Les meilleurs avis sur les Littérature érotique



globalement, l'efficacité des éléments dont l'auteur s'est servi   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : J'ai lu Le pensionnat - 2 Avis par Aretina F 399

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 1/4
Note Générale 2/4
Les plus : globalement, l'efficacité des éléments dont l'auteur s'est servi
les moins : héroïne parfois peu convaincante de par de son vocabulaire, motifs

Ce roman de début de Jérôme Kob est une occasion de passer des moments voluptueux tout en faisant une lecture soignée.
L'auteur préfère se voiler de mystère: il s'agit d'un "journaliste parisien spécialisé dans la presse de charme" comme nous annonce la petite note sur l'auteur en bas de la couverture 4.

Jérôme Kob nous offre un récit léger, qui ne vise qu'à détendre, faire fantasmer et mettre les sens en ébullition. On a peu à reprocher à la narration, les éléments de suspense et les descriptions sont dosées avec le soin d'un apothicaire versé: les scènes sont détaillées de façon à donner le sourire grivois sur les lèvres et un chatouillement dans les bouts des doigts qui ont du coup envie de commencer à flâner où on en sent l'envie. Mais on ne passe outre la frontière vers l'obscène gratuit.

L'auteur fait preuve de flair en jouant avec tous les ingrédients qui nourrissent les fantasmes. Rien ne manque: la jeune fille en train de découvrir la sexualité, ses tourments sensuels et ses quêtes, une curiosité inlassable et une attraction pour le charnel, les premiers émois, les premières attouchements.

Et le décor pour tout cela, un endroit que l'imaginaire a durablement investi avec un pouvoir fantasmagorique: le pensionnat des filles sévèrement géré par des religieuses! Le nom du pensionnat est très adroitement choisi: Saint-Jean-de-la-Croix!
Pareil nom oblige: L'exaltation délirante des pensionnaires est un vague écho des extases et de la intense vie intérieure de ce poète.
Il s'agit peut-être que d'un hasard, mais sa compatriote, Teresa de Avila, est également évoquée dans un contexte pas très orthodoxe: elle sert pour qualifier les transports de la héroïne lors de sa première relation saphique.

Sinon, l'auteur ne risque pas trop: il ne dévie pas de la voie habituelle et c'est vrai qu'il atteint son but. Il ne cherche pas de créer un futur classique de littérature érotique. Il travaille avec des motifs à efficacité attesté. On entame le livre sans autre objectif que de se relaxer lascivement. Et on n'est pas déçu.

Un roman léger, si léger qu'on a même pas besoin de deux mains pour en faire la lecture...

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des histoires aux situations variées, des personnages touchants et bien différenciés.   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Recueils de nouvelles - Produit : Fayard Lola et quelques autres - 3 Avis par estrella F 274

  
Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 2/4
Les plus : des histoires aux situations variées, des personnages touchants et bien différenciés.
les moins : peut-être un peu gentil au bout de quelques histoires, quelques clichés

très différentes de "l'orage" par les situations qu'elles évoquent, ces nouvelles racontent des tranches de vies de femme d'âge variés dont les prénoms commencent tous par L.

au niveau du style d'écriture, on retrouve le style bref efficace et transparent de Régine Desforges, ainsi que sont point de vue centré sur le plaisir féminin, sans que l'homme ne soit réduit à un simple objet sexuel.
les histoires sont plaisantes, elles mettent en scènes des personnages très différents, aux caractères bien développés malgré la brièveté des récits, les scènes d'amour sont également très variés, chacune racontant un fantasme différent. je pense que chacun peut trouver son compte dans au moins une de ce nouvelles. les descriptions sont fidèles au style de l'auteur claire, efficaces, elles vont droit au but.

pour moi, je trouve ce livre plaisant, mais un peu gentil-gentil au bout de plusieur nouvelles. je pense que des petites variations de tonalités auraient été les bienvenues. il y a également quelques clichés et quelques invraissemblances qui ont du mal à passer.

en conclusion, ce sont des récits plaisants, agréables à lire, mais on ne ressort pas transformé de cette lecture.

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Livre bien écrit, scènes de sexes très présentes dans le livre, originalité   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : La Musardine La Jument - 2 Avis par KittyKat F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 3/4
Les plus : Livre bien écrit, scènes de sexes très présentes dans le livre, originalité
les moins : On retrouve vite les mêmes situations ça pourrait lasser à force

Ha la soumission ! Le dominé et le dominant ! Esparbec nous emmène dans ce domaine sans pudeur.

Une mère de famille un peu blasée de sa vie, qui ne trouve de réconfort auprès d'aucun amant (elle essaye pourtant les voisins, les collègues de son mari, etc etc) se décide à pratiquer un sport pour s'occuper l'esprit ailleurs. Son choix se porte sur une écurie où vont les dames de la "haute". Que du beau monde.

Premier jour à l'écurie, sitôt en selle. Le propriétaire des lieux va vite la mettre dans le bain. Ici la jument n'est pas seulement la monture mais bel et bien elle. La dame n'entend pas se laisser monter et dominer aussi facilement, qu'à celà ne tienne, le maître des lieux l'y contraint.

La dame se retrouve avilisée, mais toujours à la limite du supportable, au sein de l'écurie. Lui imposer de chevaucher sa monture nue, la faire se ballader nue dans l'écurie devant les lads, etc etc pour au final commencer à l'offrir aux lads, puis aux visiteurs...

Ce n'est que le début et je vais m'arréter là pour ne rien dire de la fin.

Ce livre m'a attirée car j'aime le milieu des écuries et j'avais envie d'un Esparbec depuis un moment. Le livre se lit très facilement. Les scènes sont extrèmement détaillées. Mon soucis vient du fait que j'ai parfois trop tendance à m'identifier à l'héroine, donc parfois excitée de ma lecture, parfois blasée... Je reste sur ma faim sur ce livre, il me manquait un petit je ne sais quoi.

C'est un livre qui plaira surement plus à un homme à mon avis mais il reste néanmoins très plaisant à lire.

