Avis

Avis Castermann Voyage à Uroshima par Lavax
par Lavax F 300 30.10.2006 08:49
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Illustrations 3/4
Note Générale 4/4
Les plus : Erotisme délirant, genre inclassable, humour noir
les moins : Un peu répétitif

Titre original: "Uroshima monogatari".
Traducteur du japonais au français: Patrick Honnoré.
Publié initialement en épisodes dans le magazine "Manga Erotics" entre 1999 et 2000.
La collection Sakka de Castermann où est publié aujourd'hui ce manga est dirigée par Frédéric Boilet qui, comme chacun sait, est gage de qualité dans le domaine du manga.

Le nom "uroshima" qui signifie en japonais "l'île-illusion" est un renvoi à "urashima" [l'île sur la grève]: ce manga est en effet une allusion à un conte traditionnel populaire intitulé "Urashima Tarô", dans lequel un jeune pêcheur nommé Urashima Tarô, pour avoir sauvé une tortue, se voit remettre par une princesse un coffre qu'il ne doit pas ouvrir. Retournant vers son village, il ne reconnaît plus les lieux, et personne ne le reconnaît...Il ouvre le coffre, malgré l'interdiction, et instanément devient un vieillard décrépi: sa vieillesse était enfermée dans le coffre.


De même, la ville d'Uroshima décrite ici n'est de nulle part. L'homme dont nous suivons les aventures érotiques est sans nom.

Histoire singulière, étrange, inquiétante, qui s'ouvre sur un rêve: dans un train, un épouvantail fait l'amour avec une écolière...
Rêve qui bascule, réalité qui surgit: arrêt à la gare d'Uroshima. Un couple fait l'amour, un autre couple, un autre encore. L'amour, l'amour, l'amour: n'importe où, avec n'importe qui.
"Zig, zig, zig", comme on dit bonjour!
Echange de préservatifs. Files d'attente. Culottes sur les talons.

Histoire inclassable: entre grossièreté et beauté, rêve et réalité. L'hiver ne dure qu'une journée.
Quelques morceaux de corps giclent... Les corps déglingués, découpés, continuent à haleter!

Un humour noir: on salue ces bouts de corps, ces halètements sauvages, ce n'importe quoi des sexes, par un grand éclat de rire. On ne peut pas ne pas songer à Bergson, quand Yôji Fukuyama traite ses personnages comme des mécaniques plaqués sur du vivant - épouvantails, pénis qui s'envolent: des machines à sexe.


La publication en épisodes fait qu'on peut éprouver un certain sentiment de répétition.
Il se passe toujours la même chose, mais...en pire.
A lire.

 
   

Fiche Produit

Castermann Voyage à Uroshima

Voyage à Uroshima

Avis, Essais, Comparer Castermann Voyage à Uroshima

Marque : Castermann
Date de sortie : 03/07/2006
Prix indicatif : 9.95 €

Auteur : Yôji Fukuyama
Collection : Sakka
ISBN-10 : 2203373385
Nombre de pages : 192.00 pages

Commentaires

par marinchsirene H 59 17.06.2007 21:04

Cette manga a -par son côté répétitif- un petit côté Manara, avec moins de délié dans le dession, qui reste néanmoins agréable. COmme beaucoup de manga, le scénario est assez faible, à partir d'une (bonne) idée originale. Il y a beaucoup mieux dans l'excellente collection SAKKA (Auteur, en japonais), dirigée par Frederic Boilet.

par Lavax F 300 18.06.2007 01:15

Bonjour Marinchsirene, et bienvenue!

Je suis assez étonnée de la comparaison avec Manara - dont le dessin se veut prétentieux, ce qui n'est guère le cas, ici...

J'apprécie beaucoup le travail d'édition de Boilet, et attends donc avec impatience les avis sur la collection Sakka!

A bientôt!

par marinchsirene H 59 18.06.2007 01:21

ce qui fait penser à Manara, c'est le côté déclic, tchic tchic, cette compulsion à baiser que l'on retrouve dans ... le declic justement, et le heros de Fukuyama avec son chapeau.

Pour Sakka ce que j'aime le plus c'est le Kinderbook de Kan Takahama, qui n'est pas à proprement parler erotique, mais d'une grande justesse de ton (c'est elle la dessinatrice de Mariko Parade de Boilet)

par davidfrance H 212 15.06.2013 18:15

Je n'ai toujours pas compris la "morale" de la fable de Tarô… Pourquoi cette interdiction d'ouvrir le coffret offert en cadeau ?
Je l'ai aussi lu en japonais (en étudiant) mais rien à faire je ne n'arrive toujours pas à comprendre la punition de Tarô avec ce coffret. Il a pourtant sauvé la tortue, il est resté un long moment avec la princesse, alors pourquoi cette punition si violente ?
Quant à la BD, elle est vraiment intéressante. Un beau voyage dans les rêves érotiques.