classe moyenne de la Chine du XVIIe siècle. Ce que j’ai fait à l’aide du livre Tout pour l’amour.

Tout pour l’amour est en fait un recueil d’histoires galantes. Les 12 histoires contenues dans volume présent font partie d’un recueil qui rassemblait 14 textes. Les autres deux furent incluses dans un autre volume, paru en 1987 chez Gallimard : Le poisson de jade et l’épingle au phénix.

Ce livre m’a vraiment délectée. Les contes sont de longueur variable et, selon André Levy, l’éditeur du volume, elles sont œuvre d’une même plume.

Le style est alerte, le dialogue des personnages sert autant à les connaître que les descriptions mêmes.
Concernant le style, c'est effectivement hasardé, étant donné qu'il s'agit d'une traduction, mais le langage est vraiment très soigné!
Chaque histoire commence par un poème, suivi d’une glose et finit avec une petite morale.
La morale est un condensé de la pensée et éthique chinoise et on en est édifié.

Le volume est illustré : chaque conte est précédé par un image très explicite, en blanc et noir.

Les protagonistes appartiennent à diverses catégories sociales et professionnelles qui forment la classe moyenne : petits latifundiaires, commerçants, artisans, qui sont accompagnés d’une ribambelle de présences plus ou moins marginales : beaux-frères traîne-savates, coquins désœuvrés, moines libertins…
Quant aux femmes, elles sont belles, et parfois on laisse l’impression que dans ce milieu, une beauté trop grande est plutôt un fardeau qu’un vrai plaisir, car la beauté peut être source de ennuis.
Une présence que l’on apprend à aimer ou détester : l’entremetteuse, une véritable institution de cette culture!

Ceci donne des contours à ce que je nommerai le mérite majeur de ce recueil : il est une belle preuve que bonheurs, malheurs, passions ne sont ni prérogative, ni marque distinctive d’une couche sociale, qu’elles sont des ressorts qui animent les cœurs et mettent le monde en marche.
Le titre est donc bien choisi : tous les éléments à sa disposition sauront être agencés par le génie humain, car on est prêt à tout pour l’amour.

A lire… parce que les contes font toujours plaisir ! Qui a aimé le Décaméron du Boccace, ne sera pas déçu! :)

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des fous rires avec quelques conseils!   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Librio Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation - 5 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 3/4
Les plus : des fous rires avec quelques conseils!
les moins : réclame une solide dose d'humour et la connaissance du contexte de l'étiquette de l'époque de la rédaction de ce manuel

Découvert grâce à l'avis de StephB, cet opuscule osé fut tout de suite signalé à partner in crime qui en a déniché la version sur la toile. J'ai imprimé, relié et lu et relu.

Mes premières réactions furent celles de StephB: éclater de rire. Parce que c'est amusant.
Par exemple:

Ne racontez à personne que mademoiselle votre soeur met son traversin entre ses cuisses, se frotte contre lui et l'appelle Gaston.

Et une au parfum "Felix Fauré":
Si monsieur le Président de la République venait à mourir subitement pendant que vous tétez son foutre, vous pouvez raconter l'histoire à tout le monde : on ne vous poursuivra pas. Il y a des précédents.

Certes, c'est daté: ce manuel a tout de même plus de 80 ans. Années de la vitesse et des changements radicaux en manière de penser, d'agir, de se vêtir... nous en séparent.
Faire la lecture de ce bouquin sans faire un minimum d'effort de se transporter mentalement dans les folles années 1920 c'est comme danser un menuet sur les morceaux de Fatal Bazooka.

Je pense que c'est pour cette raison que je trouve ces maximes amusantes: les conseils sont détournés et l'inattendu hilarant s'entremêle de l'outrageux.
C'est parfois un peu comme les aphorismes d'Oscar Wilde quoi que... la seule élégance que je pourrais consentir à Louÿs c'est celle de sa splendide calligraphie, que j'imagine facilement ornant le manuscrit original du manuel.

Le contenu est très leste et le style est, comme le remarque StephB, pédagogique, ce qui renforce le ton très satyrique de ce recommandations qui se veulent aussi bienveillantes que leur version "sage".

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Bien écrit, original, ludique   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket Derrière la porte - 1 Avis par Marii F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Bien écrit, original, ludique
les moins : J'en vois pas!