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Conjectures sur le sexe, la sexualité, l'amour, les politiques de procréation, nombreuses pointes d'humour   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Recueils de nouvelles - Produit : Le Livre de Poche Histoires de Sexe-Fiction - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Conjectures sur le sexe, la sexualité, l'amour, les politiques de procréation, nombreuses pointes d'humour
les moins : Inégalités des nouvelles choisies, certains thèmes développés dans d'autres volumes de l'Anthologie (comme le sexe des machines) sont ici peu représentés

Le recueil de nouvelles "Histoires de Sexe-Fiction" (n° 3821) s'inscrit dans la Grande Anthologie de la Science-Fiction (qui existe, dans le Livre de Poche, depuis 1966, avec le n° 3763, consacré aux "Histoires d'Extra-Terrestres"), et fait suite à l'excellent recueil "Histoires mécaniques".

Présenté par Goimard, Klein, et Ioakimidis, dont l'importance pour l'histoire de la science-fiction en France n'est plus à dire, ce recueil comporte 21 nouvelles initialement publiées dans des revues (Playboy, Eros in Orbit etc.), et un dictionnaire des 19 auteurs (dont Lafferty, Sturgeon, Zebrowski, Sargent, Russ, Silverberg, Farmer, Vonnegut, etc.).

La couverture est signée Adamov.

Les thèmes abordés sont relativement riches (bien que toutes les conjectures de SF sur le sexe n'y figurent pas):
perte du désir sexuel au profit d'une vie supérieure,
découverte du désir chez un Cerveau Organiquement modifié,
amour impossible dans un groupe constitué pour le seul plaisir sexuel communautaire,
corps déformés,
abandon de la procréation au profit de la masturbation généralisée,
robots masturbateurs et attrape-filles électriques,
persécution de l'homosexualité,
compagnies spécialisées dans la vente d'amour, etc.

Peu d'extra-terrestres dans ces nouvelles, dont certaines frôlent une ambiance proche du fantastique (voir, par exemple, l'admirable "L'Homme sans tête" ("The headless man"), de Gene Wolfe: un enfant découvre qu'il n'a pas de tête, on lui en fait porter une fausse pour qu'il puisse suivre une scolarité normale; vient sa première nuit d'amour: comment cacher à l'autre qu'il n'a pas de tête?... A la fois réflexion sur la monstruosité, sur le handicap, sur l'altérité, cette nouvelle se termine d'une manière simple, belle, et étrange.
Cette réflexion sur la difformité corporelle est également au centre du "Jour de la majorité", "Comming-of-Age Day" (de Jorgenson), où un jeune homme est confronté à la terrifiante réalité de la puberté: se faire attacher un "consexe", bout de chair qu'on porte comme un ventre et qui vous masturbe.

La dimension politique est omniprésente: l'Etat, comme la science, sont désormais au centre de la sexualité humaine et machinique; planifiant les relations sexuelles, planifiant la manière dont un individu doit se représenter son propre corps, ils constituent un pouvoir-savoir, comme aurait dit Foucault, auquel nul ne peut échapper, sauf par la rébellion, et la mort ("The world well lost", "Monde bien perdu", de Sturgeon; "In the Groupe", "Groupe", de Silverberg; "Welcome to the monkey house", "Bienvenue au pavillon des singes", de Vonnegut).

Et si la Terre est, dans les slogans intergalactiques, donnée comme le lieu "où il est interdit d'interdire", elle apparaît pourtant comme le pire lieu de réglementation des sentiments et des corps ("Amour et compagnie", "Love Incorporated", de Sheckley): en sorte qu'à la fin, devant ces machines de foire où tout est d'avance truqué, il vous vient envie de dire calmement, comme Simon, le "héros" de cette terrifiante nouvelle,: "Passez-moi la mitraillette"!

Pour qui aime la SF, cet ensemble est joliment conçu. Je regrette seulement que des fictions sur lamultiplicité des sexes ne soit pas vraiment abordé, ou que les amours des machines soient quelque peu absentes (On en trouvera des extraits fort beaux dans "Histoires mécaniques").

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Maîtrise du Français   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Fayard Un roman sentimental - 1 Avis par vagant H 125

  
Style, qualité d'écriture 2/4
Originalité des situations 0/4
Description des scènes d'amour 0/4
Intérêt de l'histoire 0/4
Note Générale 0/4
Les plus : Maîtrise du Français
les moins : abominable, complaisant, grotesque, anérotique

«L’ouvrage n’étant pas massicoté, il est préférable, pour l’ouvrir, d’user d’un instrument plutôt que de son doigt.» Vendu sous blister avec cet avertissement collé sur sa couverture, « Un roman sentimental » est une magnifique opération commerciale. Pensez donc : Alain Robbe-Grillet, académicien de 85 ans, laisse à la postérité un sulfureux roman érotique ! Erotique, vraiment ? Si aucun avatar mercantile n’est épargné au lecteur pour aiguillonner son excitation, qu’en reste-t-il après avoir eu le supposé plaisir de démassicoter ce livre ?
Il reste plus de 200 scènes qui racontent avec complaisance les pérégrinations sexuelles de petites filles torturées à mort dans un français irréprochable, avec un luxe de détails inouïs, et qui seraient selon l’auteur une catharsis.
Si la catharsis a pour objet de purger le lecteur de pulsions communes, voire même fondamentales dans la construction du psychisme de chacun mais néanmoins réprimées par la loi ou la morale ( comme l’interdit de l’inceste mis en scène  - et puni – dans Oedipe Roi de Sophocle ) qu’en est-il des pulsions criminelles d’Alain Robbe-Grillet ? La majorité de l’humanité partage-t-elle, à l’instar de cet auteur, le fantasme de découper un nouveau né au hachoir sous les yeux de sa mère elle-même torturée à mort ? Et il faudrait qu’on trouve ça érotique en plus !
En vérité, le supposé effet cathartique de Un roman sentimental n’est qu’un misérable cache misère philosophique pour permettre la publication d’abominations qui n’auraient jamais dû franchir les portes du cabinet d’un psychiatre. Il ne s’agit pas de l’éventuelle purge du lecteur mais de celle bien réelle de l’auteur. Que les boyaux de son cortex incontinent défèquent des fantasmes abjects sur un bout de papier, soit. Qu’il les dore au subjonctif, pourquoi pas : c’est bien la moindre des choses de la part d’un académicien. Mais qu’il nous les donne à lire donne envie de vomir. Robbe-Grillet est comme un vieillard sénile qui exhibe son pot de chambre après une nuit de fièvre diarrhéique.
Aujourd’hui, l’appareil judiciaire et les dispositifs pénaux nous tiennent lieu de directeur de conscience. Je crois que Un roman sentimental n’est qu’une provocation à leur endroit : je soupçonne que Robbe-Grillet a pour dernière ambition de se faire censurer afin de siéger aux côtés d’un Sade au panthéon des célébrités, lui qui a toujours méprisé « l’immortalité » bien pensante de l’académie Française. Ce vieillard n’a plus grand-chose à perdre. Nous, nous risquons de perdre encore un peu de liberté d’expression à cause de nouvelles législations réactionnaires qui pourraient être appliquées à tort et à travers. Le mieux que nous puissions faire est bien de laisser ce roman partir au pilon.

