Max, Mon Amour

Max, Mon Amour

Avis, Essais, Comparer   Max, Mon Amour

Date de sortie : 22/10/1986

Autres titres : Max, My Love
Réalisateur : Nagisa Oshima
Acteurs : Charlotte Rampling, Anthony Higgins
Durée : 1h35
Années : 1980-1990
Origine : Franco-Américain
Public : Tout public

Notes moyennes des avis

Scénario & Dialogues  Max, Mon Amour : Scénario & Dialogues : 3,00/4 
Mise en scène & Réalisation  Max, Mon Amour : Mise en scène & Réalisation : 3,00/4 
Jeu d'acteur  Max, Mon Amour : Jeu d'acteur : 3,00/4 
Scènes érotiques  Max, Mon Amour : Scènes érotiques : 3,00/4 
Intérêt du film  Max, Mon Amour : Intérêt du film : 3,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par Lavax F 300
09.09.2009

Scénario & Dialogues 3/4
Mise en scène & Réalisation 3/4
Jeu d'acteur 3/4
Scènes érotiques 3/4
Intérêt du film 3/4
Note Générale 3/4
Les plus : thème grave traité avec humour
les moins : l'ensemble reste un peu "raté"

MON AMANT EST UN SINGE, MAIS UN SINGE BILINGUE!

Ayant revu récemment l'Empire des Sens, du même Oshima, j'ai voulu revoir Max, mon Amour, dont j'avais gardé souvenir assez faible, et dont, bizarrement, le genre comique avait été oublié. Ayant en tête un film sur la "zoophilie", m'ayant mise mal à l'aise, il me semblait avoir été témoin de scènes érotiques fortes entre Max, le chimpanzé, et Charlotte Rampling.

Etrange souvenir, sur lequel je reviens.

Chacun connaît sans doute le scénario: Peter, diplomate, trompant son épouse Margaret, soupçonne celle-ci de le tromper. Engageant un détective, il la surprend avec "Lui", caché sous un drap:

-Monsieur, dit-il en anglais, puis en français, je suis son mari. Debout!

"Lui", c'est un singe, un singe bilingue!

Vaudeville peu commun.
Au-delà de la jalousie, Peter en vient aux questions essentielles.
Ne se demandant pas si sa femme est "malade", il ne souhaite rencontrer ni psychiatre, ni zoologiste, ravis pourtant l'un et l'autre d'avoir trouvé si bel objet d'étude! Ce que Peter veut comprendre, c'est si une histoire d'amour est possible entre deux espèces distinctes.

Un vieux conte japonais raconte qu'un cheval et une jeune fille, autrefois, se sont aimés.
Ainsi n'en va-t-il ni de sexe, ni d'affection, mais d'amour. Un cheval peut-il aimer un serpent ou un cerisier?

Au-delà de cette question, forte, sur l'espèce, (par où le zoologiste est sans doute plus proche des soucis de Peter que ne l'est le "psy", comme il se présente, ou plutôt le "psychoneurologue", puis enfin le "neuropsychiatre", comme il se reprend), une autre question apparaît clairement, exactement inverse, qui porte, cette fois, non plus sur la différence spécifique, mais sur la ressemblance spécifique: qu'en est-il de l'amour entre espèces qui, non seulement se ressemblent, mais encore sont, peut-être, historiquement nouées? (A love triangle of primate proportion", dit l'affiche du film!)

Aucune scène pornographique n'est présente. Pourtant mon souvenir d'érotisme se légitime. C'est le jeu de Charlotte Rampling qui, ici, produit cette ambiance: elle a, au singe avec qui elle joue, un rapport de telle proximité qu'on en est, en effet, "retourné", mais sans dégoût.

Quant au chimpanzé - visiblement un vieux singe - son jeu traduit, de son côté, un rapport tendre à l'espèce humaine, - ce qui n'est pas, non plus, sans produire des effets de bougés. Comme si on avait un "vrai acteur"!

C'est un joli film, avec un groupe d'acteurs qui marche bien, abordant des questions réelles.
Mais, par rapport à l'Empire des Sens, qui fait chef d'oeuvre, on reste un peu sur sa faim. Sans doute est-ce la contre-partie du choix du mode comique.

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Pour les cinéphiles:

*A noter, une apparition de Fabrice Lucchini, et de Pierre Etaix.
**Jean Tulard, dans son Guide des Films, fait la critique suivante:
"D'un côté Carrière [qui eut l'idée originale du scénario] qui introduit une double dimension, comique et buñuelienne; de l'autre Oshima, qui s'en prend aux tabous sexuels. Le ton oscille entre la peinture de l'amour fou et la dérision, finissant par déconcerter un spectateur souvent mal à l'aise."

Entièrement d'accord avec Tulard: le malaise provient non pas du thème traité, mais de la manière contradictoire dont il l'est, et du décalage que cela produit: comédie, et amour fou.

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