Avis

Avis HarperPerennial Diary of a Manhattan Call Girl par Colline
par Colline F 415 21.02.2008 00:19
Style, qualité d'écriture 3/4
Originalité des situations 3/4
Description des scènes d'amour 3/4
Intérêt de l'histoire 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : Drôle, sexy, informatif
les moins : Aucun

J'ai adoré ce livre.

Il raconte la vie d'une call girl à Manhattan.

Avant de lire ce livre, je ne m'étais jamais réellement interrogée sur la prostitution et ses diverses formes, ni sur ce que pouvait être la vie quotidienne d'une prostituée.

J'avais plutôt l'image glauque de la femme (ou de l'homme) contrainte à exercer cette activité.

En lisant ce livre, j'ai découvert que des personnes pouvaient choisir cette voie, en faire un métier et être épanouies.

Il s'agit ici d'une call girl donc d'une femme qui exerce dans un appartement à elle, selon ses critères, qui choisit ses clients et qui agit dans des conditions (notamment sanitaires) de bonne qualité.

Dans ce contexte, ce roman m'a fait réfléchir sur la prostitution en général et sur la différence entre la prostitution forcée et la prostitution choisie en particulier.

Ce roman est fortement autobiographique. En effet, Tracy Quan est une ancienne call girl.

Elle y décrit donc la vie de tous les jours d'une femme qui pourrait être vous ou moi, qui va au sport, qui a un petit ami, des copines touchantes et qui gagne sa vie en marchandant son corps et ce qu'elle sait en faire.

Le style est agréable, l'histoire bien écrite, bien construite.

C'est un livre drôle (je me souviens notamment de ses réflexions sur la façon de prendre plusieurs douches par jour sans se laver les cheveux à chaque fois... Dit avec ses mots à elle, c'est extrêmement drôle !) et qui interpelle.
Plusieurs thèmes y sont abordés dont la prostitution (logique), la sexualité, l'amour, le mensonge, la culpabilité, l'amitié, le rapport au corps.

Et les scènes de sexe sont alléchantes.

En plus, Tracy Quan est très jolie...

Et accessible : si vous allez sur son site et que vous lui postez un mail, elle vous répondra. Gentiment de surcroît.

Enjoy.

 
   

Fiche Produit

HarperPerennial Diary of a Manhattan Call Girl

Diary of a Manhattan Call Girl

Avis, Essais, Comparer HarperPerennial Diary of a Manhattan Call Girl

Marque : HarperPerennial
Date de sortie : 04/07/2005
Prix indicatif : 11.40 €

Auteur : Tracy Quan
Littérature : Etrangère
Siècle : XXIe
ISBN-10 : 0007204396
Nombre de pages : 271.00 pages

Commentaires

par Cucurbita H 300 22.02.2008 01:40

Question bête :

L'anglais se prete il aussi bien que le français pour raconter des histoires croustillantes?!!

merci Colline :-)

par Colline F 415 22.02.2008 07:43

:)

oh que oui !!!!
il y a des expressions et des tournures de phrase très directes en anglais, qui percutent et qui sont très difficiles à adapter en français (et la traduction littérale tombe à plat dans ces cas-là).
la langue française est très belle, très sensuelle.
la langue anglaise aussi.
et, à l'oreille, je trouve que la langue anglaise sonne beaucoup mieux que la langue française.
idem pour les termes crus.
mais c'est probablement parce qu'il ne s'agit pas de ma langue maternelle ;)

pour ceux qui préfèrent, les livres de Tracy Quan ont été traduits en français.
n'ayant pas lu la traduction, je ne sais pas si l'histoire est aussi sexy et incisive en français.

par exemple, pour ceux qui aiment Candace Bushnell - qui a écrit Sex and the City -, autant le livre en VO (anglais) est terriblement bien, satyrique, cynique, acerbe, drôle, autant la traduction française n'est pas à la hauteur.
et ce n'est pas étonnant car il est tellement dense et contient tellement de niveaux de lecture, l'auteur jouant énormément sur les mots et les expressions idiomatiques - dont nous n'avons pas les équivalents en français et qu'il est très dur d'appréhender et de rendre dans notre langue - que cette traduction a dû être un travail de titan.
au final, ça donne deux livres très différents. j'ai adoré celui en VO et je me suis ennuyée à lire celui en français.

en synthèse : si tu aimes lire en anglais et que cela ne te paraît pas trop fastidieux, je te conseillerais de choisir la VO.

:)

par blue H 300 13.06.2008 15:27

Colline, comment vit-elle sa prostitution en dehors du fait qu'elle le choisisse. Dit-elle que c'est uniquement pour l'argent, mais que c'est son métier préféré, ou  y voit-elle un autre intérêt (elle aime le sexe diversifié ; ou elle apprécie les relations humaines particulières qu'elle a arrivé à construire dans cette pratique)?
Merci pour ton avis!

par Colline F 415 13.06.2008 19:55

Alors, alors...

Dans mes souvenirs, elle considère que c'est un métier comme les autres, qui rapporte bien et vite donc qui a ses avantages, qu'elle se sert de son corps comme elle l'entend et que lorsqu'elle est avec un client, son corps est son outil de travail.

Elle en a une approche déculpabilisée et déculpabilisante, sans honte (à juste titre, puisque c'est un choix éclairé de sa part), sans oeillères non plus, très intéressante, inédite pour moi mais je n'étais pas très documentée sur la question.

J'ai beaucoup apprécié son point de vue, ses remarques (pertinentes), les liens qu'elle tisse avec ses clients et la façon qu'elle a de les voir et de les "traiter" dans le sens noble du terme (j'ai notamment en tête un épisode avec un travesti, très touchant), sa façon d'aborder un nouveau client, sa gestion de son métier et de sa vie amoureuse qui sont clairement séparées, il y a une réelle dichotomie dans sa façon de les vivre et de les décrire.

J'attends avec impatience ton avis sur ce livre si tu te lances dans l'aventure. :)

par blue H 300 17.06.2008 09:35

Ce que tu racontes là me fait penser aux propos de Marella Iacub, répondant à l'affirmation qu'une prostituée vendrait son corps. Elle corrige cela en remarquant qu'elle vend un service donné avec son corps, comme c'est le cas de beaucoup d'autres métiers.  C'est une idée effectivement intéressante et qui donne en tout cas à réfléchir.

Ce qui me marque, c'est que même lorsqu'elle est vécue de façon décomplexée, la prostitution reste au mieux revendiquée comme un bon travail alimentaire, mais pas comme un métier choisi pour lui-même ; pas comme une voie de la réalisation de soi.

Certes, vu les conditions terribles ou sont réduites l'immense majorité des prostituées, on comprend qu'il n'y ait pas beaucoup de vocations.

Je me demande si c'est là l'unique cause ; si il ne reste quand même pas une gène chez les prostituées les plus décomplexées elles mêmes: exercer ce métier uniquement pour de l'argent serait plus avouable que de dire qu'on le fait pour l'argent et pour le sexe....

par Colline F 415 21.06.2008 08:01

De ce que j'ai lu et gardé en mémoire, Tracy Quan te rejoindrait sur ce dernier point : elle a choisi ce métier pour avoir de l'argent et car elle aime le sexe et le rapport au corps.

Reste plus qu'à lire le livre pour que tu te fasses ton opinion et qu'on échange à nouveau nos points de vue ;)