John Hopkins University Press The Technology of Orgasm: "Hysteria", the Vibrator, and Women's sexual Satisfaction

The Technology of Orgasm: "Hysteria", the Vibrator, and Women's sexual Satisfaction

Avis, Essais, Comparer John Hopkins University Press The Technology of Orgasm:

Marque : John Hopkins University Press
Date de sortie : 15/06/2001
Prix indicatif : 14.99 €

Auteur : Rachel P. Maines
ISBN-10 : 0801866464
Nombre de pages : 208.00 pages

Notes moyennes des avis

Intérêt  The Technology of Orgasm:  
Style, qualité d'écriture  The Technology of Orgasm:  

 
avis utilisateurs  (1)
Afficher : Sélection | Les plus récents | Les plus recommandés
Comparer
par Lavax F 300
17.08.2006

Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Histoire originale et documentée du vibromasseur, écrite dans un style agréable
les moins : Pas de traduction française pour le moment, iconographie insuffisante

Rachel P. Maines s'est, dit-elle, intéressée, par hasard, à l'histoire du vibromasseur. Au départ, elle est historienne du textile. En 1976, elle feuillette une série de journaux pour femmes et tombe sur des publicités pour vibromasseurs au tout début des années 1920.
Elle a essentiellement exploité les sources de la Bakken Library et du Musée de l'Electricité de Minneapolis.

COMMENT PASSE-T-ON D'UN OBJET MEDICAL A UN OBJET DE PLAISIR? telle est la problématique du court livre de Rachel Maines. En effet, le vibrateur ou vibromasseur est d'abord un objet médical; jusque vers 1900, seuls les médecins l'utilisent dans le traitement de l'hystérie.

Inventé en 1869 par George Taylor, le vibrateur est un appareil à vapeur assez encombrant (cf. mon avatar!).
Un vibrateur mécanique, beaucoup plus commode, est également inventé: son principe consiste en une manivelle qui fait tourner un disque légèrement décentré - décentrement qui permet justement la production de vibrations sur une tige (qu'on peut apercevoir ici: http://www.vibratormuseum.com/handcrank/veedee.JPEG Il s'agit d'un Veedee vibrator fabriqué en 1906 à Londres). Comme on voit sur la photo, à la tige est relié soit une boule, soit un tout petit disque qu'on pose sur les ovaires de la femme afin de produire un "paroxysme hystérique" ou orgasme (il existe, suivant les modèles, un jeu de disques décentrés qui autorisent des amplitudes de vibrations différentes, ainsi que des jeux de boules et petits disques à appliquer sur les ovaires.
Un autre modèle apparaît vers 1880, conçu par Joseph Mortimer Granville: il s'agit du premier vibrateur électromécanique.

Tous ces modèles remplacent le massage pelvien qui, jusque-là, était utilisé par les médecins, pour produire le paroxysme hystérique, et ce dans un but thérapeutique: il leur fallait un temps assez long - une heure, dit Rachel Maines, pour amener la patiente à l'orgasme, alors qu'avec le vibrateur, il ne faut que quelques minutes.
Maines montre ainsi que, dans la mesure même où la jouissance masculine et la pénétration sont le modèle de la sexualité occidentale, l'orgasme féminin se trouve médicalisé.

A partir de 1900, les publicités manifestent un usage de plus en plus privé du vibrateur - privé, mais respectable, hygiénique: on conseille au mari d'acheter cet appareil à sa femme pour la bonne marche du foyer américain, pour la relaxation de l'épouse...
Le développement de l'électricité joue, ici, un rôle important. Dans tout foyer, doivent figurer un grille-pain, comme un vibrateur électrique (ce dernier fait partie des 5 objets domestiques les plus courants à fonctionner à l'électricité).

Ce n'est qu'à la fin de la première guerre mondiale que le vibromasseur apparaît comme objet érotique. Comment? pourquoi?

NB: Rachel P. Maines a eu beaucoup de mal à "imposer" son objet de recherche au sein de l'université américaine - elle raconte comment on lui a fait un jour remarquer qu'il devait choisir entre la conservation de son poste et la conservation de ses étranges intérêts. Elle a choisi!

  13 Commentaires