Je vais me lancer dans un exercice un peu périlleux : donner mon avis sur un livre que je n’ai pas eu entre les mains depuis des années ! Quand je l’ai vu en parcourant ma liste, plein de souvenirs sont revenus à ma mémoire. J’ai acheté ce livre, il n’y a pas loin d’une vingtaine d’années, à l’époque de mes premières lectures douteuses, alors qu’il figurait au catalogue d’un célèbre club de livres. Heureusement que mes parents se contentaient de payer sans s’inquiéter de ce que je commandais, ils seraient devenus fous ! Bref, passons…

Ceux qui ont grandi dans les années 80 se rappellent certainement de ces livres « Une aventure dont vous êtes le héros ». Ils étaient divisés en courts chapitres à la fin de chacun desquels le lecteur avait le choix entre plusieurs options. Chaque option renvoyait à un nouveau chapitre dans lequel le héros soit progressait dans sa quête soit se faisait éliminer, de façon souvent assez cruelle. Il fallait parfois des jours pour mener la quête à bien. C’est exactement le principe de ces livres qu’Alina Reyes a utilisé dans Derrière la porte, en corsant encore les choses puisque l’ouvrage pour se lire dans les 2 sens : un côté pour les hommes, un pour les femmes.

Un court chapitre introductif amène un homme et une femme à rentrer dans un cirque dans lequel ils vont vivre des aventures érotiques. Chaque chapitre correspond à une rencontre ou d’une situation. Le but à atteindre est que l’homme et la femme se rencontrent. Les chapitres sont très variés et illustrent toutes sortes de fantasmes, classiques ou plus originaux. Ca va du très soft et même assez romantique jusqu’à certains chapitres vraiment chauds. Je me souviens par exemple qu’un épisode implique le marsupilami, un autre toute une caserne de pompiers, et, du côté des hommes, je me souviens d’une joueuse de tennis amatrice de fessée. Aline Reyes semble avoir anticipé la curiosité de ses lecteurs car on ne peut comprendre complètement les circonstances dans lesquelles l’homme et la femme se croisent qu’en lisant les deux parties. Par ailleurs, si certains chapitres diffèrent complètement entre le côté homme et le côté femme, d’autres se répondent ou sont, dans une certaine mesure, parallèles. Il serait donc dommage de se limiter à un seul sens.

Bien sûr le nombre des chapitres n’est pas infini, mais il faut un certain temps pour tester toutes les options jusqu’à parvenir au bout de la quête. Donc il occupe le lecteur beaucoup plus longtemps qu’un livre classique.

J’ai adoré ce livre : il est original, ludique, l’écriture est agréable, il y en a pour tous les goûts et, à l’époque, il m’avait permis d’apprendre pas mal de choses sur moi. C’est dit : la prochaine fois que je rends visite à mes parents, j’en profite pour le rapatrier discrètement chez moi. :-)

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reussite de la mis en scene et la presentation somptueuse et sulfureuse d'un évènement assez commun, tres belle ecriture,    
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Mille et une Nuits Point de lendemain - 1 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : reussite de la mis en scene et la presentation somptueuse et sulfureuse d'un évènement assez commun, tres belle ecriture,
les moins : je n'y vois aucun (mais Denon sait voiler la vue! )

Je ne pense pas être la seule qui a pris connaissance de ce petit joyau littéraire grâce au roman La Lenteur de Milan Kundera.
Ce charmant conte imprégné de l'hédonisme du XVIIIe siècle fut écrit en 1777. En 1812 Vivant Denon réécrit le texte, en y opérant quelques modifications. La beauté séduisante de cette seconde version n'en est pas moindre, même si un brin différente...

La lecture de ce court récit est un véritable délice.
Aucun obstacle lorsque les mots nous transportent aux cotes du narrateur, un jeune homme de vingt ans (dans la seconde version, 25 ans dans la première) parcourt une fantastique aventure nocturne.
Notre jeune homme n'est pas instruit sur ce qui aura lieu dans cette magique nuit d'été. Et l'entier évènement ne lui révèle aucune morale.
Je trouve cela tout à fait splendide: parce qu'ainsi on est presque transplanté dans la peau de ce protagoniste qui n'en est pas un.
Absorbés - comme lui -dans un voyage nocturne, sans être prévenus sur les préambules, sans être édifiés sur l'issue, on reste avec cette sérénité ineffable qui suit l'éveil du plus merveilleux des rêves.

