Presses Universitaires de France Nature et évolution de la sexualité féminine

Nature et évolution de la sexualité féminine

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Marque : Presses Universitaires de France
Date de sortie : 01/01/1976
Prix indicatif : 29.70 €

Auteur : Mary Jane Sherfey
Collection : Le fil rouge
Nombre de pages : 205.00 pages

Notes moyennes des avis

Intérêt  Nature et évolution de la sexualité féminine : Intérêt : 3,00/4 
Style, qualité d'écriture  Nature et évolution de la sexualité féminine : Style, qualité d'écriture : 2,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par Lavax F 300
30.10.2007

Intérêt 3/4
Style, qualité d'écriture 2/4
Note Générale 2/4
Les plus : intérêt de cet ouvrage dans l'histoire de la sexologie, et du féminisme, critique du freudisme ambiant qui voyait la féminité comme résidant dans l'orgasme vaginal, présence d'un petit glossaire, et d'une bibliographie succincte
les moins : des connaissances un peu obsolètes, un raisonnement parfois étroit, manque de fais cliniques, prix de vente généralement constaté assez élevé

L'ouvrage de Sherfey, "The nature and evolution of femal sexuality", paru en France en 1976, est publié aux Etats-Unis en 1966, et réédité en 1972. Il fait suite au travail important dans l'histoire de la gynécologie et de la sexologie de Masters et Johnson, "Les réactions sexuelles", "Human sexual response" (Paris, Laffont, 1968; édition originale américaine: 1966).

Le raisonnement a pour cadre la biologie évolutionniste d'une part, une critique du freudisme d'autre part, en tant que celui-ci invitait à une conception dualiste des orgasmes féminins: l'opposition de l'orgasme clitoridien et de l'orgasme vaginal se faisant au détriment du premier, lequel était associé à une sexualité infantile.

Sherfey part du constat que les femmes sont incapables de localiser leurs sensations sexuelles: "elles craignent que ce qu'elles éprouvent vraiment ne soit ce qu'elles devraient éprouver".
  
Son but est de montrer qu'il n'y a pas d'orgasme vaginal qui soit physiologiquement distinct de l'orgasme clitoridien.

Les éléments les plus profonds du clitoris ne sont, remarque-t-elle, jamais pris en compte; de même que les veines et muscles qui entourent le tiers inférieur du vagin.
Or "aucune partie du vagin lui-même" ne saurait être à l'origine des contractions de l'orgasme (le raisonnement est, ici, un peu rapidement mené). Ce seraient bien plutôt des contractions produites par des muscles extra-vaginaux contre les chambres veineuses circumvaginales qui seraient en cause. Il n'y a donc pas, en rigueur, d'orgasme vaginal, et il est impossible physiquement de séparer deux formes d'orgasme:
"La nature de l'orgasme est la même, indépendamment de la zone érogène stimulée pour l'obtenir". Une fois qu'on s'est ainsi défait de l'idée d'une supériorité de l'orgasme vaginal sur l'orgasme clitoridien que le freudisme véhiculait, "on doit penser et parler en termes d'orgasme produit au niveau du clitoris ou produit dans le vagin (ou les deux à la fois, ou bien un orgasme produit pas les seins, par la pensée ou par n'importe quoi). Tous les orgasmes sont physiologiquement identiques".

A côté de cette thèse réellement forte, parfois faiblement argumentée (les faits cliniques manquent), Sherfey livre certaines observations:
par exemple, la masturbation du clitoris demande qu'on évite la stimulation directe, par pression ou friction, du corps clitoridien, sous peine de produire une irritation: c'est pourquoi il est préférable d'appliquer le doigt sur le mont de Vénus, ou bien à gauche ou à droite du corps clitoridien, "selon la latéralisation". Remarque intéressante: non pas seulement la masturbation directe est douloureuse, mais encore il y a latéralisation des parties sexuées: nous y sommes gaucher ou droitier.

Petit volume qu'on peut retenir donc pour une lecture, malgré un certain nombre de faiblesses.
Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de la sexologie.

NB: on retiendra aussi cet extrait d'une correspondance privée entre Masters et Sherfey, mentionnée dans ce court volume: d'après Masters, lors d'une excitation moyenne, la femme sera satisfaite par 3 à 5 orgasmes induits manuellement; en revanche, par stimulation mécanique (stimulation moins fatigante), type vibromasseur, il lui faudra se masturber au moins une heure et enchaîner entre 20 à 50 orgasmes successifs afin d'être satisfaite; elle ne s'arrêtera qu'à l'épuisement, seule limite à la sexualité féminine. Il n'y a là aucune trace de sexualité pathologique. Il faut considérer que c'est la sexualité normale de la femme!

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