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bandant malgré tout   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket Etienne - 2 Avis par vagant H 125

  
Style, qualité d'écriture 1/4
Originalité des situations 1/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 0/4
Note Générale 1/4
Les plus : bandant malgré tout
les moins : purement pornographique, intrigue indigente, poncifs raciaux, style pauvre, scenes invraissemblables, vacuité des personnages

"John Flaherty-Cox est l'auteur de trois romans érotiques publiés aux éditions Blanche", apprenons-nous dans la biographie de l'auteur. "Traduite dans plusieurs langues, cette trilogie est résolument moderne. Elle s'intéresse aux multiples formes de sexualité d'aujourd'hui, notamment celle des couples libérés qui distinguent très bien les plaisirs du sexe et ceux du cœur.". J'ai donc lu Étienne, le second ouvrage de la trilogie centrée sur le couple que forment Étienne et Diane. Selon moi, la seule modernité de ce roman est celle de sa pornographie très contemporaine: indigence de l'intrigue ponctuée de scènes pornographiques explicites, pauvreté psychologique des personnages inversement proportionnelle à leur richesse matérielle, infaillibilité des protagonistes auxquels tout réussi, festival de poncifs ethniques... Cela confère à ce livre quelques avantages: on peut le lire d'une main en enfilant les chapitres dans le désordre sans perdre le fil de l'histoire.

Prenons-en donc un ensemble, au hasard, le chapitre 10 par exemple, mais en défilement rapide pour ne pas trop vous lasser:

- Diane est en voyage d'affaire. (p. 169)
- Etienne est invité à dîner chez Sophie et Alan. (p. 171)
- Leur appartement est somptueux. (p.171)
- Ils ont une jeune soubrette asiatique: Sue. (p.172)
- Sophie a la taille fine et les seins des gros. (p.172)
- Sophie exhibe son porte-jarretelles. (p.172)
- Etienne danse langoureusement avec Sophie. (p.173)
- Alan va chercher du cognac. (p.173)
- Sophie embrasse Etienne. (p.173)
- Sue déshabille et lèche Sophie, et puis Etienne. (p.174)
- Sophie, Etienne, Sue, Alan et le cognac vont dans la chambre. (p.174)
- Sophie suce Etienne dans un bassin saupoudré de pétales de rose au milieu de la chambre (p.175)
- Sue suce Alan dans le bassin. (p.175)
- Etienne et Alan jouissent tour à tour. (p.175) - Première éjaculation d'Etienne.
- Sue quitte temporairement la scène. (p. 176)
- Alan enlace Sophie qui se fait prendre par Etienne dans le lit. (p. 176)
- Etienne apprend à Alan et Sophie qu'il est lui aussi libertin. (p.176)
- Sue revient en nuisette noire. (p. 177)
- Etienne fouette Sophie. (p. 178)
- Etienne sodomise Sophie. (p. 179)
- Alan et Sophie quittent la scène. (p. 179)
- Sue suce Etienne. (p.179)
- L'auteur assène au lecteur le poncif de la jeune asiatique soumise et heureuse. (p. 179)
- Etienne éjacule au visage de Sue. (p. 180) - Seconde éjaculation d'Etienne
- Etienne sodomise Sue. (p. 181) - Troisième éjaculation d'Etienne
- Etienne sodomise encore Sue. (p. 182) - Quatrième éjaculation d'Etienne
- Sue quitte définitivement la scène. (p. 182)
- Sophie revient en nuisette noire, avec Alan. (p. 183)
- Alan et Etienne administrent une double pénétration à Sophie. (p. 183)
- Alan et Etienne prennent Sophie dans tous les sens toute la nuit. (p. 184) - Nième éjaculation d'Etienne ?
- Etienne s'en va au petit matin. (p. 185)

Raconté comme ça, ce n'est pas très excitant, et pourtant ça m'a fait bander. Un peu comme ces films pornos qui vous excitent malgré vous, parce qu'ils s'adressent à votre cerveau reptilien plus qu'à votre cortex.
J'ai acheté ce roman dans une gare. Je crois que je vais le ranger dans mes toilettes.

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Qualité de l'écriture, diversité des situations   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Recueils de nouvelles - Produit : Le Livre de Poche Contes grivois - 1 Avis par alias F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 1/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Qualité de l'écriture, diversité des situations
les moins : Peu d'érotisme, misogynie et esprit colonialiste pour les 2 nouvelles africaines

Quelle n’a pas été ma surprise de découvrir au fond de ma bibliothèque ce petit livre oublié là abandonné ! Je me suis jetée dessus comme une affamée de lecture que je suis. Il ne surprendra personne que Guy de Maupassant écrive des contes grivois, cet auteur aimait les femmes qu’elles soient paysannes, bourgeoises ou demi-mondaines.

Ce recueil rassemble 40 nouvelles qui ont été rassemblées du vivant de Maupassant dans plusieurs ouvrages après parution dans la revue Gil Blas entre 1880 et 1891. Le présent volume est préfacé par George Belle et n’inclut pas la pièce « A la feuille de rose, maison turque « . Les nouvelles sont rassemblées de manière chronologique dans ce livre, elles sont brèves de 6 à 30 pages et donc peuvent soit se savourer une à une pour bien se laisser imprégner pas la saveur et l’ambiance soit se lire avidement et gloutonnement en les enchaînant.

Cette lecture a été l’occasion pour moi de redécouvrir Maupassant, écrivain que je n’affectionnais pas particulièrement dans ma jeunesse. La sobriété et la densité de son écriture sont d’une beauté rare. Les brèves descritions sont  d’une grande puissance évocatrice telles les esquisses d’un peintre : parfois, j’avais l’impression d’être au milieu d’un tableau de Renoir. L’auteur a le sens des formules et les dialogues sont souvent enlevés.