La séduction se déploie sous l'ascendant de la suggestion, de l'allusif. Tout est devinette, la lecture en est transformée en jeu. Et on s'y prend.
Chaque étape dégage l'harmonie des éléments: les premiers attouchements rythmés par le galop des chevaux, le pavillon qui ceint les corps s'entrelaçant lors des baisers fougueux...

Tout se confondit dans les ténèbres. La main qui voulait me repousser sentait battre mon coeur. On voulait me fuir, on retombait plus attendrie. Nos âmes se rencontraient, se multipliaient : il en naissait une de chacun de nos baisers.

Cette fougue initiale n'efface point les penchants hédonistes de l'époque, et la délectation langoureuse,  rappelle à l'ordre: il faut savourer doucement!

Tout ceci avait été un peu brusqué. Nous sentîmes notre faute. Nous reprîmes avec plus de détail ce qui nous était échappé. Trop ardent, on est moins délicat. On court à la jouissance en confondant toutes les délices qui la précèdent ; on arrache un noeud, on déchire une gaze ; partout la volupté marque sa trace, et bientôt l'idole ressemble à la victime.


Vivant Denon emploie un langage envoûtant, velouté. Sa plume est légère, raffinée. Le texte est comme un voile immatériel, il effleure sans se laisser saisir. Les personnages, leurs actions se laissent entr'apercevoir grâce aux contours qui se dessinent sous ce voile... Que c'est troublant!

En lisant Point de Lendemain, on goûte au plaisir sans aucun autre but que celui de passer un instant de plaisir. C'est un peu ça le luxe, n'est-ce pas? Et que peut-on demander de mieux à un échantillon de belles-lettres?

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humour de situation, la malice des notes de l'auteur   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Actes Sud Le Doctorat Impromptu - 2 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 1/4
Description des scènes d'amour 0/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 1/4
Les plus : humour de situation, la malice des notes de l'auteur
les moins : éléments de départ se fourvoient au long de l'histoire.

Le Doctorat Impromptu fut une lecture-caprice : le titre m’a intriguée et j’ai voulu découvrir de quoi il s’agissait.

Erosie, à la suite de trois déceptions amoureuses infligées par les hommes, qu’elle affublera du très flatteur épithète « animal barbu au menton », se retire au couvent. Elle y vit en « vestale mitigée », avec Julie, une jeune amie « [t]endrement aimée, ardemment désirée ». Elles pimentent leur intimité d’un « talisman du plaisir ».
A ses 20 ans, Erosie, sur le point de se marier avec M. de Roqueval, se déplace a Paris. L’émissaire qui la joint sur le chemin est un abbé au nom très « engageant » : Cudard. Il est accompagné par un protégé de M. de Roqueval : le jeune et très beau Solange.

Avec ces éléments, une plume réputée libertine aurait pu rédiger une histoire très prometteuse.
Les amateurs de romans libertins seront un brin déçus.
Or, le texte, soigneusement écrit, mais dans un style pompeux à l’arrière-goût douceâtre… Attributs qui manquent de séduire…

Erosie semble une petite dinde tanguant au gré des ses jouissances, Solange un benêt vicieux et Cudard est loin d’être ce séducteur détestable, mais, o, combien irrésistible!
Cudard, auquel on a confié le rôle de catalyseur de l'érotisme, s’en acquitte d’une façon qui ne fait pas rêver de lui. Du portrait que l’on s’en fait, on a presque de la compréhension qu'il soit condamné à parvenir à ses fins moyennant l'intimidation, les menaces et le chantage.
Quand une élocution raffinée, épousant esprit et culture pour braver subtilement les principes régnants aurait tellement mieux (et avantageusement) servi le but !

Les dialogues n’ont pas l’esprit qui fait le charme des entretiens des personnages de la littérature libertine : par contre, c’est bien plat.
Heureusement que le fameux trait final vient consoler le lecteur qui a eu la curiosité (le ténacité ?) d’aller au bout de cette lecture.

Les notes de l’auteur ont eu un certain charme pour moi : on est édifié dans un style un peu plus tranchant et avec une pointe de malice. Surprenant après l’échantillon offert par le texte même !
L’humour y est quand même présent : Nerciat exploite le « sans crier gare », ce qui a de l’effet.

