Flammarion Le Souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaire

Le Souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaire

Avis, Essais, Comparer Flammarion Le Souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaire

Marque : Flammarion
Date de sortie : 15/09/2008
Prix indicatif : 24.90 €

Auteur : Michel Onfray
ISBN-10 : 2081216329
Nombre de pages : 191.00 pages

Vingt siècles de christianisme ont fabriqué un corps déplorable et une sexualité catastrophique. A partir de la fable d'un Fils de Dieu incarné en Fils de l'Homme. un mythe nommé Jésus a servi de premier modèle à l'imitation : un corps qui ne boit pas. ne mange pas, ne rit pas. n'a pas de sexualité - autrement dit un anticorps. La névrose de Paul de Tarse. impuissant sexuel qui souhaite élargir son destin funeste à l'humanité tout entière. débouche sur la proposition d'un second modèle à imiter : celui du corps du Christ. à savoir un cadavre. Sur le principe de cette double imitation. un anticorps angélique auquel on parvient en faisant mourir son corps au monde. les Pères de l'Eglise. dont saint Augustin. développent une théologie de l'éros chrétien : un nihilisme de la chair. Le modèle de jouissance devient le martyr qui jouit de souffrir et de mourir pour gagner son paradis. Une seconde théologie de l'éros chrétien passe par Sade et Bataille. deux défenseurs de l'éros nocturne chrétien : identité de la souffrance et de la jouissance. mépris des femmes. haine de la chair, dégoût des corps. volupté dans la mort... L'antidote à ce nihilisme de la chair se trouve dans le Kâma-sûtra, un antidote violent à La Cité de Dieu d'Augustin. Sous le soleil de l'Inde. l'érotisme solaire suppose une spiritualité amoureuse de la vie. l'égalité entre les hommes et les femmes. les techniques du corps amoureux. la construction d'un corps complice avec la nature. la promotion de belles individualités, masculines et féminines. afin de construire un corps radieux pour une existence jubilatoire. Le Souci des plaisirs raconte l'obscurcissement chrétien de la chair, et propose une philosophie des Lumières sensuelles.

Notes moyennes des avis

Intérêt  Le Souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaire : Intérêt : 4,00/4 
Style, qualité d'écriture  Le Souci des plaisirs : Construction d'une érotique solaire : Style, qualité d'écriture : 3,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par Kodren H 128
16.05.2010

Intérêt 4/4
Style, qualité d'écriture 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : (Difficile de passer par les Points positifs/négatifs quand on parle d'un livre... Allez, courage, il n'y a pas beaucoup à lire !)
les moins : (Voir ci-dessus... :-))

Je sors à l'instant du Souci des plaisirs de Michel Onfray. Et plutôt que de cogiter, de ressasser, de structurer et, in fine, de me conformer aux diktats classiques, je vous propose, chers clubiennes et clubiens, de vous faire part de mes impressions de lecture. Que Boileau et son amour de la structure se retournent donc dans leur tombe...

Alors, quelles sont les voies de cet ouvrage de philosophie légère ? M. Onfray, en bon pédagogue, vous propose un voyage de la Nuit au Jour, d'un Eros nocturne chrétien à un Eros solaire. Avec, en point de mire, notre droit à profiter de nos corps et la reconquête de notre sexualité.

Eros nocturne

Onfray met tout d'abord en lumière toute l'emprise du Thanatos chrétien sur nos chairs et nos plaisirs. Et même dans une société du XXIe s. où Dieu est à la porte, nous voilà confinés à des fonctionnements millénaires, mis en place par des impuissants névrosés (sic) et une religion oxymorique - celle de la mère Vierge, de l'enfantement asexué, de l'épouse chaste. On pourra peut-être reprocher à Onfray certains raccourcis. Mais sur le fond, le constat est accablant : partout, de la mysogynie, de l'amour de la contrition des chairs et de l'attente de la mort (puisque mieux est à venir après) ; et seule sexualité possible dans ce concept, un Eros par défaut, puisque sale et salie. Quelle jubilation de lire Onfray régler ses comptes avec, notamment, le Cantique des Cantiques, Saint Paul, Saint Augustin, le marquis de Sade et Georges Bataille!


Eros solaire

En contrepoint de cette conception thanatophile de l'amour, Onfray propose au lecteur le modèle plus oriental, où le plaisir est le maître mot, dans le respect de l'autre - surtout féminin - et de soi. Une bouffée d'oxygène, qui souligne un peu plus, si besoin était, toute notre vision schizophrénique chrétienne de l'amour et de la sexualité.


Le plaisir des plaisirs

En temps normal, je me méfie des dichotomies. Intrinsèquement, elles me semblent réductrices et, de facto, incapables de lire le monde. Pourtant, Michel Onfray parvient à me convaincre. Parce que les arguments font mouche, et que les mots au scalpel qu'il réserve à notre société font écho, profondément.
La troisième partie, en guise de conclusion, n'est pas non plus étrangère à mon assentiment franc aux idées de sagesse et de bon sens onfrayiens. On y trouve l'éloge de l'"unicité de chacun". Ou, après Socrate, celle du "Connais-toi toi-même" et d'une sagesse hédoniste pratique.

Comment ne pas être d'accord avec lui ? :-)

PS : Existe en poche, chez J'ai Lu, pour 6 euros...