Avis

Essai de Long métrage Salo ou les 120 journées de Sodome par Loupdusud
par Loupdusud H 102 27.12.2009 19:33
Scénario & Dialogues 2/4
Mise en scène & Réalisation 3/4
Jeu d'acteur 3/4
Scènes érotiques -1/4
Intérêt du film -1/4
Note Générale 3/4
Les plus : Ce film fait partie de l'Hitoire du cinéma, c'est le dernier du poête, écrivain, réalisateur Pier Paolo Pasolini. C'est une description réaliste de l'horreur du fascime.
les moins : Tout, puisqu'il montre de façon crue le mal absolu.

Pasolini a toujours eu une réputation sulfureuse et son dernier film avait-il une raison d'être ? C'est un débat sans fin qui anime ou qui a longtemps animé le monde du cinéma.

Doit-on le voir ? Je ne sais pas.
Doit-on l'ignorer ? Je ne crois pas.
Un vrai dilemme.

Pasolini s'est librement inspiré de l'oeuvre "Salo" de Sade en la transposant au milieu du 20ème siècle, dans un huis clos où rêgne l'exclavagisme sexuel, pendant la seconde guerre mondiale.

Neuf jeunes femmes et neuf jeunes hommes sont livrés à quatre dirigeants fascistes dans la République de Salo (République Sociale Italienne), proclamée par le Duce en 1943. La R.S.I. (Salo) est un fait historique avéré.

Le film se compose en trois tableaux : "Le cercle des passions", "Le cercle de la merde" et "Le cercle du sang". Chaque partie surrenchérissant dans l’horreur.

Pasolini ne voulait pas d'acteurs connus pour accentuer le réalisme de son propos. On se croirait presque dans un documentaire.

Sur la notation: Quelle note donner à l'indicible ? Il est impossible, de mon point de vue, de juger Salo. Ma notation n'a donc pas de véritable sens. Je me suis arrété au milieu, mais j'ai du fournir une note globale qui, dans ce cas précis, n'a pas de vraie signification. Le film se situe dans d'autres taxinomies que celle qui est proposée ici.

Tentons de le dire autrement : Ce n'est en aucun cas un film érotique, c'est un film politique choc.

Pasolini a été assasiné le lendemain (si ma mémoire est bonne) de la première projection de ce film chef d'oeuvre... de l'horreur inhumaine, créée par des humains...

 
   

Fiche Produit

  Salo ou les 120 journées de Sodome

Salo ou les 120 journées de Sodome

Avis, Essais, Comparer   Salo ou les 120 journées de Sodome

Date de sortie : 19/05/1976

Réalisateur : Pier Paolo Pasolini
Acteurs : Paolo Bonacelli, Giorgo Cataldi
Années : 1970-1980
Origine : Italien
Public : Interdit -16 ans

Commentaires

par Flammus F 3759 27.12.2009 19:44

Merci pour ton commentaire Loupdusud je l'ai trouvé bien écrit et interessant... Ce film ne me tente pas car j'ai une sensiblerie exageré mais je croit que c'est une oeuvre artistique...
Pas pour moi en tout cas ;-)

par Loupdusud H 102 27.12.2009 20:03

Merci à toi Fiammuz.
Tu as peut-être bien raison de ne pas le voir, car même en n'ayant pas de sensiblerie particulière, il me semble que l'on ne peut être que heurté lors d'une projection.

J'ai tenté de façon peut-être maladroite, en écrivant mon "avis" sur ce film, de mettre en garde sur son propos bien éloigné de l'érotisme, et de le replacer d'abord dans son contexte historique.

Ta remarque sur l'intérêt artistique de ce film est pour moi une question que je me suis posé en le visionnant, mais cela reste une énigme qui demeure insoluble.

Ce film semble résister à toute tentative d'approche. Je ne sais toujours pas par quel bout le prendre.

Je ne pense pas que la dimension artistique ait été ni à l'origine, ni une des préoccupations de Pasolini lorsqu'il a réalisé Salo.

Bien cordialement.

par Marii F 300 29.12.2009 00:33

Je le trouve très réussi, cet avis, et pas maladroit du tout.
Ce n'est pas un film pour moi non plus. J'ai du mal avec la violence en images et, si j'ai apprécié certains écrits de Sade, j'ai craqué au tiers de Juliette (à la fois trop gore et trop philosophique pour moi) qui, je pense, est un peu dans la même veine que Les 120 journées de Sodome.
Le seul film de Pasolini que j'ai vu, c'est Médée. Et je l'ai trouvé prodigieusement ennuyeux. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre l'a vu et en a une autre vision?

par Leto H 664 29.12.2009 00:43

Je crois que Salo est au delà de ce que tu imagines Marii. C'est vraiment atroce. Pas dans un sens gore. Ce film crache sur la beaute (c'est son but, je ne dit pas ça pour critiquer le film). Je n'ai jamais vu d'autres films de ce genre.

par Marii F 300 29.12.2009 00:50

Si si, j'imagine. On m'a raconté. C'est bien pour ça que je ne veux pas le voir.

par Leto H 664 29.12.2009 00:54

Pas trop envie de le revoir non plus ;-)

par Louvedusud F 67 29.12.2009 10:28

Bonjour,
Comme l'a si bien dit mon Loupdusud, j'ai eu du mal avec ce film, je ne suis pas chochotte et plutôt ouverte sur le BDSM sous forme de jeu soft librement consenti entre adultes dans le cadre d'un contrat moral.