Je reste persuadée que ce texte aurait pu être un petit joyau, sauf que la matière prime (que je persiste de considérer bonne) n’est pas tombée dans les mains du bijoutier qui aurait pu exploiter son potentiel au mieux.

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Concept original, histoire prenante, personnages envoûtants, belles illustrations, qualité d'édition exemplaire.   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Albin Michel La Correction ou La Confusion des Sens - 1 Avis par Lukkas H 1326

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Concept original, histoire prenante, personnages envoûtants, belles illustrations, qualité d'édition exemplaire.
les moins : Un manque de fantaisie dans les situations, un brin cliché, une écriture parfois trop posée.

"La Correction ou La confusion des Sens" est un livre rare, à plus d'un titre.

Toute l'histoire repose sur la découverte du journal intime d'une femme par son amant. Ainsi, l'écriture est à la première personne, écriture à laquelle s'ajoute le point de vue de l'amant qui, après avoir subtilisé le journal, rédige à son tour et entres les lignes ses propres émotions et sensations.

A ces deux lectures s'ajoutent les illustrations d'Alex Varenne, auteur particulièrement apprécié dans le domaine de la bande-dessinée érotique.
Superbes, elles soulignent avec finesse les propos des deux protagonistes, appuyant d'avantage encore l'ouvrage serti d'un noir brut.

Dès les premières lignes nous sommes plongés dans l'intimité d'un couple qui se découvre. Une exploration sans taboo de leurs désirs et fantasmes jusque dans le monde clos du sado-masochisme, synonyme d'ultime extase.
Au fil de leurs expériences, ils se dévoilent à eux-mêmes, s'acceptent, se comprennent, avec pour toile de fond une réflexion sur les rapports entre la domination et la soumission, dominant et dominé.

Un livre à délecter seul(e) ou à deux, aussi bien pour le plaisir qu'il procure que l'intérêt initiatique qu'il comporte.

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J'aime beaucoup Catherine Millet qui est un excellent auteur et qui mène la revue d'art Art Press de main de maître depuis de nombreuses années
Certes ce roman est très bien écrit (à part quelque phrases un peu trop ronflantes) plein d'une liberté dont on ne peut que se féliciter, même si on ne partage pas (tous) les goûts de la dame.   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Editions du Seuil La vie sexuelle de Catherine M. - 5 Avis par aloa F 128

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : J'aime beaucoup Catherine Millet qui est un excellent auteur et qui mène la revue d'art Art Press de main de maître depuis de nombreuses années Certes ce roman est très bien écrit (à part quelque phrases un peu trop ronflantes) plein d'une liberté dont on ne peut que se féliciter, même si on ne partage pas (tous) les goûts de la dame.
les moins : Ce qui me gêne dans ce livre où on parle très sérieusement du sexe, avec les mots justes, sans pudeur (ou sans fausse pudeur?), c'est qu'il n'est jamais question de plaisir, et en particulier de plaisir féminin, ni d'amusement. Le sexe est analysé, disséqué, méticuleusement et chirurgicalement, avec beaucoup de distance (mais aussi, par là même, de froideur).

Je ne peux m'empêcher de me poser la question : ce livre a-t-il eu autant de succès parce qu'il décrit cliniquement et sans tabou le sexe, ou bien parce qu'il est finalement très socialement correct : il rassure en décrivant une femme intelligente, libre, ouverte aux expériences certes, mais qui ne jouit pas ou tout au moins qui parle de tout sauf du plaisir. Ca m'a gâché la lecture.

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Drôle, sexy, informatif   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : HarperPerennial Diary of a Manhattan Call Girl - 1 Avis par Colline F 415

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Drôle, sexy, informatif
les moins : Aucun

J'ai adoré ce livre.

Il raconte la vie d'une call girl à Manhattan.

Avant de lire ce livre, je ne m'étais jamais réellement interrogée sur la prostitution et ses diverses formes, ni sur ce que pouvait être la vie quotidienne d'une prostituée.

J'avais plutôt l'image glauque de la femme (ou de l'homme) contrainte à exercer cette activité.

En lisant ce livre, j'ai découvert que des personnes pouvaient choisir cette voie, en faire un métier et être épanouies.

Il s'agit ici d'une call girl donc d'une femme qui exerce dans un appartement à elle, selon ses critères, qui choisit ses clients et qui agit dans des conditions (notamment sanitaires) de bonne qualité.