L’écriture est savoureuse parfois douce et tendre, parfois acidulé, parfois cynique et amère.

Maupassant use et abuse (sur 40 nouvelles ce n’est pas étonnant) d’artifices narratifs pour rendre ces récits plus vivants : correspondance, narration à la première personne, dialogue, récit dans le récit…
Il s’agit bien de contes grivois et non pas graveleux. L’érotisme au vu des thèmes abordés est sous-jacent mais jamais réellement présent : les chairs ne sont que rarement et brièvement  décrites , les actes non plus si ce n’est par métaphore ou à travers d’un chant de rossignol.

Dans ces nouvelles, nous croisons à Paris, en banlieue, à la campagne, dans les petites villes provinciales, en Afrique nobles, petits bourgeois, dragons, prostituées, tenancier de bordel, domestiques, paysans…  
Les thèmes abordés sont divers : libertinage, lutinage,  infidélité, flagrants délits,  dépucelage, impuissance, insatiabilité sexuelle, voyeurisme, travestisme, divorce,  triolisme, misogynie jeu de rôle …

La vision des femmes est malheureusement parfois teintée de misogynie et  celle des algériens méprisante : peut-être est-ce l’époque fin XIXème qui veut cela.  Je pense que Maupassant aimait profondemment les femmes et les respectait .

J’ai adoré lire ce livre pour la qualité de l’écriture et la diversité des histoires. Par contre il sera absent de ma table de chevet où je rassemble les livres pour les siestes coquines. Ce recueil est remplie de petites gourmandises que je ne saurais trop vous conseiller de goûter à votre tour.

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Humour, description assez forte du corps féminin, importance du récit, genre littéraire assez peu représenté   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Editions le Cercle Des camions de tendresse - 3 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Humour, description assez forte du corps féminin, importance du récit, genre littéraire assez peu représenté
les moins : Style parfois excessif et trop "oral", titre peu convaincant

Ce roman de Françoise Rey est d'abord paru aux éditions Ramsay en 1991, et a été repris ensuite, après la faillite de la maison, à la Musardine, dans la Collection "lectures amoureuses" de Jean-Jacques Pauvert, avant d'être publié au Cercle.
Le titre choisi par Pauvert parle, en effet, assez bien de ce roman: pas vraiment un roman qu'on pourrait inscrire dans le genre érotique, ni a fortiori dans le genre pornographique; vraiment un roman "amoureux": amour des corps essentiellement; et aussi paradoxal que cela puisse paraître, puisqu'il s'agit d'un roman dont deux des personnages principaux sont des homosexuels masculins: amour du corps féminin.

Pour découvrir son corps, Vick, jeune femme qui a connu pour premier amour une femme, puis s'est marié sans conviction, a besoin d'éprouver du désir pour des "pédés", de superbes athlètes: elle désire voir des hommes s'aimer, faire l'amour. Elle désirerait avoir un sexe d'homme, et faire, avec, l'amour à un homme.
Voyeurisme, désir de l'homosexualité masculine vont la révéler à elle-même. Alors qu'elle n'avait à son corps - éternelle blessure -, à ses écoulements rouges et blanchâtres, qu'un rapport anonyme et absent, Vick, petite rousse, sans sein, assez laide, qui a dû subir deux ovariectomies, découvre enfin la jouissance: plaisir violent qui lui vient en même temps qu'elle parvient à accepter les sécrétions de son corps, les sécrétions des autres corps.

C'est que l'homosexualité masculine lui ouvre le monde de la sexualité féminine, lui donne comme un modèle d'érotisme: elle désire même désormais mini-jupe et bas, elle qui, jusque-là, ne s'était habillée que comme un garçon.

Une ode au corps et aux corps donc. Qui passe par la musique et la danse.
Et qui n'est pas sans humour. Certains personnages, comme Arthur, ou Platon, arrachent bien des sourires.

Une critique, cependant: le livre épouse le style oral. On a souvent des descriptions peu économiques, qui foisonnent de termes redondants. On aimerait un peu plus de sécheresse, de rudesse peut-être - certaines formulations affaiblissant parfois tel paragraphe.

C'est un livre qu'on prendra plaisir à lire. Le genre érotique étant plus ou moins obsolète, on aura ici une forme qui s'inscrit résolument du côté du roman classique, avec une véritable histoire, l'ensemble portant, simplement, sur les corps, la sexualité (le roman érotique, au contraire, se signalant habituellement par l'absence d'histoire, l'indifférence du récit).

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Humour, ton léger, se lit facilement   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : J'ai lu Je ne m'ennuie jamais toute seule - 3 Avis par Marii F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : Humour, ton léger, se lit facilement
les moins : Pas impérissable, quand même

Je ne m’ennuie jamais toute seule s’apparente beaucoup à un roman de chick lit. Il est léger, amusant, se lit vite, mais n’est pas vraiment excitant.

Pour le résumé de l’histoire, je me permets de vous renvoyer à l’excellent avis de StephB :
ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=5229

Je partage d’ailleurs son analyse, bien que je serais un peu moins sévère car j’ai passé un moment de lecture agréable avec ce livre. Je lui ai trouvé un intérêt au début. En effet, cette femme qui court après l’orgasme avec son ami et part à la découverte de son corps pourrait être n’importe laquelle d’entre nous. En tout cas, ça m’a rappelé quelques souvenirs.

Mais, comme StephB, c’est dans la deuxième partie que j’ai décrochée. Comme elle je trouve cette addiction au vibromasseur dérangeante dans la mesure où elle repose sur un cliché qui est faux (enfin, il me semble :-) ). Mais, plus encore, ce qui me gêne c’est simplement de voir l’héroïne risquer de mettre sa vie en l’air à cause d’une addiction. Peut-être que ça me dérange parce que ce n’est pas un thème que je m’attendais à voir aborder de cette façon dans un roman léger.

Malgré tout, je classerais ce roman dans la catégorie des « vite consommé, vite oublié ».

