La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux

La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux

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Dates : Terminé
Date de début : 08/01/2008
Date de fin : 03/04/2008
Genre : Classique
Pièce de : Christine Letailleur
Lieu : En tournée

Du 8 au 26 janvier 2008
Théâtre national de Strasbourg

Du 1er au 3 avril 2008
MC2 - Grenoble

Emprisonné pendant 30 années de sa vie adulte, Sade aura moins marqué son temps qu’il l’aura dépassé par sa démesure. Il faut attendre le milieu du XXe siècle pour que son oeuvre, qui a ouvert la porte à la psychologie sexuelle moderne, soit “ réhabilitée ” et plus récemment encore pour que le théâtre ose l’aborder. C’est que Sade ne sépare pas l’esprit et le corps : il les réconcilie. Et que se pose alors toujours la question de la représentation. Proposant l’éducation érotique d’une jeune fille, La Philosophie dans le boudoir est emblématique de ce théâtre où alternent scènes de dissertations et de mises en pratique. Par un malicieux jeu de voilé-dévoilé, de cache-cache et de théâtre dans le théâtre, la réponse de Christine Letailleur, servie par des comédiens formidables, est d’une vivacité et d’une drôlerie exemplaires.

Notes moyennes des avis

Texte  La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux : Texte : 4,00/4 
Mise en scène  La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux : Mise en scène : 4,00/4 
Comédiens et Jeu d'acteur  La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux : Comédiens et Jeu d'acteur : 4,00/4 
Décors et Costumes  La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux : Décors et Costumes : 4,00/4 
Intérêt  La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux : Intérêt : 4,00/4 
Rapport qualité / prix  La Philosophie dans le boudoir ou les instituteurs immoraux : Rapport qualité / prix : 4,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par blue H 300
21.01.2008

Texte 4/4
Mise en scène 4/4
Comédiens et Jeu d'acteur 4/4
Décors et Costumes 4/4
Intérêt 4/4
Rapport qualité / prix 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : une pièce qui soulève des questions. Intelligence de la mise en scène ; qualité du jeu des acteurs.
les moins : ce n'en est pas vraiment un point négatif, mais il faut la voir en connaissance de cause...

Je suis allé sans grande conviction voir cette pièce. Et la surprise fut heureuse. Echappant à tous les écueils de la vulgarité, la mise en scène est intelligente.
Les décors sont sobres. Le jeu se fait autour de rideaux rouges, aux plis lourds, qui évoquent le velours de ces dames.
          La pièce se compose en trois parties. La première est vraiment joyeuse et légère. Finalement le sulfureux marquis apparait ici sous son meilleur jour. Les passages les plus crus, s’envolent avec légèreté.  Je craignais un univers glauque, alors que tout semble au contraire ici si naturel et si joyeux, que ça en est enthousiasmant.
La seconde partie est la plus philosophique, elle présente l’essai "Français, encore un effort si vous voulez être républicains". Il est vrai que certaines idées sont d’une grande modernité. Ainsi on peut découvrir admiratif que Sade en cette période de révolution, condamne vivement la peine de mort. Cependant, il ne faut pas oublier que cette condamnation sert essentiellement  à justifier à l’inverse le crime pour la jouissance. Cette partie de la pièce est très stimulante, mais elle présente peut-être l’œuvre de Sade sous un jour avantageux. Il faut la contrebalancer par une réflexion sur les conséquences de la pensée sadienne.
          Enfin la troisième partie use d’un procédé burlesque, pour prendre le spectateur à contre-courant. J’ai trouvé cela vraiment ingénieux. A la fin, c’est un aspect beaucoup plus sombre du "divin" marquis qui est présenté.

Cette pièce me laisse avec plus de questions qu’elle n’en a répondu. C’est d’ailleurs sans doute là la marque de sa qualité. Je m’interroge du coup sur la synthèse que je peux en tirer sur la philosophie sadienne. Son aspect sympathique, critique du puritanisme, est-il intrinsèquement lié à la troisième partie qui revendique des actions qui me donnent la nausée ? Y a-t-il la volonté de montrer une pensée aux multiples facettes, ou au contraire de minimiser la noirceur de certains aspects ? La metteur en scène, dans les interviews que j’ai lu, m’a semblé enthousiaste sur la pensée de Sade, j’aurais aimé l’entendre précisément répondre à ses questions…

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