Dans ce contexte, ce roman m'a fait réfléchir sur la prostitution en général et sur la différence entre la prostitution forcée et la prostitution choisie en particulier.

Ce roman est fortement autobiographique. En effet, Tracy Quan est une ancienne call girl.

Elle y décrit donc la vie de tous les jours d'une femme qui pourrait être vous ou moi, qui va au sport, qui a un petit ami, des copines touchantes et qui gagne sa vie en marchandant son corps et ce qu'elle sait en faire.

Le style est agréable, l'histoire bien écrite, bien construite.

C'est un livre drôle (je me souviens notamment de ses réflexions sur la façon de prendre plusieurs douches par jour sans se laver les cheveux à chaque fois... Dit avec ses mots à elle, c'est extrêmement drôle !) et qui interpelle.
Plusieurs thèmes y sont abordés dont la prostitution (logique), la sexualité, l'amour, le mensonge, la culpabilité, l'amitié, le rapport au corps.

Et les scènes de sexe sont alléchantes.

En plus, Tracy Quan est très jolie...

Et accessible : si vous allez sur son site et que vous lui postez un mail, elle vous répondra. Gentiment de surcroît.

Enjoy.

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langage d'une puissante poésie, lecture envoûtante,
  
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : LGF - Livre de Poche Les Belles Endormies - 4 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : langage d'une puissante poésie, lecture envoûtante,
les moins : Trop sous le charme du livre pour pouvoir dépister les eventuels points faibles

Ce que j'aime davantage c'est la force de la poésie du texte. En ayant lu le texte en roumain et espagnol, je fus agréablement surprise de ressentir que le message s'insinuait et contourait toujours, que les mots le redonnaient avec une fidélité onirique... L'érotisme puise en tout élément qui sert à construire la scène. Les filles ont l'air de faire office de Béatrice a ce Dante automnal.
J'ai hâte de découvrir et me laisser séduire par la version française!

 

Roman important, écrit en un style simple et beau, qui dit la violence d'un amour   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : LGF - Livre de Poche Histoire d'O - 15 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Roman important, écrit en un style simple et beau, qui dit la violence d'un amour
les moins : Fantasmes masochistes qui peuvent ne pas plaire, et dont la portée politique me paraît plus que douteuse

Pour la description de la publication de ce volume, je me permets de renvoyer à l'avis de Eve (ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=623 - signalons juste une petite coquille dans cet excellent avis: c'est non pas Sir Stephen qui emmène d'abord O au château de Roissy, mais René, son demi-frère).

C'est avec un préjugé défavorable que j'ai entamé la lecture d'Histoire d'O. Par ce qu'on m'en avait dit, je savais que cela ne correspondrait pas à mes goûts; mais comme il n'est jamais bon de ne pas lire un livre qui a marqué son époque, j'ai voulu faire l'effort de le lire, et ne l'ai point regretté.

C'est d'abord un style que j'aime beaucoup: simple, sec - proche assez de celui de Paulhan dans le "Pont traversé", ou "Progrès en amour assez lents", par exemple (petits ouvrages qui me sont chers). Pauline Réage, alias Dominique Aury, alias Anne Desclos, applique des procédures narratives, notamment au début et à la fin du roman, qu'on pourra juger un peu vieillies, mais qui restent pleines de charme. Son usage des conjonctions de coordination est aussi séduisant: les doubles "et", surtout les doubles "mais", qui sont inhabituels en français.
Se dégage l'idée d'un arbitraire: tout aurait pu être autrement; un autre début, une autre fin; O aurait pu... O est libre... Libre d'être esclave.
De la serviture volontaire! O pourrait se révolter, O pourrait partir, mais O désire être esclave. ---> Les esclaves aiment leur maître, ils désirent leur condition d'esclave. Les marques sur le corps, la loi à laquelle O doit obéir, elle les attend avec joie.

Plusieurs lectures possibles de ce livre: une lecture linéaire; la première, celle que chacun fait d'abord. Et là, pour moi, ce fut beaucoup de difficulté à avoir tout simplement envie de continuer. Aucun plaisir, de l'ennui aussi sans doute; la ritournelle des fantasmes: château, enfermement, fouet, loi du silence, interdiction de regarder les visages des maîtres, prostitution, marquage des corps.