 

très beau et dur roman   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : LGF - Livre de Poche Les Belles Endormies - 4 Avis par Max-x-x H 78

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : très beau et dur roman
les moins : à ne pas lire en des moments de douleur forte

Kawabata a écrit des romans qui ne sont pas toujours faciles d'accès, volontiers noirs, ou centrés sur des pratiques qui sont aux occidentaux totalement étrangères, comme c'est le cas, dans le "Maître de Go".

mais c'est un admirable écrivain, et les "Belles endormies", roman par lequel j'ai commencé, est très beau à la fois par son étrangeté, la distance des moeurs qu'il décrit, et la proximité que chacun y verra: l'approche sensible de la vieillesse, le moment où, dans les bras d'une jeune fille que l'on osera à peine toucher, l'on se souvient de ses anciennes amours.

l'horizon du roman est la mort; celle-ci s'insinue entre les personnages; elle est peut-être un personnage; le personnage du roman.

le titre l'évoque immanquablement

kawabata, chacun sait, se suicidera.

 

Un style intemporel, une écriture féminine intéressante, très érotique.   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Recueils de nouvelles - Produit : LGF - Livre de Poche Vénus érotica - 10 Avis par sensuelle F 147

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Un style intemporel, une écriture féminine intéressante, très érotique.
les moins : aucun selon moi.

Ce livre est un chef-d'oeuvre de la littérature érotique. Si vous aimez la pornographie, ce livre ne vous plaira pas forcément. Anaïs Nin séduira par son imagination fertile et par l'audace de sa plume. Une lecture aussi douce qu'une caresse...

 

Un grand roman érotique, écrit par l'un des plus grands poètes de la littérature française, avec des situations non seulement amusantes, mais abracadabrantes, sans compter la grande efficacité d'un   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : J'ai lu Les Onze mille verges - 8 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Un grand roman érotique, écrit par l'un des plus grands poètes de la littérature française, avec des situations non seulement amusantes, mais abracadabrantes, sans compter la grande efficacité d'un "livre qu'on ne lit que d'une main"
les moins : Aucun

Publié anaonymement avant 1908, signé d'initiales "G. A.", "Les Onze Mille Verges ou Les Amours d'un Hospodar" raconte les aventures du Prince roumain Vibescu (on y rencontre de multiples personnages aux noms fort drôles comme Culculine d'Ancône et Alexine Mangetout...).
Censuré entre 1908 et 1970, c'est un livre dont le style emprunte à la fois à Sade et à Rabelais: une sexualité rabelaisienne où toute forme de "perversion" est essayée: inceste, sodomie, saphisme, zoophilie, vampirisme, orgie, nécrophilie, scatophilie, sado-masochisme, pédophilie, etc. Les personnages se "bouffent" littéralement. Où l'on retrouve illustrée la fameuse thèse de Kant: la sexualité est cannibale.

Aucun rapport de qualité entre ce roman et "Les Mémoires d'un Jeune Don Juan", publié quelques années plus tard; alors que Les Onze Mille Verges sont un des grands textes de la littérature française, les Mémoires déçoivent: il n'y pas la même liberté d'écriture, la même construction, la même folie.
Par contre, pour celui qui aime l'oeuvre poétique d'Apollinaire, les Onze Mille Verges n'apparaîtra nullement comme un livre à côté.

Parmi les éditions clandestines, on rappellera celle attribuée sans certitude à Jean-Jacques Pauvert, en 1947, à Bruxelles; celle de Claude Tchou, à Paris, au Cercle du Livre Précieux, en 1963.
C'est Régine Desforges qui, en 1970, dans l'Or du Temps, à Paris, réédite le texte. Il y eut ensuite bien sûr les fameuses et belles rééditions de Pauvert.

D'après le livre fort utile et érudit de Pascal Pia, "Les Livres de l'Enfer" (Paris, Coulet et Faure, 1978), l'édition originale des Onze Mille Verges est conservée dans l'Enfer de la Bibliothèque Nationale sous la cote Enfer n°2522; elle ne porte aucune indication d'éditeur, ni de date; seulement ceci "à Paris: en vente chez tous les libraires". Le fichier de la BNF attribue à ce texte une date antérieure à 1908.
Sur le Catalogue Collectif de France, aucune trace de l'édition originale, qui doit être aujourd'hui extrêmement rare.

Pourquoi onze mille verges? C'est un serment de Vibescu à Culculine: "Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou les onze mille verges me châtient si je mens!"... Hélàs! il devra subir châtiment...

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Grand auteur, style d'écriture, mises en scène diaboliques, érotique et sanglant
  
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : J'ai lu Les Onze mille verges - 8 Avis par cocostpierre F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : Grand auteur, style d'écriture, mises en scène diaboliques, érotique et sanglant
les moins : quelques scènes difficiles à « digérer », quelques mots de vocabulaires inconnus pour moi,

Comment commencer?,, là, je dois  dire que ça m'a coupé le souffle,

je viens de laisser passer quelques jours et une autre lecture avant de déposer mon avis à propos de ce livre,

C'est la 2éme oeuvre d'Appolinaire que je lis et j'en suis encore toute retournée, cf ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=8180
ça n'a rien à voir, je puis vous l'assurer !

Je vous invite à lire en 1er le commentaire de notre chère Lavax qui nous apporte une foule d'informations sur cet auteur que moi-même je n'avais pas avant de les lire,
Je n'ai pas eu l'occasion de poser mes fesses sur les bancs de la fac ;-)

Je vais me contenter de vous décrire les émotions que j'ai eu en lisant ce livre

Les aventures du Prince roumain Vibescu, allias Mony ; Personnage cynique, diabolique, démoniaque, tenaillé par la passion qu'il voue au(x) sexe(s)
flanqué de Cornaboeux-tour à à tour voleur et valet de chambre- tout aussi doué pour des scènes de sexes violentes, écoeurantes, perverses, répugnantes,
Deux demoiselles principales Culculine à laquelle il fait la promesse de « la tenir 20 fois dans un lit,,,etc » promesse non tenue,et de Alexine son amie,

L'oeuvre scandaleuse nous emmène au détour de chaque page à travers un monde fait de perversion multiples, viol, scato, nécro,inceste, zoophilie, pédophilie et j'en passe,

Ha oui !sans oublier les scènes de mise à mort qui suivent très souvent ; très important,,,
Ces personnages ne sont que «  fanatiques sexuels et meurtriers »,

D'autres qualificatifs me viennent à l'esprit : cruauté, domination, souffrance,, noirceur, sadisme :même en le lisant j''avais peine à mettre de la « couleur » à l'histoire,

Le recul après lecture de cette oeuvre est très important pour pouvoir apprécier cet auteur,

Il y avait bien longtemps que je n'avais lu livre aussi bien écrit, d'ailleurs je ne vous cache pas que régulièrement je consultai le dictionnaire pour certains mots de vocabulaire, l'utilisation du passé simple m'a toujours ravie,

