Editions 10/18 Madame Edwarda - Le Mort - Histoire de l'Oeil

Madame Edwarda - Le Mort - Histoire de l'Oeil

Avis, Essais, Comparer Editions 10/18 Madame Edwarda - Le Mort - Histoire de l'Oeil

Marque : Editions 10/18
Date de sortie : 07/10/2004
Prix indicatif : 6.00 €

Auteur : Georges Bataille
Littérature : Française
Siècle : XXe
ISBN-10 : 226403579X
Nombre de pages : 185.00 pages

Notes moyennes des avis

Style, qualité d'écriture  Madame Edwarda - Le Mort - Histoire de l'Oeil : Style, qualité d'écriture : 4,00/4 
Originalité des situations  Madame Edwarda - Le Mort - Histoire de l'Oeil : Originalité des situations : 4,00/4 
Description des scènes d'amour  Madame Edwarda - Le Mort - Histoire de l'Oeil : Description des scènes d'amour : 4,00/4 
Intérêt de l'histoire  Madame Edwarda - Le Mort - Histoire de l'Oeil : Intérêt de l'histoire : 4,00/4 

 
avis utilisateurs  (1)
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par Lavax F 300
20.09.2006

Style, qualité d'écriture 4/4
Originalité des situations 4/4
Description des scènes d'amour 4/4
Intérêt de l'histoire 4/4
Note Générale 4/4
Les plus : Trois nouvelles terrifiantes, voire insoutenables, très grande qualité d'écriture
les moins : Aucun

Recueil de trois nouvelles.

"Madame Edwarda" a été publiée en 1937, sous le pseudonyme de Pierre Angélique. Il s'agit du récit d'une brève rencontre entre un homme (non nommé) et une prostituée, madame Edwarda - rencontre d'une intensité, d'une violence inouïe. Cette femme au regard absent qui se tord dans les convulsions, comme une épileptique, est Dieu; Dieu est une prostituée; Dieu, s'il savait, serait un porc.
Il ne s'agit pas, chez Bataille, ni de propositions anticléricales, ni d'athéisme. Au contraire, Dieu compte au plus haut point. La pensée de Bataille présente une certaine forme de théologie, de sacralisation: en ce sens que le sacré, comme voulait également Caillois, n'existe qu'à travers la transgression.
Bataille invite à penser l'impensable, l'impossible: "je suis Dieu", dit madame Edwarda, voilà qui n'a pas de sens en raison. Les mots indiquent cet excès même. Il n'y a pas d'obscénité chez Bataille, mais des mots lourds, très lourds, qui disent trop, des mots chargés d'une expérience de l'impossible.

Cette expérience de l'impossible, c'est l'expérience érotique aussi bien, face à face avec la mort - comme nous le montre la seconde nouvelle, "Le Mort". Dong, dong, dong, chaque page tournée, avec ces courtes phrases en bas de page en guise de résumé, sonne le double glas: la mort du mort sur lequel s'ouvre le récit, et la mort sur laquelle le récit s'achèvera. Ineluctable - la mort est là, dans la pâleur de Marie, dans sa jouissance, chacun de ses orgasmes rappelle l'absent, et la rappelle à lui.
"Le Mort", récit posthume, écrit vers 1943, a la sécheresse "de la nudité et de l'atrocité": Marie "se sentit illuminée, glacée, mais vidant sans compter, vidant sa vie dans l'égoût".

L'histoire la plus terrifiante, celle que j'ai dû abandonner en cours de lecture avant de la reprendre, a été publiée en 1928, sous le pseudonyme de Lord Auch, littéralement "Dieu aux chiottes", "Auch", en anglais étant un diminutif pour désigner ces dernières. Et ce pseudonyme a assurément même sens que "Dieu est un porc", "Dieu est une prostituée", etc.
La première édition fut confidentielle: 134 exemplaires, avec les lithographies très prisées d'André Masson.
Bataille est parti d'un épisode réellement vécu lors d'une corrida,en 1922.
Mais je ne veux pas dévoiler le récit. Cet événement est narré dans la nouvelle, vous le découvrirez.
On cotoie l'insoutenable. C'est un récit structuré en deux parties - la première partie s'éclairant à la lumière de la seconde; le titre également prenant tout son sens au chapitre qui débute à la page 145 (le récit commençant page 87).

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