Du fantasme seulement? sauf que Paulhan, l'homme de l'ombre, l'homme du secret, celui qui fit partie de la Résistance et des FFI, au sein même de Gallimard lors des années les plus sombres, semble avoir entretenu, avec sa maitresse, ce type de pratique. Dès lors, les récits prennent une atmosphère assez rude.

Mais, qu'importe. C'est de tout autre chose qu'il s'agit, et dont je veux vous faire part. Au deuxième chapitre - comme un second acte, apparaît la figure froide de Sir Stephen: la structure du roman en est transformée, et rétroactivement le premier acte aussi acquiert, dès lors, une tout autre dimension.
Une seconde lecture devient non seulement possible, mais s'impose. Une violence absolue désormais se dégage - violence qui ne relève plus du fantasme, mais violence délirante. L'amour ne se dit que comme soumission, absence de soi à soi, don de soi à l'autre, mais don non-réciproque: absence délirante, un n'importe quoi, où O sombre, à quoi elle est réduite, mais réduite avec joie, guettant ici et là, quelques gestes de Sir Stephen qui trahirait quelque amour pour elle, comme un chien guette un geste d'affection de son maître.

Un texte qui ne me plaît pas, mais un grand texte - peut-être pas aussi grand que certains textes de Bataille, mais un texte dont j'ai été saisie, vraiment: par l'écriture, la violence, la beauté, le charme, alors même que l'expérience amoureuse et sexuelle dont il s'agit est à mille lieux de ce que je suis.

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Originalité de ce type de texte   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Poésies - Produit : Editinter Les Sonnets Luxurieux - 2 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : Originalité de ce type de texte
les moins : Sonnets à clé, dimension ironique et satirique pesante

L'invention de la presse people au 16 eme siècle?!

Description
Composés vers la fin de 1525, à Mantoue, ces sonnets furent imprimés in-octavo, en 1531, à Venise, dans un volume contenant divers poèmes en vers - volume aujourd'hui conservé dans la bibliothèque de Gérard Nordmann.
La première édition française, par Alcide Bonneau, en 1882, chez Isidore Liseux et ses Amis, à Paris, a été tirée à 100 exemplaires, et porte la cote Enfer 67(5), à la Bibliothèque Nationale (consultable sur Gallica2). Quant à la première édition française avec la suite complète des dessins de Giulio Romano (1492-1546) - Romano était un élève de Raphaël -, gravés par Marcantonio Raimondi, qui avaient été imprimés pour la première fois en 1524 et avaient inspiré les Sonnets Luxurieux, elle paraît en 1904, sans lieu (à Paris), et porte la cote Enfer 927.

L'édition présentée, ici, est la traduction d'Apollinaire de 1909-1910, avec en postface un article de Maupassant, intitulé "l'Arétin", et publié dans Gil Blas, le 8 décembre 1885. Traduction Apollinaire consultable sur Gallica2, tome 2, p. 189 sq.
Article Maupassant consultable sur:
http://maupassant.free.fr/ Faire une recherche par le mot clé "Arétin".

Ces sonnets sont au nombre de 16 - il y avait 16 postures de Giulio Romano à illustrer. Et ont pour caractéristique formelle d'être des sonnets à queue ou colla coda: il s'agit de sonnets terminés par un tercet dont le premier vers est un hémistiche rimant avec le dernier vers du tercet précédent.
A noter que par rapport aux postures de Romano, les Sonnets Luxurieux proposent une interprétation toute personnelle.

Avis
Comme dans les Dialogues ***, on n'a nullement affaire, dans ces poèmes, à une pornographie neutre, badine, faite pour distraire le lecteur. La visée des Sonnets Luxurieux est immédiatement politique. L'Arétin utilise l'obscénité comme une arme de pouvoir. Ironie, satire, injures, ponctuent les vers, s'adressant à des contemporains, dont nous ne connaissons plus les noms.
Ce sont des textes à clé, inintelligibles pour des non-spécialistes. Des textes qui lassent quelque peu par la répétitivité des attaques: tel membre important d'une famille de Modènes est traité de poltron; telle courtisane est, avec ses partenaires, la risée - ceux-ci étant connus pour être impuissants. L'Arétin joue avec la rumeur, se fait véhicule de celle-ci.
Ces sonnets sont des portraits sarcastiques des troubles sexuels qui hantent les puissants, ou les fameux de l'époque. L'Arétin fait oeuvre de journaliste, comme le dit Maupassant.
Il a quelque chose encore d'un "parvenu de génie". Et certains vers sont trouvés; ainsi ceux que cite Aretina dans son compte rendu (mais faut-il rappeler que la traduction d'Apollinaire n'y est sans doute pas pour rien?)