Par contre, contre toute attente, même si les 1ére scènes ont fait naître un certain émoi au fond de mon âme, au fur et à mesure de la lecture, le délire bouffon de l'auteur m'a emmenée au bord 'un précipice que j'appelerai : INTOLERABLE,

De mémoire, j'avais lu il y a quelques année « L'orage » de Régine Desforges et j'avais eu ce même sentiment: solitude et agressivité gratuite, que l'auteur se porte à lui-même,

Personnellement, je ne mettrais pas ce livre entre toutes les mains, Si je l'avais lu plus tôt je ne l'aurai pas appréhendé de la même façon ; c'est sûr,

En conclusion, prendre du recul et âmes sensibles s'abstenir,

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l'histoire, les contextes, l'attitude de l'amant avec elle, l'amour de sa grand mère pour sa petite fille et puis cet homme (l'amant a beaucoup de gout) autant esthétique, que musicaux.   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Blanche Le Bandeau - 2 Avis par lune-clara F 154

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : l'histoire, les contextes, l'attitude de l'amant avec elle, l'amour de sa grand mère pour sa petite fille et puis cet homme (l'amant a beaucoup de gout) autant esthétique, que musicaux.
les moins : j'en trouve pas, dommage qu'il n'y ait pas de suite.

Ce livre a été dévoré en très peu de temps, j'adore cette histoire, j'adore cette jeune fille qui décide de se lancer dans un jeu donc elle ne controle rien.
J'aime aussi beaucoup la finesse de l'histoire, l'accesoire indispensable à sa soumission, en l'occurence c'est souvent l'élément indispensable en séance, c'est la perte de son sens, la vue.
C'est vraiment un livre que je recommande, mon conjoint l'a même lu juste après moi et je sais qu'il l'a beaucoup apprécié.
c'est bien dommage que nous ne voyons pas ce que devient cette fille, domina, soumise, ou switch ? une autre suite romancée dans ce contexte serait très appréciable.

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étrangeté du texte, brièveté!, présence d'une courte bibliographie sur la nécrophilie en fin de volume   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : La Musardine Le Nécrophile (suivi de Nécropolis) - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour -1/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : étrangeté du texte, brièveté!, présence d'une courte bibliographie sur la nécrophilie en fin de volume
les moins : la lecture produit un malaise réel, pouvant aller jusqu'à la nausée, absence d'informations sur l'auteur et sur l'essai qui suit

AUTEUR:
Journaliste au Frankfurter Allgemeine Zeitung, mariée à un déserteur allemand homosexuel, pendant l'occupation nazie, Gabrielle Wittkop-Ménardeau (1920-2002) (elle-même homosexuelle) a publié plusieurs volumes cruels et aberrants: La Mort de C., Sérénissime Assassinat, La Marchande d'Enfants, etc.

PRESENTATION DU ROMAN:
Le Nécrophile est un très court roman (82 pages), paru d'abord en 1972 dans la "Bibliothèque Noire", collection dirigée par Régine Desforges.
L'édition chez la Musardine comporte une couverture de Dali, "Ballerine", 1932, qui a été désaprouvée par l'auteur. Elle a également rejeté l'essai qui suit.

Le roman se présente comme un journal, où Lucien, le narrateur, fait le récit de ses amours macabres: depuis le jour où il découvre la masturbation à la mort de sa mère, devant le lit où elle repose, Lucien aime les cadavres d'un amour charnel et spirituel. Il leur fait l'amour, désire leur douce odeur de bombyx, et tombe amoureux d'eux; amour impossible, où il faut lutter contre la décomposition qui bientôt menace.
Aucun sadisme chez lui qui le conduirait à faire subir à ces corps des actes de violence: il leur voue un étrange respect, les baigne, les parfume, afin de les conserver le plus longtemps possible.

Ce qu'il aime chez les morts, c'est d'abord cette odeur qui précède la putréfaction. C'est ensuite leur pureté: "rien n'est plus propre qu'un mort et il le devient de plus en plus, au fur et à mesure que passe le temps et jusqu'à la pureté finale de cette grande poupée d'ivoire au rire muet, aux jambes perpétuellement écartées, qui est chacun de nous".

Mais il s'agit toujours d'amours non réciproques (où le nécrophile fait don de lui-même sans qu'il y ait retour), d'amours vécues dans l'urgence. D'amours silencieuses. Car comme Lucien le remarque, il n'y a pas de lien entre les nécrophiles mêmes: s'ils se reconnaissent, ils ne se recherchent pas, "ils ont choisi l'incommunicabilité, et leurs amours transcendent l'incommunicable".

AVIS PERSONNEL:
Dès les premières pages, j'ai été saisie par un malaise violent, ressentant, au moment où le narrateur évoque son rapport aux odeurs, de très fortes nausées.
La description est plate, malgré un certain désespoir: ce récit minutieux est insupportable parce qu'inimaginable, insoutenable, il exprime pourtant l'amour.
C'est ce qui fait qu'on continue la lecture: pas de curiosité "malsaine" de la part du lecteur, ni l'envie de lire un cas de psychopathologie sexuelle.

Livre impressionnant, - qui peut choquer.


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ESSAI QUI SUIT: NECROPOLIS, F. de Gaudenzi

Le petit essai de 50 pages, intitulé Nécropolis, est d'un auteur sur qui je n'ai pu trouver d'informations. Il existe un F. de Gaudenzi, à la fin du 19 eme siècle qui s'est intéressé à la psychopathologie du Tasse; mais le F. de Gaudenzi de cet essai est postérieur, compte tenu des références qui figurent dans le texte. Vraisemblablement un essai de 1970 environ.
S'agit-il alors d'un clin d'oeil, d'un pseudo?
C'est un essai qui propose quelques définitions: nécrosadisme, nécrophagie, nécromancie, nécrophilie; et qui donne une dimension ethnologique à cette dernière - dimension absente du récit de Wittkop, et qui ne contribue pas à l'éclairer.


Je pense que la publication de cet essai non seulement n'a pas d'intérêt après la lecture du Nécrophile, mais qu'il l'affaiblit.


A signaler que les éditions Verticales ont, en 2001, publié le Nécrophile; cette édition a été revue par Wittkop avant son suicide, et approuvée.
Je me permets donc de vous conseiller d'acheter ce récit en Verticales, plutôt que chez la Musardine.