Sade, le faschisme, la république de Salo sont tout le contraire :ils ne sont que contraintes imposées sans consentement.

Avant d'avoir visionné ce film j'avais lu le livre de Sade, j'ai voulu aller au bout du livre donc au bout de l'horreur avec une certaine difficulté.

J'avoue que cela m'a pas mal secouée, mais cela  m'a aussi permis cette reflexion:  finalement, dans différents contextes, Sade n'est pas si loin d'une certaine vérité.

N'oublions pas par exemple, les camps de concentrations, où des "médecins" sous alibis  pseudo-scientifiques, ont réalisé des expériences qui vont aussi loin dans l'horreur que ce que Sade à décrit.

L'Homme a une face d'inhumanité qu'il ne faut ni occulter, ni nier de façon à ne pas la laisser remonter à la surface.

Dans ce sens, le film de Pasolini peut avoir un intérêt politique qui nous fait réfléchir sur ce que peut être l'Humain.

Ce n'est donc vraiment pas un film érotique.
Je ne le reverrai pas non plus:)

par cocostpierre F 300 29.12.2009 12:57

J'adore ton avis Loupdusud et ça me donne vraiment envie de le voir,,
Même si je sais que j'aurai de la difficulté à digérer les images.
Comme le souligne Louvedusud :

L'Homme a une face d'inhumanité qu'il ne faut ni occulter

et c'est vrai qui ne faut pas se voiler la face et regarder la vérité en face : ça existe et ca existera toujours cette violence.

par Leto H 664 29.12.2009 13:20

C'est bien pour ca que je pense qu'il ne faut avoir de tabou ni sur le sexe, ni sur la violence.

par Loupdusud H 102 29.12.2009 18:05

ça me donne vraiment envie de le voir

Chaque adulte est tout à fait libre de son choix. Ma louve et moi, nous l'avons vu et nous ne le regrettons pas, même si...(voir nos avis/commentaires)

Il me semble simplement important avant la projection, que le spectateur ou la spectatrice, ne commette pas d'erreur sur ce qui l'attend : Nos propos visent uniquement à prévenir sur la nature profonde de son contenu, bien éloigné de toute frivolité ou libertinage, malgré quelques rares scènes qui n'ont que la pale apparence de ces sujets triviaux.

Cocostpierre, si tu visionnes le DVD de Salo, jette un oeil sur les bonus, notamment le documentaire qui évoque un portrait de Pasolini et les entretiens avec quatre cinéastes français marqués et influencés par Salo : Bertrand Bonello, Catherine Breillat, Claire Denis et Gaspard Noé.

Euh... si je peux me permettre une dernière suggestion : regarde le à un moment où tu te sens en pleine forme. Sourire.

par Louvedusud F 67 29.12.2009 19:20

Bonjour Leto

Si dessous ma modeste contribution sur le TABOU.

Un tabou est un interdit moral ou social. (cf. le Littré)

Certains tabous me paraissent inutiles, alors que d’autres sont indispensables pour vivre ensemble.

Dans tous les cas nous en avons tous, qui nous sont très personnels. Ils sont liés à notre vécu. C’est pourquoi certains tabous restent longtemps dans notre inconscient individuel ou collectif.

Le tabou sociétal le plus fort inscrit dans notre inconscient est le meurtre. Que reste-t-il si ce verrou là saute ? Voir le film  de Pasolini qui dénonce l’abolition du tabou ultime dans une société : celle de SALO.

Pourtant, l’ouverture d’esprit et la tolérance doivent primer sur les dogmes moralisateurs et stigmatisant.  

Il existe des tabous moraux liés à la sexualité, à certaines formes de « violences » qui ne se justifient pas, à mon sens.

La frontière entre le justifiable et l’injustifiable  est la notion  de contrat, du libre arbitre :

-Si les pratiques se font sans contraintes entre individus adultes libres et consentants, je ne porte pas de jugement moral ou social.

-S’il y a contrainte non consentie, je n’accepte pas et cela devient un tabou infranchissable.

Être tolérant n’empêche donc pas de considérer certains comportements intolérables (cf le film de Pasolini). Ceci n’est pas contradictoire avec cela.

par Leto H 664 29.12.2009 19:46

Bonjour Louvedusud
Je ne parlais pas de violence dans la sexualité. En fait, c'est plutôt suite à une autre discussion qui disait qu'il y a un tabou sur le sexe au USA et un tabou sur la violence en Europe.
Rien à voir donc avec "Si les pratiques se font sans contraintes entre individus adultes libres et consentants". Je parlais de la violence en général.
Mais le CDS n'etant pas vraiment l'endroit pour en parler, je ferai court.
Je pense seulement que la refuser, la cacher, la nier risque tout simplement de mener a des situations comme celle du film, au fascisme aussi.
La violence fait partie de nous, elle ne doit pas être un tabou. Je n'ai pas dit non plus qu'il faut accepter les meurtres, les agressions, viols, etc...
Je ne crois pas que c'est en se voilant la face qu'on arrivera à quelque chose mais bon, ce n'est jamais que mon opinion...

par cocostpierre F 300 29.12.2009 22:57

merci Loupdusud pour le conseils ;-)
et effectivement comme le souligne Leto, ce n'est pas de la même violence que j'ai voulu parlé.
Je trouve que c'est bien que certains réalisateurs ou écrivains passent outre les tabous pour écrire et mettre en scène des images choquantes, car elles existent "vraiment" dans toutes les parties du globe terrestre.