Ces polémiques de presse, ces coupures de journaux, on les croirait aujourd'hui des textes de paparazzi!

Voilà, sans doute, la force et la faiblesse: l'Arétin invente un genre avec brio - la presse people! Mais quelle presse!

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Une approche différente, de nombreuses historiettes   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Blanche Les patientes : Carnets secrets d'un psychanalyste - 1 Avis par Plume75 F 151

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Une approche différente, de nombreuses historiettes
les moins : Je n'en vois pas

Qu'en dire ?

J'ai adoré ce bouquin à tel point que j'ai depuis décidé de devenir sexologue et de reprendre les études pour 12 ans.

Un livre écrit du point de vue d'un psychologue, un genre de thèse sur les raisons du masochisme au féminin.
De nombreuses histoires/témoignages avec l'analyse psy qui va avec, mais écrite de façon légère, sans que cela bloque ou tranche la narration.
Des "personnages" auxquels on s'attache très vite.
Un regard du narrateur entre la fascination et la misogynie, sans complaisance.

Attention, certaines histoires sont difficiles et ce livre n'est pas à mettre entre les mains de personnes trop sensibles.
J'ai moi-même passé pas mal de temps à pleurer en le lisant.

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Tout   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket Le train de 5h50 - 2 Avis par Marii F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Tout
les moins : Trop court...

Ce petit récit, que je qualifierais de sensuel plutôt que d’érotique, comporte à peine 70 pages et se lit très vite…le temps de se détendre dans un bain agrémenté d’une ballistic, par exemple…

L’histoire est simple, presque banale : ça pourrait arriver à chacun d’entre nous, ou, tout du moins, chacun d’entre nous pourrait se prendre à rêver vivre une aventure similaire sans que cela semble irréaliste. Chaque lundi matin, très tôt, une femme prend le train pour Paris. Un matin d’hiver, elle trouve un homme installé dans le siège en face du sien. Elle l’a déjà croisé, lui aussi est un habitué de ce train matinal, mais, cette fois, elle le regarde différemment parce qu’il semble endormi et que regarder les hommes abandonnés dans le sommeil l’émeut. Mais, bien vite, elle se rend compte que son sommeil n’est que feint, et y voit l’amorce d’un jeu entre eux. Son imaginaire se met en marche. Bientôt leurs regards se croisent, puis le tissu d’un pantalon vient frôler le tissu d’un bas et, très vite, un pied sort d’un escarpin et entreprend l’ascension d’une jambe. C’est ainsi que tout commence entre eux.

Leurs attouchements sont limités par le cadre de leurs rencontres : un wagon qu’ils partagent avec d’autres voyageurs. Les mots qu’ils échangent sont rares et banaux. Ils ignorent tout l’un de l’autre, jusqu’à leur prénom. Néanmoins, l’auteur nous fait partager l’importance croissante que prennent ces rencontres du lundi matin, l’attente tout au long de la semaine et l’inquiétude de savoir si l’inconnu(e) du train sera là la prochaine fois. Par petites touches, Gabrielle Ciam nous les fait connaître, à mesure que tous deux s’interrogent sur ce qu’est leur vie, et sur la possibilité d’y faire une place pour l’autre.

Mais, en parallèle à la naissance des sentiments, ce que Gabrielle Ciam excelle à peindre c’est la montée du désir. Avec, en quelque sorte, peu de moyens, elle insuffle une sensualité extraordinaire dans les petits gestes et détails du quotidien. Son écriture est simple mais juste et assez poétique, elle est à la fois pudique et audacieuse, donne juste ce qu’il faut de détails et laisse notre imagination décider d’une éventuelle suite à donner à l’histoire.

