Mille et une Nuits Le pornographe ou La prostitution réformée

Le pornographe ou La prostitution réformée

Avis, Essais, Comparer Mille et une Nuits Le pornographe ou La prostitution réformée

Marque : Mille et une Nuits
Date de sortie : 21/05/2003
Prix indicatif : 3.00 €

Auteur : Restif de la Bretonne
Littérature : Française
Siècle : XVIIIe
Collection : La Petite Collection
ISBN-10 : 2842057473
Nombre de pages : 135.00 pages

Le Pornographe est un projet de règlement des filles de joie : Restif imagine une sorte de phalanstère idéal, le parthénion (proche de l'idée d'une maison close), pour veiller à la " mauvaise " conduite des petites vertus, sous contrôle de l'Etat.

Notes moyennes des avis

Style, qualité d'écriture  Le pornographe ou La prostitution réformée : Style, qualité d'écriture : 1,00/4 
Originalité des situations  Le pornographe ou La prostitution réformée : Originalité des situations : 2,00/4 
Description des scènes d'amour  Le pornographe ou La prostitution réformée : Description des scènes d'amour : 1,00/4 
Intérêt de l'histoire  Le pornographe ou La prostitution réformée : Intérêt de l'histoire : 1,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
Afficher : Sélection | Les plus récents | Les plus recommandés
Comparer
par Lavax F 300
30.12.2006

Style, qualité d'écriture 1/4
Originalité des situations 2/4
Description des scènes d'amour 1/4
Intérêt de l'histoire 1/4
Note Générale 1/4
Les plus : Intérêt historique et politique, prix
les moins : "Oeuvre compacte et indigeste"...

"Le Pornographe ou Idées d'un honnête homme sur un projet de réglement pour les prostituées propre à prévenir les malheurs qu'occasionne le publicisme des femmes avec des notes historiques et justificatives", Londres, Jean Nourse; La Haye, Gosse et Pinet, 1769.

Nicolas-Edme Restif, dit Restif de la Bretonne (1734-1806), est un petit paysan Bourguignon destiné, au départ, à une carrière ecclésiastique. Il s'imagine volontiers descendre d'une famille prestigieuse, les "Pertinax", lorsqu'il s'agit de s'inventer une généalogie sulfureuse et célèbre...
Il voulut faire une nouvelle religion, un nouveau système du monde, une nouvelle langue (on en a un exemple ici avec le terme "demi-barbare" "pornographe" qu'il invente et qui signifie "écrivain qui traite de la prostitution").
Il farcit ses ouvrages de passages latins illisibles que "désavouerait un écolier de sixième" (écrit Silvestre Bonnard dans un court texte paru en 1924-1925: "Du Marquis de Sade à Restif de la Bretonne"). C'est un "Voltaire des femmes de chambre et des couturières", un "Rousseau du ruisseau": mais il est tant de femmes de chambre plus jolies que leur maîtresse, dit Cubières-Palmézeaux dans sa "Vie de Restif"!

Restif est illisible, son orthographe est barbare, il y a des longueurs, des lourdeurs de style. Sade, impitoyable, conclut: "fais des souliers, et n'écris point de livres"!

Drôle de texte que celui dont je vais vous parler.

Le "Pornographe", écrit par lettres, se présente comme un texte de réglementation de la prostitution. Il s'inscrit pleinement dans la lignée des textes légiférant du dix-huitième siècle. En 1784, il y a entre 60000 et 70000 prostituées à Paris, et Restif est convaincu qu'il est nécessaire de tolérer les prostituées, afin d'éviter les viols, le cocuage, et surtout les maladies. Encore faut-il une législation stricte qui les mette sous la dépendance de l'Etat.

Il fait donc le projet de "parthénions" - conclaves de jeunes filles, réglementés par une série d'articles... Il choisit des lieux: quartiers peu habités avec cour et deux jardins. Un Conseil de 12 citoyens régit chaque Parthénion. En-dessous de ce Conseil, des femmes anciennes relaient la gérance et l'administration auprès des femmes publiques. "Le parthénion sera un asile inviolable. Les parents ne pourront en retirer leur fille malgré elle". Il y aura des punitions certes, mais pas trop dures. Des activités libres (lectures, instruction) et des occupations également.
L'homme peut choisir la prostituée, mais réciproquement celle-ci peut opposer son véto, si un homme ne lui plaît pas.
Chaque femme a un nom de fleur. Les prostituées sont réparties en fonction de leur beauté, de leur âge, et en fonction du fait qu'elles sont ou non entretenues.
On a une réglementation de l'emploi du temps, du vêtement, du maquillage et des bains. Les sommes gagnées sont mises en réserve pour les dots et pour l'entretien des filles surannées d'une part et des édifices d'autre part. Au total, 17000 prostituées gérées ainsi seraient un idéal. Les enfants nés dans ces maisons seraient éduqués au service de l'Etat...

On pense inévitablement aux analyses que Foucault fit sur le panopticon: on a ici un bel exemple de réglementation politique du corps jusqu'en ses moindres détails, y compris l'architecture, et la géographie où il se meut.
Avec le panoptique que propose Bentham (dans son projet carcéral), écrit Foucault dans "Surveiller et Punir", il n'est pas nécessaire d'avoir recours à la force pour contraindre les condamnés à l'obéissance, le fou au calme, l'ouvrier au travail (et on pourrait ajouter: les prostituées à la prostitution) "celui qui est soumis à un champ de visibilité, et qui le sait, reprend à son compte les contraintes du pouvoir; il devient le principe de son propre assujetissement".

Livre intéressant, mais incontestablement ennuyeux...Aucun rapport entre l'histoire racontée par lettres et les articles qui surgissent comme "un cheveu sur la soupe". La construction est déplorable. Les personnages n'ont aucune consistance.

  1 Commentaire