Style, qualité d'écriture |
|
Originalité des situations |
|
Description des scènes d'amour |
|
Intérêt de l'histoire |
|
Note Générale |
|
Les plus : Sécheresse narrative, aucun dialogue, une langue sûre (même s'il s'agit d'une traduction), un texte de qualité
les moins : Aucun qui soit discernable concernant ce roman, le prix trop élevé de cette collection de Gallimard.
Titre original: "Dei bambini non si sa niente" (reprise d'une phrase de Duras, dans "La pluie d'été": "les enfants, on ne sait rien"). Paru en 1997, à Turin, en Italie. Prix Elsa Morante de la première oeuvre. Simona Vinci est née en 1970. "Où sont les enfants" est son premier roman. Traduction: Jean-Marie Laclavetine.
Mirko, Matteo, Martina, Luca, Greta: 10 ans à 15 ans. Ils traînent dans les quartiers déserts de cette fin d'été, entre champs de maïs et asphalte. Ciment d'une banlieue entourée de campagne. Cet été, plus rien n'est comme avant. Les jeux de la guerre, les patins à roulettes, les poupées, les dessins animés: ils se souviennent vaguement - ça a commencé quand Mirko a parlé d'une cabane, il avait quelque chose caché sous son blouson, le petit Matteo suivait sur son vélo, Mirko disait que les filles devaient aussi savoir certaines choses. Ca a commencé de cette façon, un jour d'avril, dans la région de Bologne.
Ce court roman n'est pas un texte érotique. On n'éprouvera aucune sensualité à le lire. De la violence. Pas seulement. Ce mélange qui caractérise la vie d'enfance est constitué par les jeux, la mort, l'oubli. Roman silencieux, sans dialogue: les voix nous viennent de loin: elles sont inscrites dans la narration, dans le corps du texte, comme si la douleur ne pouvait se dire; elle ne se dit pas. Le récit se déroule selon une fatalité contre quoi il est impossible d'aller. Un très léger flashback la manifeste: il y a un avant, et un après l'été. On n'éprouve pas même de sentiment vis-à-vis des personnages: aucune plainte devant l'horreur. Aucune commisération, aucun pathos. C'est là justement que réside la force de ce récit: c'est un récit plat, sans larme.
A la différence de ce que dit Eve, dont le compte-rendu m'a fait découvrir ce volume (aussi je la salue, et vous recommande son avis: ClubDesSens.fr > /products/review.html?ID=490), je ne trouve pas cet ouvrage dérangeant. Simona Vinci, dont je suis, du coup, en train de lire d'autres ouvrages, est particulirement occupée de l'enfance: période cruelle, sauvage, oublieuse; c'est un constat chez elle, me semble-t-il, nullement un jugement.
En lisant ce roman, j'ai songé au grand texte, "Sa majesté des mouches", de Golding, ou, en plus petit, à "Battle Royale".
Je suis assurée, en tout cas, d'avoir affaire à un écrivain qui compte, et dont je suivrai désormais le travail.
|