A ses pieds

A ses pieds

Avis, Essais, Comparer   A ses pieds

Date de sortie : 01/01/2008
Prix indicatif : 5.99 €

Années : 2000-2010
Origine : Français
Public : Interdit -18 ans

Court métrage. Une femme fatale séduit un homme dans un bar puis disparait... L’homme, troublé, tente de la rattraper. Commence alors une poursuite ou rêve et réalité se confondent. Seul, perdu dans un hôtel dont les chambres s’ouvrent une à une, et dévoilent des scènes de copulations diverses, il devient voyeur malgré lui, plongé dans sa quête de ce fantasme inaccessible....

Notes moyennes des avis

Scénario & Dialogues  A ses pieds : Scénario & Dialogues : 4,00/4 
Mise en scène & Réalisation  A ses pieds : Mise en scène & Réalisation : 4,00/4 
Jeu d'acteur  A ses pieds : Jeu d'acteur : 4,00/4 
Scènes érotiques  A ses pieds : Scènes érotiques : 4,00/4 
Intérêt du film  A ses pieds : Intérêt du film : 3,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par blue H 300
12.12.2010

Scénario & Dialogues 4/4
Mise en scène & Réalisation 4/4
Jeu d'acteur 4/4
Scènes érotiques 4/4
Intérêt du film 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : univers esthétique enivrant, bon goût, etc...
les moins : trop court....

Voilà une véritable perle, un petit bijou précieux que j'avais jusque là vainement appelé de mes vœux.

C'est Mélanie Laurent qui a réalisé ce court métrage de 13'. Je crois que c'est la première fois qu'elle passait derrière la caméra, et j'espère pas la dernière!   Son regard est aussi sensible que son interprétation  (C'est l'actrice de "je vais bien ne t'en fait pas, Inglourious Basterds, le concert, etc...).  Je l'adorais déjà avant, mais le fait qu'elle ait réalisé ce film me fait encore l'apprécier d'avantage !!!

              Une brune magnifique et  mystérieuse appelle d'un regard un jeune homme à la suivre et à la rejoindre. Mais les sous sols de ce bar libertin, sont un méandre dans lequel cet Ulysse devra résister à l'appel des sirènes pour retrouver la fascinante inconnue.  Enfin un film érotique où les regards ont de l'épaisseur. Ils sont capiteux, comme les décors belle époque. Les acteurs et actrices ont une beauté élégante et rien que leur démarche, déjà, est sensuelle. Ils n'appartiennent pas à l'univers du porno. Dénué de toute vulgarité, le film respire le sexe.  
    La scène d'ouverture nous permet d'entrevoir la préparation de la femme aux pupilles noires et mates. L'ajustement d'une jarretelle, la dentelle épaisse telle une gangue guerrière, les cheveux si bruns ruisselant sur le rouge passion des dessous, tout cela participe au rituel d'une prédatrice avertie et  raffinée. La pire des prédatrices en vérité: celle qui n'a pas besoin de faire grand-chose pour que l'on tombe à genoux, conquis ; celle qui , sûre d'elle, peut se permettre un sourire qui ne se protège pas.
          Il s'agit ici du charme qu'il y a à se laisser porter dans le fantasme d'une femme. L'homme est plongé dans l'imprévu, mais cet imprévu n'est dû qu'à l'ignorance dans laquelle il est, du projet qu'il participe à réaliser et qui le précédait.  On pourrait trouver cela dévalorisant, car de toute évidence un autre aurait pu convenir. Avec sa singularité il vient occuper une place dans un scénario méticuleusement préparé.
                   Cela m'évoque une discussion que nous avions eu avec Rose.  Elle me disait en substance: "je veux que ce soit moi qui te donne envie de faire l'amour, et pas que tu aies envie de faire l'amour, et que tu veuilles le faire avec moi". Pour ma part, les deux me plaisent. Je trouve aussi très stimulante l'idée qu'elle ait un désir vif qui précède puis s'entrelace avec celui que je lui inspire.

         L'ambiance du film à quelque chose d'un voyage onirique. Les différentes salles où l'homme rentre ont quelque chose d'irréel.  De chaque salle au couloir, on passe de l'ombre à la lumière. Les gémissements s'étouffent souplement à chaque fermeture de porte. Le film est esthétisant avec profondeur.  C'est comme un voyage initiatique où aucune étape n'est décriée. Toutes les formes de plaisir que l'on y voit sont belles, mais le désir suscité par un regard particulier a le dessus sur des manifestations bien plus exubérantes.  Mélangisme, voyeurisme, onanisme, etc...  Il n'y a pas d'escalade ici.  L'apothéose finale ne consiste pas dans la pratique sensée être la plus sulfureuse. Contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire, le plus fantasmatique n'est pas ce qui est le plus fermement prohibé par la société ; il est au-delà de ces considérations.
     Le grand atout de ce film, c'est qu'il est excitant, ce qui est rarement le cas des films de qualité! Pour ce genre de chose, je suis plus sensible au plaisir des sens qu'à celui de l'esprit.

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