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écriture superbe   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Recueils de nouvelles - Produit : Pocket Nuits d'encre - 2 Avis par StephB F 1999

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : écriture superbe
les moins : dernier récit moins intéressant

En quatrième de couverture, nous pouvons lire cet avis de La dépêche du midi :

« Six nuits belles et torrides, racontées par l'une des plus belles plumes érotiques. »

Ce journal ne ment pas. Il s'agit effectivement d'un écrit superbe. Je ne connaissais pas Françoise Rey, et si c'est le premier livre que je lis de cet auteur, ce ne sera certainement pas le dernier.

Nuits d'encre est un recueil de nouvelles qui prend son unité dans le récit de nuits (sauf pour la dernière nouvelle) et qui comprend :
Nuit de noces (pp.7-100), Nuit viking (pp. 101-112), Nuit blanche (pp.113-125), Nuit noire (pp. 127-130), Nuits courtes (pp. 131-151) qui présente plusieurs nouvelles portant le prénom du protagoniste principal avec qui le narrateur entretient un lien de nature diverse : Thomas l'élève, Hermann le collègue, Johana la femme rencontrée par hasard, Bart le footballer qui écoute des récits érotiques de la bouche du narrateur, Après la nuit (pp. 153-179), étrange récit de vie écrit sur le mode du journal intime et de la lettre adressée à un inconnu blond recherché, trouvé, perdu...

La nouvelle la plus développée, Nuit de noces, est ma préférée. La quatrième de couverture qui sert de présentation à ce livre sur cette fiche, et donc que vous pouvez lire, en est extrait. Un couple se retrouve pour cette nuit de noces : c'est une révélation pour cet homme et cette femme car après des essais infructueux, ils avaient décidé d'un commun accord de ne plus avoir de relation sexuelle avant leur mariage. Le jour (ou plutôt la nuit) arrive, avec ses appréhensions et ses découvertes, tout autant sexuelles que psychologiques. Les personnages s'affrontent, s'aiment, s'affirment tant en actes qu'en paroles, c'est un jeu de ping-pong servi par leur verve langagière, les métaphores, les jeux de mots. Car ils ne cessent de parler, de commenter, d'inviter l'autre ou de le provoquer, d'évoquer leur futur, de se chamailler tendrement. Le coït (je devrais mettre un pluriel, la nuit en a permis plus d'un) est l'occasion de pages exceptionnelles de tendresse et de complicité.

Un extrait ?
Non, pas le caraco !
Et pourquoi ?
Ca me tient chaud, ça me protège. Je ne veux pas être toute nue...
Si, toute nue ! Je veux de la chair fraîche ! Je suis un ogre, je vais te manger toute crue !
Non, non ! Pas les oreilles ! Arrête ! Arrête ! Je vais hurler !
Hurle !
Aaaah ! Au secours ! Au sadique ! Au satyre !
Personne ne viendra, personne ! On n'entend rien dans ces vieilles maisons. Et puis, ils savent que c'est notre nuit de noces...
Et alors ? On se fait manger les oreilles, pendant sa nuit de noces ?
On se fait manger tout, tout !
Oh ! Quel horrible fouineur ! Tu pourrais demander la permission pour...
Permission, rien du tout, c'est à moi, maintenant !
Alors prends en soin, Aïe ! Pas les dents ! Mais il m'arrache les poils, ce fou !
Hum ! Tu es chaude, odorante et... et toute mouillée, ma parole !...
Bien sûr, tu me lèches !
Ah pardon, pardon, ce n'est pas de la salive, ça ! [...]


J'ai adoré ce livre (surtout cette première nouvelle, j'ai moins apprécié les derniers récits, mais j'ai trouvé intéressant également Nuit viking et Nuit blanche sans y trouver néanmoins le même attrait qu'exerce Nuit de noces par la place prépondérante de la parole dans le couple). Si je ne m'étais pas retenue, je vous aurai laissé de plus longs extraits. Je pense qu'il s'agit d'un livre dont je relirai volontiers des passages. FredB a déjà eu droit à une courte lecture, et il sait qu'il doit s'attendre à en écouter bien d'autres !

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Langue   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Allia La Vie des Courtisanes - 1 Avis par Lavax F 300

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Langue "canaille", petit traité de filouterie conté avec humour et violence, portée sociale du texte
les moins : Edition non annotée, structure un peu répétitive

Pour la présentation de l'édition, permettez-moi de renvoyer à l'avis suivant: ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=4468

La Vie des Courtisanes est le troisième dialogue de l'Arétin entre la Nanna et l'Antonia, qui se demandent quelle situation choisir pour la Pippa, fille de la Nanna: dans le premier dialogue, La Vie des Nonnes produit > vie des nonnes, la Nanna a raconté maintes petites histoires peu vertueuses concernant la vie en religion; dans le second dialogue, La Vie des Femmes Mariées produit > vie des femmes mariees, des scènes de la vie conjugale ont, avec noirceur et ricanements, dépeint la vie de la femme adultère. Ce troisième dialogue propose de comparer la vie de putain.

Voici donc cette Troisième Journée, si le coeur vous en dit.

L'argument
Le putanisme se peut résumer de quelques mots:

"Les putains ne sont pas des femmes, ce sont des putains".

Elles agissent en putain tout le temps qu'elles vivent en putain. Et comme rien ne vient que par tromperie en ce monde, "tout est bon à prendre".
A la différence du second dialogue, ce troisième dialogue raconte la seule vie (bien remplie) de la Nanna. C'est un petit traité de ruses, de filouteries, de vols, de trahisons, et autres cruautés. La putanisme, dit la Nanna, c'est du miel dans la bouche, et un rasoir dans les mains. Prête à tout pour s'enrichir, la putain va jusqu'à faire disparaître les cure-dents qui traînent dans les poches de ses amants!
Semer la discorde, susciter les haines, briser les amitiés: telle est sa fin:
"Nous leur donnons à manger jusqu'à nos étrons, jusqu'à nos marquis [entendez "nos menstrues"]*"

(*Aucune annotation pour ce terme de "marquis": avouons que cela peut prêter à confusion.)
Quelle violence verbale et physique: la langue n'est pas seulement canaille, "parce que grâce à elle, se font mille canailleries" (c'est ainsi que la Nanna et l'Antonia s'amusent à écorcher des grands noms de la tradition - on se demande si c'est par ignorance ou par révolte sociale), elle coupe comme le rasoir. Les putains font encore manger à leurs amants "une poignée de croûtes de mal français" (la syphilis)..., en sorte qu'on dira bien volontiers d'elles que la luxure est le moindre de leurs péchés: elles préfèrent arracher le coeur et la rate des autres!