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Courts récits, prix, iconographie   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Editions Philippe Picquier Vie d'une Amoureuse - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 1/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 1/4
Note Générale 1/4
Les plus : Courts récits, prix, iconographie
les moins : Peu intéressant

Présentation
Titres originaux:
Chi po zhi zhuan
Rhuyi qun zhuan
Il s'agit de deux courts récits, qu'on a traduits par:
Vie d'une amoureuse (fin XVIe siècle, anonyme);
Biographie du Prince Idoine (XVe-XVIe siècles, anonyme).

Traducteurs: Huang San, et Lionel Epstein.
Edition Picquier originale: 1991
Iconographie sans rapport avec les textes publiés.


Avis
La Vie d'une Amoureuse (littéralement, biographie d'une femme possédée) est le récit de la vie amoureuse d'une vieille femme de 70 ans qui, sans état d'âme, se tourne vers son passé. Récit plat, où il ne s'est rien passé que des coucheries. La conclusion de la vieille dame est sévère: peut-être nous invite-t-elle à même sévérité en regardant notre vie.

La Biographie du Prince Idoinechoque par son titre étrange - titre vite expliqué: la brutale et dissolue impératrice Wu Zetian, vieille femme, elle-aussi, sexuellement insatiable, recherche l'homme qui la puisse satisfaire. Aocao a un sexe si gros, de son côté, qu'il ne peut pénétrer nulle femme. Ce sera précisément cet homme qu'il lui faudra comme Prince; ce sera le Prince Conforme à ses Voeux, le Prince de Guise, le Prince Mondésir, bref le Prince Idoine (Ruyi).
Cette seconde courte histoire laisse sur la même insatisfaction: point d'amour, de bonheur, vies ratées, indifférentes, ou cyniques.

Quelques jours après lecture, on oublie ce qui s'est passé: vies ternes, passions effacées.
Est-ce la médiocrité des récits ou la médiocrité des vies?

Soudain, on ne sait plus. Sans doute, on a trouvé que ce n'était pas très bien. Et puis l'on se dit que c'est homogène à ce que ça raconte: à la fin, on aura 70 ans, et tout ça n'aura plus d'intérêt.

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facétieux   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Librio Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation - 5 Avis par StephB F 1999

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour -1/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : facétieux
les moins : peut sembler inconvenant, maximes pas toujours de très bonne qualité

A titre sérieux, contenu lubrique.
Parodiant les très sérieux manuels d'éducation, Pierre Louÿs rédige un livret irrévérencieux et facétieux.

Pierre Louÿs, célébré en son temps comme un artiste à l'écriture impeccable, n'a pas publié de son vivant ses oeuvres érotiques.
La première édition, clandestine, de ce Manuel de civilité est parue en 1926.
Ce livre a ainsi fait l'objet de plusieurs publications sous le manteau, à petits tirages, et même d'une condamnation dans les années 50 pour outrage aux bonnes moeurs.

Ce Manuel se compose de maximes à visée propédeutique, employant généralement l'impératif : "faites ceci, ne dites pas cela...".
Il est destiné à une fille, impubère ou tout juste pubère, de bonne famille, en lui enjoignant de "bien" se comporter dans différentes situations énumérées : dans des lieux (à la chambre, à la maison, à l'église, au théâtre...), envers d'autres personnes  (devoirs envers votre mère, devoirs envers votre frère, etc.).
Evidemment, tout se corse quand il s'agit de définir ce qu'est le "bien se comporter". Et le mieux que je puisse faire, c'est de vous donner un aperçu des propos :

Ne vous mettez pas au balcon pour cracher sur les passants ; surtout si vous avez du foutre dans la bouche.


Il faut toujours dire la vérité ; mais quand votre mère reçoit au salon, vous appelle et vous demande ce que vous faisiez, ne répondez pas "Je me branlais maman", même si c'est rigoureusement vrai.


On devine à ces maximes un procédé fréquemment utilisé par P. Louÿs : associer l'enfantillage au sexuel, le conseil de bon aloi aux pratiques sexuelles les plus diverses et avec les personnes ou les objets les plus divers.

L'effet est immédiat, j'ai pouffé de rire pendant ma lecture, même si certaines maximes sont moins réussies que d'autres.
Le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation est un livre polisson très amusant à lire.

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Note : Je possède le livre non pas dans la collection Librio, mais publié aux éditions Allia qui semblent spécialisées dans les textes érotiques. Le texte de P. Louÿs est précédé d'une courte introduction, Pierre Louÿs et l'inconvenance de Michel Bounan, et suivi d'une notice d'une page.

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