Avis
Beaucoup de culot dans ce dialogue, qui ne peut laisser indifférent. Il y a dans la trahison putanesque une violence telle qu'elle dépasse la filouterie, et l'appât du seul gain: quelque chose comme une révolte gronde, une colère, qui ici s'exprime par la violence des termes.
La langue, chez l'Arétin, est à chaque fois mise au service de ses buts. Plus j'avance dans ce texte, plus je suis séduite par la qualité du style - ou du moins sa parfaite adéquation avec ce que l'auteur veut faire.

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une écriture très élégante et fluide   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Editions le Cercle La Vénus à la fourrure - 2 Avis par slaveboy H 13

  
Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 2/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 3/4
Les plus : une écriture très élégante et fluide
les moins : la moralité de l'histoire

J'ai lu ce roman en français et sa qualité est très bonne. Ce roman se lit avec aisance et on apprécie le style élégant de l'auteur.
A la lecture de ce roman, j'ai d'abord été captivé par le personnage de Wanda et son envie d'avoir un esclave. Mais par la suite, son personnage m'a déçu ainsi que la "morale" de l'histoire. Mais ce n'est qu'un avis personnel.
La chute de ce roman donne vraiment l'impression que la soumission masculine est une tare qu'il faut soigner, comme Wanda le fait d'une manière violente et cruelle, ou bien autrement. Mais ce parti pris moraliste qui nous dit qu'être l'esclave d'une femme est mauvais gache la sensualité de cette histoire. Et Le comportement de Wanda laisse à penser que l'auteur à un avis mysogine et que pour lui, une relation dominante/soumis est voué à l'échec, et que la femme doit être soumise pour que les liens durent.

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une superbe 1ére fois, la lecture simple, la réalité de certaines scènes   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : Pocket Un été indécent - 2 Avis par cocostpierre F 300

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : une superbe 1ére fois, la lecture simple, la réalité de certaines scènes
les moins : La description trop lourde, pas assez de « voracité » à mon goût.

Recherches sur internet pour vous  :

Paul Verguin est né en 1938 à Bordeaux. Après des études secondaires au Maroc, puis supérieures en sciences humaines à la Sorbonne, il publie son premier roman, Personne ici, en 1963.

Vivant de l'écriture - traductions, rédactions, adaptations, journalisme - il poursuit sa carrière d'auteur en orientant son travail vers la création d'un érotisme littéraire original : en témoignent Un beau soir sans pudeur (1995), Un été indécent (1997) et Hiver champagne (1999), son neuvième roman


Synopsie :
Vick, 18 ans, et Boris, 30 ans, se rencontrent au cours d'un stage d'aquarelle, l'été, en Haute Loire. Au moment de repartir, la jeune fille ne peut s'y résoudre et recule son départ de 2 jours. Un week- end fou commence où l'un et l'autre vont se découvrir avec passion et aller jusqu'au bout des désirs qu'ils éprouvent...


Livre de 150 pages version reliée, nous décrivant la/ les premières fois de Vick jeune fille à qui on pourrait s'identifier quand on est « pure ».

J'ai lu ce livre à sa sortie  en 1997, et j'étais passé très rapidement dessus, aucun effet escompté pour moi .

J'ai pris soin de le relire attentivement ce week-end et j'avoue y avoir trouvé une immense « tendresse » dans les scènes érotique, beaucoup de descriptions pour faire ressentir les sensations vécues sur l'instant en sachant bien entendu , qu'elles sont nombreuses.

On pourrait très facilement se mettre à la place des acteurs, tout y est pour nous faire rêver;
auberge, petit déjeuner campagnard, l'omelette rapide du dimanche soir, la chaleur moîte , les petits « z'osiaux ».

En sommes une petite lecture pour passer le temps, mais il ne faut pas s'attendre à refermer le livre tout « tremblotant » de désirs ou d'excitation.

Je conseillerai ce livre à toutes les fleurs bleues de passages sur le CDS.

A recommander également aux âmes sensuelles et douces.

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amusant, agréable à lire   
Catégorie : Librairie > Littérature érotique > Romans érotiques - Produit : La Musardine Histoire de mes seins - 1 Avis par StephB F 1999

  
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour -1/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : amusant, agréable à lire
les moins : récit qui manque peut-être un peu de consistance ?

Des seins proéminents comme boucliers, qui portent leur fierté dans un soutien-gorge, qui posent le problème de leur difficile cohabitation avec leurs semblables moins bien pourvus, leur difficulté à s'affirmer différents des énormes seins familiaux, héritage si lourd à porter, seins qui se cachent, qui attirent (trop) le regard, qui ont leurs admirateurs passionnés (et on égrène les travers de ces fanatiques), seins maternels...

Ce livre propose l'histoire d'une vie à travers le vécu des seins de la narratrice.
En un peu plus de 150 pages, il propose de courts textes entrecoupées d'images. Ces textes sont regroupés en quatre parties :
- Papa, maman, mes seins et moi
- Des soutifs et des hommes (Tiens, cela me rappelle J. Steinbeck)
- Se(i)nsations
- Et tous les seins du monde ?
Cette quatrième partie met fin au récit de vie pour évoquer d'autres vies, d'autres seins et leurs histoires, amusantes ou tragiques. Par contre, cette histoire narrée dans les trois premières parties ne peut que nous arracher des sourires amusés, du premier soutien-gorge aux déboires provoqués par les montgolfières que la narratrice porte devant elle.

Extrait :
Regonflée
Mon premier réflexe, quand j'ai du vague à l'âme, quand mes idées s'embrouillent, que je perds la boule, c'est de m'acheter un nouveau soutien-gorge. Tout de suite ça me retape, c'est dingue !... Un joli bustier et mon oeil pétille. Mes seins sont remontés, mon moral regonflée, et vice versa. Je me sens d'attaque. Mieux : rassemblée. Recentrée. J'ai un peu honte que mon équilibre tienne à un fil, au fil subtil de ce petit carré de tissu futile... mais  qu'y puis-je ?

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